28/01/2009

MARSHMALLOWS AND THE YELLOW FEVER

Vous cherchez la chanson parfaite pour commencer votre journée ? Vous avez assurément bien fait de faire un tour par ici. Mon conseil, allez sur cette page :

http://www.edwardperraud.com/Groupes_et_projets.html

Sur celle-ci, descendez presque tout en bas (3ème projet en partant du bas) jusqu'à apercevoir le visage du guitariste Hasse Poulsen et ce nom : Marshmallows and The Yellow Fever. Là, appuyez sur la touche lecture du lecteur Quicktime sous la photo et écoutez que vous cherchiez : la chanson parfaite. Du Tom Waits en état de grâce avec, à la batterie, Edward Perraud et surtout Hasse Poulsen, à la guitare bien sûr mais ici aussi chanteur. Pas plus d'infos pour le moment sur ce projet génial mais on a hâte d'entendre la suite. Et vous ?
Au cas où vous seriez l'une des rares personnes à ne pas débuter votre journée en passant sur ce blog, ce morceau est également parfait pour terminer celle-ci.. Mais revenez demain matin !

INCOMPREHENSIONS ET MUSIQUE MOITE

Aperçu sur Facebook, cet excellent "statut" du musicien Ted Reichman :

"Ted lasted about 5 minutes listening to animal collective and had to put on a Howlin Wolf record. will try again."

Soit pour les non-anglophiles, "Ted a tenu 5 minutes à l'écoute d'Animal Collective avant de mettre un disque d'Howlin Wolf. Essaiera à nouveau."

Pareil pour moi. A un degré moindre, je dirais la même chose pour Fleet Foxes. Je pensais David Crosby à la retraite.

Même constat pour Arcade Fire et Arctic Monkeys. Ne comprends pas.

Et puis surtout, tous ces trucs pseudo-hippies sont à l'opposé du "concept" de musique moite défendu ici.

Pour ça, mieux vaut écouter ces quelques morceaux :

Siouxsie and The Banshees - O Baby (The Rapture 1995, Geffen)

Kid Creole and The Coconuts - Midsummer Madness (I, Too, Have Seen The Woods 1987, WoundedBirdRecords)

Iggy Pop - Corruption (Avenue B 1999, Virgin)

Alex Chilton - Hook Me Up (Live in Anvers 2004, LastCallRecords)
Soit un premier morceau "tubesque" des gothiques Siouxie and The Banshees, un second "aoûtien" du Roi Créole, un troisième par un Iggy Pop en sueur en plein coeur de New York et enfin un live d'Alex Chilton, tellement moite qu'enregistré fin janvier 2004 en Belgique, on a l'impression d'être à la Nouvelle Orléans au milieu de l'été.

Et pour le même prix, vous avez même le droit à une vidéo :

Alex Chilton : Make a Little Love

"And on my finger there's a diamond ring
Two chicks on each arm and I'm ready to swing
Yes I'm ready
Make a little love
I feel so good, money in my pocket
Are you ready baby ?"
C'est quand même mieux comme ça non ?!!

14/01/2009

M.WARD - Hold Time + ANDREW BIRD - Noble Beast


L’année débute en fanfare sur le site de la National Public Radio américaine NPR (http://www.npr.org/), avec la possibilité d’écouter en entier les prochains disques d’Andrew Bird et de M.Ward puis dans quelques jours celui de Bruce Springsteen.
Avant d’entendre toutes ces belles choses, j’insisterai encore une fois pour que vous jetiez une oreille sur la magnifique session live et acoustique de Rodney Crowell, accompagné par la violoniste et chanteuse Jenny Scheinman. C'est aussi sur NPR :

Rodney Crowell and Jenny Scheinman in Philadelphia : http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=93852651

(Playlist : 1.Rodney Crowell - The Rise and Fall of Intelligent Design 2.Rodney Crowell - Moving Work of Art 3.Jenny Scheinman – I Was Young When I Left Home 4.Rodney Crowell – I Want You 5.Rodney Crowell – Sex and Gasoline 6.Rodney Crowell 7.Jenny Scheinman – Come On Down 8.Rodney Crowell )


Il sera alors temps d’entrer pleinement dans la nouvelle année et plusieurs sorties de disques importants.

