31/03/2008

JEM COHEN et la Constellation Patti Smith



Photo : Claudia Marschal


A l'occasion de Land 250, l'exposition de Patti Smith à la Fondation Cartier, intéressons-nous à quelques artistes qui gravitent depuis de nombreuses années autour de la chanteuse.

Pour commencer, on ne parlera pas ici du photographe Robert Mapplethorpe, dont vous pouvez consulter les photographies à cette adresse : The Robert Mapplethorpe Foundation, Inc.

Pas non plus de l’écrivain et journaliste Nick Tosches, qui, il y a quelques années, avait participé avec Patti Smith à une superbe soirée de « musique et poésie » à Beaubourg. En passant, notons quand même qu’avec Les Héros Oubliés du rock n’roll (éd.10/18), Tosches a écrit le meilleur livre de tous les temps sur la musique, tandis que ses biographies de Dean Martin et de Jerry Lee Lewis sont du même niveau.

Mais on peut dire quelques mots sur Fred "Sonic" Smith, l’un des mari de Patti Smith, et plus généralement sur quelques musiciens qui l’ont et continuent à l’entourer.


SPADEE SAM presents – Patti Smith Mix


01 – MC5Gotta Kepp Movin’ (High Time 1971, Rhino/WEA)
02 – Patti SmithPumping (My Heart) (Radio Ethiopia 1976, Arista)
03 – TelevisionMarquee Moon (Marquee Moon 1977, Elektra/WEA)
04 – MC5The American Ruse (Back In The USA 1970, Rhino/WEA)
05 – Patti SmithGlitter In Their Eyes (Gung Ho 2000, Arista)
06 – Patti SmithRedondo Beach (Horses 1975, Arista)
07 – MC5 Let Me Try (Back In The USA 1970, Rhino/WEA)
08 – Patti Smith with Lenny Kaye and Thurston MooreThe Last Hotel (Kicks Joy Darkness-Tribute to Jack Kerouac 1997, Rykodisc)
09 – Tom VerlaineHeavenly Charm (Songs and Other Things 2006, ThrillJockey)
10 – Tom Verlaine and The Million Dollar BashersCold Irons Bound (I’m Not There OST 2007 Sony)
11 – Tom VerlaineDepot (1957) (Warm and Cool 1992/2006, Thrill Jockey)


Le MC5, que Fred « Sonic » Smith a fondé avec un autre guitariste, Wayne Kramer, fut l’un des groupes précurseurs du hard rock et du punk.
Chez les Motor City 5 de Detroit, le rock n’roll, la pop et la musique soul (Let Me Try) sont les ingrédients qui, avec un humour, une énergie et un engagement très à gauche, rendent savoureuse l’écoute de leurs trois albums, Kick Out The Jams "Motherfucker " en 1969, Back in the USA en 1970 et High Time en 1971. Le groupe se sépare en 1972 et Fred Smith monte quelques années plus tard le Sonic’s Rendez-Vous Band, avant de se retirer des affaires et d’épouser Patti Smith, avec qui il restera jusqu’à sa mort en 1994.


Tom Verlaine est quant à lui le guitariste et chanteur du groupe Television, fondé en 1973 à New York avec le chanteur Richard Hell (qui quittera rapidement le navire pour fonder Richard Hell and The Voidoids), et qui trouva sa vitesse de croisière avec le guitariste Richard Lloyd.
Leur premier album et chef d’œuvre , Marquee Moon, paraît en 1977 et mélange influences punk, rock psychédélique (les solos de guitare de Jerry Garcia dans le Grateful Dead), musique surf (Dick Dale, The Ventures) et free jazz.
Après l’arrêt de Television à la fin des années 70, Tom Verlaine commence une carrière solo qui n’est pas sans intérêt.
Il participe également à des disques de Patti Smith (Gone Again notamment), a produit les morceaux qui devaient former le deuxième disque de Jeff Buckley, et a participé en 2007 à la B.O. du film de Todd Haynes autour de Bob Dylan, I’m Not There.


Depuis de nombreuses années, la guitare de Lenny Kaye accompagne Patti Smith sur ses albums et en concert. Il a également produit en 1994 le superbe premier album solo de Kristin Hersh. La chanteuse y reçoit le soutien de Michael Stipe, le chanteur de R.E.M. sur Ghosts. Mais Houdini Blues, Teeth, Sundrops, A Loon, Tuesday Night ou The Cuckoo sont autant de morceaux à fleur de peau, fantastiques et acoustiques, qui font de cet album l'un des disques incontournables des années 90.

Avec R.E.M., Michael Stipe invite Patti Smith en 1996 sur l’album New Adventures in Hi-Fi. On entend sa voix sur E-Bow The Letter, un morceau encore meilleur avec le clip qui l’accompagne :

R.E.M. :
E-Bow The Letter

C'est le réalisateur indépendant Jem Cohen qui en est l'auteur. Ce dernier a grandement participé à l'installation de l’exposition Land 250 de la Fondation Cartier aux côtés de Patti Smith elle-même, en plus d'avoir réalisé son dernier clip, celui de sa reprise du Smells Like Teen Spirit de Nirvana, sur l'album Twelve.

Patti Smith : Smells Like Teen Spirit



Spadee Sam presentsDreaming My Dream Mix http://media.putfile.com/Spadee-Sam-presents---Dreaming-My-Dream-Mix

01 – Kristin Hersh feat.Michael StipeYour Ghost (Hips and Makers 1994, Reprise/WEA)
02 – R.EM.Houston (Accelerate, 2008, Warner Bros/WEA)
03 – Evangelista (Carla Bozulich)– Lucky Lucky Luck (Hello, Voyager 2008, Constellation)
04 – The QuaversDevil's Shoes (Lit By Your Phone 2007 , ShinyLittle Records)
05 – Vic ChesnuttYou Are Never Alone (North Star Deserter 2007, Constellation)
06 – SmokeAwake (Heaven On a Popsicle Stick 1995, LongPlay)
07 – The Cowboy Junkies feat.Vic ChesnuttDreaming My Dreams (Trinity Revisited, 2007 ZoeRecords)
08 – SmokeDream (for Dana) (Heaven On a Posicle Stick 1995, LongPlay)
09 – SmokeHan Aaron (Heaven On a Popsicle Stick 1995, LongPlay)

Jem Cohen a tourné d’autres clips pour R.E.M, tous aussi beaux les uns que les autres :

Talk About The Passion , sur Murmur en 1983,
Country Feedback , sur Out of Time en 1991,
Belong , également sur Out of Time,
ou Nightswimming , sur Automatic for The People en 1992.

Mais aussi pour Jonathan Richman en 1996 avec

I Was Dancing In The Lesbian Bar

Il a également filmé les excellents Elliott Smith (Lucky Three, 12min.), et Cat Power (From Fur City (Live)).

On peut se faire une idée de son travail de réalisateur de documentaire en regardant Free, réalisé en 2007, ou un extrait du superbe Lost Book Found (10min.).

La liste complète de ses films est consultable sur : http://jemcohenfilms.com/



En 2000, Jem Cohen a réalisé un documentaire sur Benjamin, chanteur et leader du groupe underground Smoke, où l'on découvre un personnage excentrique, travesti punk dont la voix proche de celle de Tom Waits se révèle néanmoins d'une grande douceur. Benjamin mourra du sida en 1999. D’excellentes critiques et plusieurs prix dans les festivals ont récompensé ce film magnifique.

Benjamin Smoke, de Jem Cohen et Peter Sillen.


Très récemment, Jem Cohen a produit North Star Deserter, le dernier disque du chanteur américain Vic Chesnutt. Un disque fabuleux, d’une tension incroyable, l’un des meilleur album de l’année passée. Pour ce disque, le réalisateur/producteur a proposé à Chesnutt d'enregistrer à Montréal avec des musiciens proches du label Constellation. Bien lui en a pris car les montées en puissance sonore provoquées par les membres de groupes comme Godspeed You Black Emperor, A Silver Mt. Zion ou The Quavers offrent un climat de tension musicale idéale pour la voix et les chansons de Chesnutt. Les morceaux de bravoure dépassant les cinq minutes alternent judicieusement avec de plus courtes chansons acoustiques ou encore avec ce merveilleux morceau soul, You Are Never Alone. Si Jem Cohen a proposé ses services à Vic Chesnutt, c'est parce qu'il ne trouvait pas très bons les précédents disques du chanteur. Pourtant, Ghetto Bells, paru en 2005, était un disque remarquable, et voyait l'apport du guitariste Bill Frisell. Jem Cohen a en tout cas parfaitement réussi sur North Star Deserter à mettre en valeur la puissance dramatique dont est imprégnée la musique de Vic Chesnutt.
Celle-ci semble encore plus s’affirmer en concert puisque, de Jean-Louis Murat interviewé dans les Inrocks (« ça fait deux décennies que je n’avais pas vu un aussi bon concert ») à celle qui est l’auteur des photos sur ce blog, c’est l’unanimité pour saluer les prestations scéniques de Vic Chesnutt et de ses musiciens.