Parmi ceux-là on trouve Noble Beast, le nouveau Andrew Bird. On vous recommandera chaudement sur celui-ci le somptueux Masterswarm. Pour le reste, vous pourrez vous faire une opinion ici :

Andrew BirdNoble Beast en écoute intégrale sur npr :
http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=98649962


Npr nous propose également l'écoute de Hold Time, le prochain M.Ward :

http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=99084694

Ecouter un disque de M.Ward c’est coller son oreille contre un poste de radio d’un autre âge, posé au milieux d’un immense désert poussiéreux et néanmoins lumineux. Pour ce disque, le chanteur et guitariste évoque son admiration pour Roy Orbison ou Buddy Holly, leur manière d’écrire des chansons à la fois triste et joyeuse. Sur celle qui donne son titre au disque, la balance penche sensiblement du côté sombre quand Never Have Nobody Like You vise l’équilibre.
One Hundred Million Years est un morceau classique de M.Ward, une de celle qu’on écouterait par dizaine. Ca tombe bien, la suivante, Fisher of Men est du même tonneau, à peine plus country. Sur Hold Time on croise le temps d’un fantastique Oh Lonesome Me le fantôme de Roy Orbison et la voix majestueuse, bien vivante elle, de l’immense Lucinda Williams. Juste après, Epistemology marche sur les terres classieuses de l’anglais Richard Hawley.
Rien de vraiment nouveau donc, et le monde de la musique n'en sortira pas transformé. Mais de par sa simplicité, sa facilité, ses inombrables qualités, on pourrait dire que Hold Time de M.Ward est l’anti Merriweather Post Pavillion de Animal Collective. Une baguette chaude plutôt qu’une tarte à la crème pas fraîche. Il y a des plaisirs simples.


M.Ward - Hold Time (Clip)

BEST OF 2008 - Tony Scherr, Vinicio Capossela, Carla Bozulich, Giant Sand, Rodney Crowell, Erykah Badu, Ry Cooder, Kip Hanrahan, Mavis Staples

Il est encore temps de revenir brièvement sur quelques uns des meilleurs disques parus en 2008. Sans ordre particulier, voici donc ce qu’il ne fallait pas rater ces douze derniers mois :

ERYKAH BADU - NEW AMERYKAH PT.01, 4TH WORLD WAR (Motown 2008)

La diva nu-soul faisait son grand retour avec le premier volume de sa « nouvelle Amérique », sur lequel elle rendait hommage au P-funk de George Clinton (Amerykahn Promise) et au maître es beats J Dilla (Telephone), nous plongeait dans un magnifique maelström de titres détraqués (Twinkle, The Cell) ou superbement moites (Telephone, That Hump). Vivement la suite.

Erykah BaduTelephone


MAVIS STAPLES - LIVE HOPE AT THE HIDEOUT (Anti 2008)

Six mois avant l’élection de Barack Obama à la tête des Etats-Unis, Mavis Staples, 65 ans, donnait un concert magique au Hideout, un petit club de Chicago, la ville du futur président. Une série de chansons sur les droits civiques, la plupart tirées de son précédent disque We’ll Never Turn Back (Anti 2006), interprétées avec un optimisme contagieux en compagnie le l'excellent guitariste Rick Holstrom. La voix rauque de Mavis, cinquante ans après ses débuts au sein des Staple Singers de son père, donne toujours autant la chair de poule. Clairement l'un des plus grands disques de soul enregistré depuis bien longtemps, et une sacrée lecçon à tout ceux qui s'y sont maladroitement frottés récemment (de Raphael Saadiq à Amy Winehouse, de Duffy à Nikki Costa) .

Mavis StaplesFor What It’s Worth

KIP HANRAHAN - BEAUTIFUL SCARS (American Clavé 2007)


Alors qu’on pensait ses meilleurs albums derrière lui, le génial producteur Kip Hanrahan revenait fin 2007 avec le superbe Beautiful Scars, sommet de moiteur urbaine et tropicale. Autour des voix de Brandon Ross et Xiomara Laugart, des cuivres, des guitares, une basse électrique et bien sûr toujours ces percussions magiques. Le disque de l’été, du prochain également, parfait pour descendre des mojitos en charmante compagnie, l’une des fonctions majeures de la musique probablement...