De manière générale, Vic Chesnutt chante de mieux en mieux. On l'entend bien sur Trinity Revisited des Cowboy Junkies, qui revisitent leurs Trintiy Sessions de 1988 avec quelques invités dont Chesnutt.
Enfin, sur ces deux sessions acoustiques où ce dernier interprète Fodder On Her Wings de Nina Simone :

Vic Chesnutt : Everything I Say
Vic Chesnutt : Fodder On Her Wings
Et pour finir en beauté, Vic Chesnutt filmé par Jem Cohen : The Foxx and Little Vic


Un peu de culture, de magnifiques images, de l'excellente musique, vous en avez de la chance d'être ici ...

26/03/2008

LES ANGES AU CHEVET DE LUCIFER, Book of Angels Vol.10 par le Bar Kokhba Sextet


Le guitariste Marc Ribot est présent sur plusieurs disques qui paraissent ces temps-ci sur le label Tzadik.
D’abord sur son album solo, des Exercises in Futility acoustiques et « classiques », qu’on appréciera, selon son humeur du moment, de diverses manières. Intéressant parfois, assommant régulièrement, au final décevant par sa monotonie. Ribot est décidément plus passionnant lorsqu’il multiplie les approches ( le disque Saints par exemple) que quand il maintient le même cap ésthétique tout au long d'un album (le rock saturé d'Asmodeus-Book of Angels Vol.7 ou cet Exercises in Futility).


Ribot allume l’électricité et retrouve l'usage du vibrato surf sur le disque de John Zorn, The Dreamers. Il y est entouré par les membres de l’Electric Masada, Joey Baron à la batterie, Trevor Dunn à la basse, Jamie Saft aux claviers, John Zorn au saxophone alto sur un morceau (Toys) et Cyro Baptista aux percussions. Enfin, Kenny Wollesen, dont on était sans nouvelles depuis quelques temps, fait ici son retour au vibraphone.
Si vous aimez le côté « easy listening » de l’œuvre de Zorn, vous avez déjà l’album The Gift, paru en 2001 et bien meilleur que celui-ci, sur lequel tout n’est néanmoins pas inintéressant. Pour commencer, Mow Mow est plutôt pas mal. A Ride on Cottonfair fait entendre le toujours excellent Jamie Saft au piano. A l'inverse, Anulikwutsayl est un morceau perdu de l’Electric Masada, tandis que l’agaçant Toys donne à entendre John Zorn au saxophone alto. On peut ranger parmi les réussites de The Dreamers cet Exodus, où Jamie Saft au Fender Rhodes et Marc Ribot à la guitare électrique s’en donnent à cœur joie, tandis que toute la formation fait preuve d’une grande douceur sur le superbe Forbidden Tears. Mais The Dreamers n’arrive décidément pas à faire oublier The Gift.


Le meilleur disque sur lequel on peut entendre la guitare de Ribot est Lucifer, le dixième volume du Book of Angels de John Zorn, joué cette fois-ci par le Bar Kokhba Sextet. Rappelons le principe. John Zorn a composé une série de morceaux (dont les titres sont autant de noms d’anges cités dans la Torah) réunis sous le nom de Book of Angels. Plusieurs volumes paraissent avec des formations, à chaque fois différentes, proposant leurs interprétations de ces compositions. Jusqu’à présent, les principales réussites de la série étaient celles du Jamie Saft Trio, du Masada String Trio et du Cracow Klezmer Band.
On peut à présent ajouter à cette liste le Bar Kokhba Sextet. Car Lucifer s’avère passionnant de bout en bout, riche, énergique et lyrique à souhait. Des cordes superbes (Mark Feldman au violon, Erik Friedlander au violoncelle), une des meilleures rythmiques du monde (Joey Baron à la batterie, Greg Cohen à la contrebasse), le génial percussionniste Cyro Baptista, et la fantastique aisance de Marc Ribot à la guitare électrique. Une formation d’une extraordinaire cohésion, d’un équilibre remarquable. Aussi beau mélodiquement que réjouissant rythmiquement, aussi intense que, n’ayons pas peur des mots, divertissant. Si vous aimez la musique, vous aimez déjà le Bar Kokhba Sextet et son Lucifer.