Kip HanrahanXiomara wears The Hat Beautifully


CARLA BOZULICH : EVANGELISTA - HELLO, VOYAGER (Constellation)
With SIMONE MASSARON - DANDELIONS ON FIRE (LongSongRecords 2008)

En 2008, impossible de passer à côté de la canadienne Carla Bozulich. Pour cause, deux disques superbes, le premier avec son groupe Evangelista, le second avec le guitariste italien Simone Massaron.
Dans les deux cas, des ballades déchirantes (The Blue Room, Dandelions on Fire) le disputent aux blues cabossés (Winds of St Anne, Never Saw Your Face). Plus expérimentales avec Evangelista, les chansons prennent de l’air aux côtés du guitariste italien. Dans les deux cas, la musique eccorchée de Carla Bozulich se révèle parfaitement indispensable.

Evangelista - Truth is Dark Like Outer Space

Carla Bozulich and Simone MassaronDandelions on Fire



VINICIO CAPOSSELA - DA SOLO (Warner 2008)

Un point commun entre le Dandelions on Fire de Bozulich/ Massaron et Da Solo, le dernier Vinicio Capossela ? Le batteur Zeno de Rossi, également présent sur le Suite for Tina Modotti du saxophoniste Francesco Bearzatti, l’un des meilleurs disques de jazz de l’année passée.
Da Solo est une nouvelle petite merveille du chanteur et pianiste italien. Dépouillé, onirique, partiellement enregistré aux Etats-Unis, notamment la superbe La Faccia della Terra avec Joey Burns et John Convertino de Calexico, Capossela continue de créer une œuvre passionnante, en marge de tout compromis. Et s’il passe près de chez vous, sautez sur l’occasion.

Vinicio CaposselaSante Nicola


RY COODER - I, FLATHEAD (Nonesuch 2008)

Dernière partie d’un tryptique commencé avec le grandiose Chavez Ravine et poursuivi par le moins bon My Name is Buddy, I, Flathead renoue avec l'excellence. Le guitariste légendaire de Los Angeles continue ainsi sa série d'albums concepts en compagnie des meilleurs musiciens (son fils Joachim et Jim Keltner à la batterie notamment). Country, tex-mex, rock n’roll, Cooder brasse toute l’histoire de la musique populaire américaine. Un voyage musical en cinémascope.

Ry Cooder with Juliette CommagereLittle Trona Girl


GIANT SAND - ProVISIONS (YepRoc)

1ère classe également pour Howe Gelb et le retour aux affaires de Giant Sand, l'une de ses innombrables formations. Répétons-le, ProVisions enterre la concurrence, Calexico notamment dont la couverture médiatique du dernier album et ses critiques beaucoup trop élogieuses ont quelque chose de suspect. Car en face, Howe Gelb évolue loin des poussives chansonnettes tex-mex de ses anciens camarades. Facilité mélodique, science des arrangements et sens du casting (Isobel Campbell, Neko Case, M.Ward qui lui doit beaucoup). Et bien sûr la voix grave de Howe. La grande classe.

Giant SandPitch and Sway

RODNEY CROWELL - SEX AND GASOLINE (YepRoc 2008)

Sex and Gasoline fut l'une des très bonnes surprises de l'année. Avec Joe Henry à la production, Rodney Crowell a enregistré son meilleur disque à ce jour, et de loin. Une belle collection de chansons adultes, féministes et douces-amères. Parfaitement soutenu par ,entre autres, Jay Bellerose à la batterie, il règne sur ce disque une sérénité, une bonne humeur et une modestie dont on ne se lasse pas.