Marc Ribot : Exercises in Futility (Tzadik, 2008)
John Zorn : The Dreamers (Tzadik, 2008)
John Zorn : The Gift (Tzadik, 2001)
Bar Kokhba : Lucifer, Book of Angels Vol.10 (Tzadik, 2008)

http://www.tzadik.com/

En 2005 est paru un superbe triple album live du Bar Kokhba Sextet, à l’occasion du cinquantième anniversaire de John Zorn. Ce sont ces morceaux que l’on a pu entendre lors de leur concert à Marciac l’été dernier, que Mezzo a diffusé et dont on peut voir les images ici :

25/03/2008

ALAIN BASHUNG, Bleu Pétrole Marée Noire

Félicitations à ceux qui auront réussi à supporter l’écoute complète du dernier Bashung, Bleu Pétrole.
Alors qu’il avait pris avec ses précédents albums, Fantaisie Militaire et l'Imprudence, de nombreux kilomètres d’avance sur la mêlée de la chanson française, l’échappée a cette fois pris fin et le retour dans le peloton est brutal. Que de pauvres chansons sur ce bien ennuyeux Bleu Pétrole. Des chansonnettes acoustiques, désormais spécialité maison de n'importe quel chanteur français moyen, des arrangements incompréhensibles (Tant de Nuits, Hier à Sousse, Le Secret des Banquises), Suzanne de Leonard Cohen, en français mais surtout musicalement massacrée et devenue tout juste bonne pour l’ascenseur.
Et puis surtout, pourquoi cet acharnement à faire chanter par Bashung des chansons « de jour » quand il est de si loin le meilleur pour chanter des chansons « de nuit » (Venus) ?
Alain Bashung : Les morceaux Suzanne et Venus

22/03/2008

SOFT DANGEROUS SHORES, Les Doux et Dangereux Rivages de Chris Whitley, 1960-2005 Ep.01

Si le grand n’importe quoi que furent les années 90 aura vu un Kurt Cobain porté aux nues pour des raisons qui échappent encore à l’auteur de ces lignes, ou un Jeff Buckley hurlant qu’il ne devait rien à son père au demeurant bien meilleur, ce qui s’est très vite avéré ridicule, l’essentiel aura été ailleurs. Et entre 1991, date de son premier album, et 2005, année où il est emporté par la maladie, l’essentiel c'est Chris Whitley.

Spadee Sam presents – Chris Whitley Mix Pt.01 : http://media.putfile.com/Spadee-Sam-presents---Chris-Whitley-Mix-Pt01

01 – Johnny WinterDallas (Johnny Winter, 1969 Sony)
02 – Cassandra WilsonI Can’t Stand The Rain (Blue Light ‘Til Dawn, 1993 Blue Note)
03 – Cassandra WilsonStrange Fruit (Moon Daughter, 1995 BlueNote)
04 – Emmylou HarrisDeeper Well (Wrecking Ball, 1995 Asylum)
05 – Daniel Lanois feat.Emmylou HarrisI Love You (Shine, 2003 Anti)
06 – Daniel LanoisSan Juan (Shine, 2003 Anti)
07 – U2 Tryin To Throw Your Arms Around The World (Achtung Baby, 1991 Island)
08 – Bob DylanLove Sick (Time Out of Mind, 1998 Columbia)
09 – Joe HenryLike She Was a Hammer (Fuse, MammothRecords)


Si Chris Whitley naît en 1960 à Houston, c’est Dallas, un morceau du bluesman Johnny Winter qui le convainc de faire l’acquisition d’une National Steel Guitar ou Dobro.
Après quelques années passées en Belgique où il rencontre sa première femme et où vient au monde sa fille, Trixie, il s’installe à New-York aux débuts des années 90. En 1991, il y rencontre Daniel Lanois, producteur entre autres d’Achtung Baby, le meilleur disque de U2 s'il en est.
A noter que Lanois est également excellent chanteur et guitariste. Ses disques Arcadie (1989) et surtout Shine, paru en 2003 sur le label Anti, sont plus que réussis. Ces jours-ci paraît son plus inégal Here Is What Is (Red Floor Records).
Le producteur canadien est aussi en grande partie responsable de l’un des meilleur album de Bob Dylan, le fantastique Time Out of Mind (Columbia), paru en 1998.
Chez Dylan, U2 ou chez la chanteuse de country Emmylou Harris, la production de Lanois est entre autres faite d’échos, de réverbérations et de guitare slide.
Le producteur canadien joue un rôle décisif dans la carrière de Chris Whitley puisqu’il lui présente Malcolm Burns, son assistant, qui va produire son premier album, Living With The Law, et 15 ans plus tard son dernier, Soft Dangerous Shores.
Un autre producteur est particulièrement important dans la carrière de Whitley. Craig Street est connu pour son travail avec Meshell Ndegeocello, Chocolate Genius, KD Lang, les Gypsy Kings, Lizz Wright ou Norah Jones, sur une grande partie de son Come Away With Me (BlueNote).
A la recherche du casting idéal, Street amène Whitley sur sa première production, l’album Blue Light ‘Til Dawn (BlueNote, 1993) de la chanteuse Cassandra Wilson. On entend ainsi la National Steel Guitar de Whitley sur I Can’t Stand The Rain. Deux ans plus tard, sur New Moon Daughter (Blue Note, 1995) de la même Cassandra Wilson et toujours produit par Craig Street, le dobro de Whitley est encore présent sur une reprise de Strange Fruit.
En 1998, le producteur aidera à relancer la carrière de Whitley en produisant le dépouillé Dirt Floor, sorti sur le label indépendant Messenger Records. Enregistré en une journée dans la maison abandonnée du père de Whitley, le disque recevra d’excellentes critiques et Bruce Springsteen ou Keith Richards feront part de leur admiration pour Whitley.

Ce premier mixe donne à entendre le morceau Dallas de Johnny Winter, les collaborations de Chris Whitley avec Cassandra Wilson et avec le chanteur Joe Henry. Les morceaux de U2, d’Emmylou Harris et de Bob Dylan sont produits par le chanteur et guitariste canadien Daniel Lanois dont on entend également deux morceaux issus de son album Shine.

Quelques vidéos :

Bob Dylan dans une extraordinaire version de Love Sick : YouTube - Bob Dylan - Love Sick
Johnny Winter, Mississippi Blues : YouTube - Johnny Winter-Mississippi Blues
Joe Henry, Trampoline : YouTube - Joe Henry - Trampoline
Daniel Lanois, Shine: YouTube - Daniel Lanois - Shine

Et surtout Chris Whitley : YouTube - Chris Whitley-Living With The Law

A suivre ...

17/03/2008

Tired of Love, Audiofilm Vol.01




SPADEE SAM Presents – Tired of Love Mix (18min)




01 – Pat LewisHit and Run
02 – Ike and Tina TurnerGive Me Your Love (The Kent Years)
03 – Garnett MimmsTell Me Baby (Warm and Soulful, The Best of)
04 – Willie HightowerBecause I Love You (Willie Hightower, Astralwerks)
05 – Bert KeysDo Do Do Bah Ah
06 – BoomishSmall’s (Clearance Sale, Esc 2000)
07 – Diana DorsTired of Love (Swingin’ Dors, Pye/Sanctuary 1960)
08 – The SpellbindersA Little On The Blue Side (Chain Reaction, Shout 1965/67)
09 – Jackie RossSelfish One (Full Bloom, Chess)
10 – Pat LewisNo One To Love (1967)
11 – Glass HouseI Don’t See Me In Your Eyes Anymore (Crumbs off The Table:The Invictus Sessions, Sequel 1999)


Lorsqu’il partit, il ne laissa aucun mot, aucune adresse. Elle se réveilla plusieurs heures après et compris en ne le voyant pas à ses côtés. Elle s’habilla sans se presser puis sortit. Elle le retrouva sans difficultés.
Dis-moi quelque chose. J’ai vraiment besoin de toi.
Je t’aime.
Ils entrèrent au Small’s et commandèrent deux cafés. Derrière le comptoir, la musique. Un groupe de filles, du soleil.
Elle : je suis vraiment fatiguée tu sais. Ton amour est tellement égoïste. Je me sens tout le temps déprimée. Parfois j’ai comme l’impression que je n’aime personne, que ce monde est beaucoup trop grand pour nous, que tu es parti depuis longtemps déjà. Je n’arrive plus à me voir dans tes yeux comme avant.
Il alluma une cigarette, regarda au loin et sourit.