Rodney CrowellThe Rise and Fall of Intelligent Design

TONY SCHERR - TWIST IN THE WIND (SmellsLikeRecords 2008)

Enfin, on terminera ce tour d’horizon des meilleurs disques de l’année passée avec le Twist in The Wind de Tony Scherr. Plus souvent croisé dans le milieu du jazz, des Lounge Lizards à Bill Frisell en passant par le Sex Mob de Steven Bernstein, Scherr a également collaboré avec Feist. Son second disque en solo est le meilleur et atteitn des sommets sur une poignée de chansons désabusées, All That I Could Ask par exemple, ou encore une reprise faussement bossa de I Want You To Want Me des Cheap Trick. A mille lieux de tout strass et paillettes, de la musique à l'os, parfait exemple de celle qu'on aime ici. Bonne année !

Tony Scherr - Boxcar

09/01/2009

PLAT DU JOUR 21 - Prince, Bruce Springsteen, The Bird and The Bee, William Elliott Whitmore, Ramblin' Jack Elliott, Aroma

Au menu du weekend, une série de chansons à apprécier du réveil jusqu'à bien plus tard dans la nuit.

Vous commencerez volontiers votre journée de shopping avec l’imparable Diamond Dave de The Bird and The Bee. Leur deuxième album, Ray Guns are not Just The Future est assez inégal mais si on compile les meilleurs plages de celui-ci avec les meilleurs du précédent paru en 2007, on obtient une belle collection de chansons électro-pop ensoleillées. En voici deux bons exemples.

The Bird and The BeeAgain and Again (The Bird and The Bee 2007)

The Bird and The BeeDiamond Dave (Ray Guns are Not Just The Future 2009)


Un peu plus tard, pourquoi ne pas échanger l’affreux et déjà dépassé Charlie Winston contre le beaucoup plus rugueux et authentique William Elliott Whitmore. Son prochain disque ne sortira sur Anti que dans quelques semaines mais Old Devils, premier extrait de celui-ci annonce de beaux jours :

William Elliott WhitmoreOld Devils (Animals in The Dark 2009, Anti)


Toujours sur l’excellent label Anti, on suivra juste après celui de Whitmore le nouveau disque de Ramblin’ Jack Elliott. Produit par Joe Henry (qui depuis le début du siècle réalise une série de disques admirables pour certains des plus grands chanteurs et songwriters américains, Solomon Burke, Allen Toussaint, Ani DiFranco, Rodney Crowell, Jim White, Loudon Wainwright, Mary Gauthier,…), A Stranger Here s’annonce comme un très grand cru, comme le montre ce premier extrait, un magnifique Soul of a Man. Tremblez.

Ramblin’ Jack EliottSoul of a Man (A Stranger Here 2009, Anti)


On n’attendra jamais d'immenses miracles de la part de Bruce Springsteen mais on ne cachera pas son plaisir à l’écoute du modeste et émouvant Life Itself, premier titre issu de son prochain Working on a Dream.

Bruce SpringsteenLife Itself (Working on a Dream 2009, Sony)


Après ca il sera déja tard et le moment de vous passer le You Can Fly on My Aeroplane de Wee, réédité l’année dernière par le label Numero Soul et sur lequel vous entendrez le superbe Find Me, Love Me (Anytime you need love, come on and find me).

WeeFind Me, Love Me (You can Fly on My Aeroplane 1977, NumeroSoul)

Faites ensuite un tour sur le myspace d’Aroma, formation dans laquelle on trouve le saxophoniste Daniel Erdmann (Das Kapital, Erdmann 3000), le batteur Samuel Rohrer (BraffOesterRohrer) et le guitariste Frank Möbus, autour de la chanteuse Winnie Brückner. A mi chemin entre pop et jazz, on vous laisse savourer le sensuel Bossa Bossa et le son exceptionnel du saxophone de Daniel Erdmann. N’hésitez pas aussi à vous laisser prendre par les autres morceaux en écoute ici :

www.myspace.com/aromalabor

Enfin, beaucoup plus tard, on jettera une oreille sur le premier titre, moite à souhait, de la nouvelle égérie de Prince, Bria Valente. Le Love Symbol est omniprésent sur Here Eye Come qui montre combien l’homme est toujours au sommet lorsqu’il s’agit de soul satinée. Plutôt que de le voir nous faire un procès, aller écouter ça sur son nouveau site (3ème morceau du lecteur en haut à droite), réalisé vous allez vous en rendre compte (j'espère) avec beaucoup de goût… :

http://www.lotusflow3r.com/