09/03/2008

PLATS DU JOUR 4 - I Can't Stand The Rain - James Hunter,Grayson Capps,Seth Walker,Lizz Wright,Cassandra Wilson,Ericka Stucky,Sarah-Janes Morris,...



Deux mixes et du blues, d'abord "masculin" puis "féminin".

Spadee Sam presents Going With The Grain Mix : http://media.putfile.com/Spadee-Sam-presents---Going-With-The-Grain-Mix

01 – James HunterA Rose in Spanish Harlem (The Harlem Experiment, RopeaDope 2007)
02 – Soul of John BlackDeez Blues (The Good Girl Blues, YellowDogRecords 2007)
03 – Grayson CappsJunior and The African Queen (Songbones, Hyena 2007)
04 – Seth WalkerGoing With The Grain (Restless, 2002)
05 – James HunterMollena (People Gonna Talk, 2006)


A Rose in Spanish Harlem, l’originale par Ben E.King :

http://www.youtube.com/watch?v=pQQkh_NR60Y&feature=related

Le clip de Deez Blues par The Soul of John Black :

http://www.youtube.com/watch?v=jzYIQZGDnow


Give it to Me, Grayson Capps en concert :

http://www.youtube.com/watch?v=V9m2IrtDvXM

Seth Walker sur un magnifique Since I Fell For You :

http://www.youtube.com/watch?v=bJs3cyArnr0


L' anglais James Hunter, Mollena en concert :

http://www.youtube.com/watch?v=qw69J_HW4J4



Spadee Sam presents Women Get The Blues Mix : http://media.putfile.com/Spadee-Sam-presents---Women-Get-The-Blues-Mix

01 – Lizz WrightI Idolize You (The Orchard, Verve 2008)
02 – Cassandra WilsonEasy Rider (Thunderbird, BlueNote 2006)
03 – Sarah-Jane MorrisI Can’t Stand The Rain (August, Jvc 2001)
04 – Erika StuckyGazoline-Polka (Suicidal Yodels, 2007)
05 – Lucinda WilliamsDisgusted (Ramblin’, SmithsonianFolkways 1979)
06 – Mary FlowerRiver of Joy (Ragtime Gal, Bluesette 2003)
07 – Madeleine PeyrouxLife Is Fine (The Inner Flame, Tribute to Rainer Ptacek, Atlantic/WEA 1997)

Sur son dernier disque, le moyen The Orchard, la chanteuse Lizz Wright reprend I Idolize You, un morceau écrit par Ike Turner, avec entre autres Oren Bloedow (Elysian Fields, La Mar Enfortuna) à la guitare. Ici, c'est à Stop de Joe Henry, popularisé en son temps par Madonna, qu'elle s'attaque :


http://www.youtube.com/watch?v=Ll_G4QFYVhA

Et la même chanson, acoustique, par la belle soeur de Joe Henry :

http://www.youtube.com/watch?v=Pl2mDSPlA-c&feature=related


C'est sur l'album Thunderbird, produit par T-Bone Burnett, qu'on peut entendre Easy Rider. Sur cette vidéo, la superbe Cassandra Wilson est accompagnée par les guitaristes Martin Sewell et Brandon Ross :

http://www.youtube.com/watch?v=1b6nYkV7ot8


Il y’a quelques années, Sarah-Jane Morris chantait ça :

http://www.youtube.com/watch?v=6rvut1gO6i0&feature=related

Sur August, avec Marc Ribot à la guitare, non seulement elle ne supporte pas la pluie mais en plus elle reprend ce magnifique Don't Leave Me This Way, acoustique .

La suissesse Erika Stucky :

http://www.youtube.com/watch?v=v7L3tPHXDrU&feature=related

Cypress Grove Blues par la spécialiste du fingerpicking Mary Flower :

http://www.youtube.com/watch?v=ZmTldIIVYg4

Can’t Let Go par la géniale Lucinda Williams :

http://www.youtube.com/watch?v=4mlp7N3t1fs&feature=related

Madeleine Peyroux , Don’t Cry Baby, forcément moins bien que ce superbe Life Is Fine sur l'album hommage au guitariste Rainer Ptacek :

http://www.youtube.com/watch?v=bjQJyVXK5fU


Et pour finir, le très beau duo de la chanteuse Bethany Yarrow et du violoncelliste Rufus Cappadocia :

http://www.youtube.com/watch?v=iuXc-RLtblY



et ces vidéos sur http://www.myspace.com/bethanyandrufus



Et la pluie s'arrête...

04/03/2008

BEAUTY IS A RARE THING, Ornette Coleman et Quelques Chanteurs


On n’écrira pas une fois de plus l’histoire du jazz. Le saxophoniste Ornette Coleman, dont à propos des disques on peut encore régulièrement lire « ce n’est pas de la musique », est l’un des musiciens les plus importants du XXème siècle.
Ainsi, l’édifice du free jazz aura été construit sur les solides fondations que représentent les six albums gravés par Coleman pour le label Atlantic entre 1959 et 1962.
Et pour les « c’est que du bruit », et bien souhaitons encore beaucoup de bruit comme cette merveilleuse Lonely Woman de 1959.

http://youtube.com/watch?v=NgTr8Z2ioMk

Pas à proprement parlé un accompagnement, mais un dialogue d'égal à égal, c’est ce qui ressort à l'écoute des apparitions d’Ornette Coleman aux côtés de quelques chanteurs.

ORNETTE COLEMAN MIX : http://media.putfile.com/Spadee-Sam-presents---Ornette-Coleman-Mix

01 – Joe HenryRichard Pryor Adresses a Tearful Nation (Scar, Mammoth 2001)
02 – Claude NougaroGloria (Femmes et Famines, 1976)
03 – Lou ReedGuilty (The Raven, Reprise 2003)
04 – Ornette Coleman feat. Asha PuthliAll My Life (The Complete Science Fiction Sessions, Sony 2000)
05 – Ornette ColemanRichard Pryor Adresses a Tearful Nation Solo Sax (Scar, Mammoth 2001)

On n’a pas souvent entendu de disques dont la première plage atteignait de tels sommets. Avec Scar, Joe Henry laisse une cicatrice d’une affolante beauté, l’un des plus beaux disques de ces dernières années, où de la pochette à la dernière note du solo a capella de Coleman, plus loin que la fin, en passant par un casting de rêve (Brad Mehldau au piano, Marc Ribot à la guitare, Meshell Ndegeocello à la basse, Brian Blade et Abe Laboriel Jr à la batterie) et les textes magnifiques de Henry, tout est parfaitement génial.

Scar :

http://www.youtube.com/watch?v=YtG3VUlDW-0


Et quand au milieu de ce blues fantomatique qu’est Richard Pryor Adresses to a Tearful Nation, apparaît le saxophone d’Ornette Coleman dessinant la silhouette du comique afro-américain Richard Pryor, on tous les « c’est pas de la musique » se changeront immédiatement en des « c’est donc ça la musique ».

Richard Pryor :

http://www.youtube.com/watch?v=d41SjzYhf44&feature=related


Puis un dialogue intense entre deux doux boxeurs, Claude Nougaro et Ornette Coleman, deux poètes physiques, renversants de lyrisme sur ce Gloria de 1976.

Une autre collaboration de Nougaro, celle avec le guitariste brésilien Baden Powell, sur Bidonville :

http://www.youtube.com/watch?v=m8Aaay_oSGE



Avec Lou Reed, le morceau Guilty sonne comme un hommage à la formation Prime Time de Coleman. Entre funk et free jazz, le saxophoniste croisait le fer dans les années 70 et 80 avec entre autres le bassiste Jamaaladeen Tacuma, le batteur Ronald Shannon Jackson, puis plus tard avec le bassiste Brad Jones (Marc Ribot Cubanos Postizos).

Ornette Coleman Prime Time :

http://youtube.com/watch?v=EuvsORVPw80&feature=related


Lou Reed, Who Am I puis Perfect Day (avec la pleureuse Antony, d’Antony and The Johnsons) , extraits de l’album The Raven sur lequel on trouve Guilty :

http://www.youtube.com/watch?v=0iJa_nwDpwI&feature=related


Quand à All My Life, sur les sessions de Science Fiction, c’est la chanteuse indienne Asha Puthli qu’on entend. Comme le montre cette vidéo, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’insistera pas longtemps dans la voix du free jazz oû l’avait mené Ornette Coleman.

The Devil is Loose, par Asha Puthli :

http://www.youtube.com/watch?v=wjpthud_qGQ&feature=related



Une manière d’aborder l'oeuvre d'Ornette Coleman et la musique, toujours…