01 – Ry Cooder – Humpty Dumpty World (Pull up some Dust & Sit Down, Nonescuh 2011) 02 – Erik Friedlander – Hanky Panky (Bonebridge, Skipstone Records 2011) 03 – Joe Henry – Sticks and Stones (Reverie, Anti 2011) 04 – Tom Waits – Bad as Me (Bad as Me, Anti 2011) 05 – Jim White – This Little Girl (Sounds of The Americans, 101 Distribution 2011) 06 – Steven Bernstein’s MTO feat. Antony Hegarty – Family Affair (MTO plays Sly, The Royal Potato Family 2011) 07 – Bill Frisell – Beautiful Boy (All we are Saying, Savoy Jazz 2011) 08 – Kip Hanrahan – You play with the Night with your Fingertips (At Home in Anger, American Clavé 2011) 09 – Jamie Saft – New Zion (Borscht Belt Studies, Tzadik 2011) 10 – Van Hunt – Falls (Violet) (What Were You Hoping For ?, Red Distribution 2011) 11 – Jean-Louis Murat – Les Souliers Rouges (Grand Lièvre, Polydor 2011) 12 – Wilco – Rising Red Lung (The Whole Love, Dbpm / Anti 2011)
01 - Myriam Alter – Was It There (Where Is There 2007, Enja) 02 – Daniel Zamir – Love (I Believe 2008, Tzadik) 03 – Corin Curschellas – Olma de Vali (Grischunit 2008, TräumtonRecords) 04 – Simone Massaron and Carla Bozulich – Dandelions on Fire (Dandelions on Fire 2008, LongSong) 05 – John Mellencamp – Don’t Need This Body (Life, Death, Love and Freedom 2008, HearMusic) 06 – Corin Curschellas – Pinada (Grischunit 2008, TräumtonRecords) 07 – Ron Sexmith – Traveling Alone (Exit Strategy of The Soul 2008, YepRocRecords) 08 – Simone Massaron and Carla Bozulich – My Hometown (Dandelions on Fire 2008, LongSong) 09 – John Mellencamp – John Cockers (Life, Death, Love and Freedom 2008, HearMusic) 10 – Todd Sickafoose – Whistle (Tiny Resistors 2008, Cryptogramophone) 11 – Phantom Orchard feat.Maja S.Ratkje– Omni (Orra 2008, Tzadik) 12 – Simone Massaron and Carla Bozulich – Never Saw Your Face (Dandelions On Fire 2008, LongSong)
Où l'on revient avec bonheur sur quelques musiciens déja évoqués il n'y a pas si longtemps.
Twist In The Wind est le second album du producteur, bassiste, guitariste et chanteur TonyScherr. Meilleur que son prédécesseur Come Around, ce Twist In The Wind regorge de superbes chansons, entre rock urbain, blues rocailleux et riffs soul. On me reproche assez d'être négatif sur la plupart des horreurs dont on semble partout se régaler pour insister sur ceux qui trouvent grâce à mes yeux. Avec Tony Scherr, on tient un vrai musicien, dont l'apport à chacune de ses collaborations est remarquable. De Feist à Norah Jones, de Jenny Scheinman à Bill Frisell en passant par Sex Mob ou les Lounge Lizards, on peut tranquillement se passer de beaucoup de disques récents pour la discographie complète de Tony Scherr.
On l'a déja dit, c'est lui qui a excellement produit le premier album vocal de la violoniste JennyScheinman, un disque conclut par le Johnsburg,Illinois de Tom Waits. Quant au nouvel album instrumental de Scheinman, Crossing The Field, c'est une merveille dont ce Hard Sole Shoe qui fait la part belle au piano de Jason Moran n'est qu'une des facettes.
On reste à New York avec la participation de Marc Ribot au dernier disque du coolissime ex Del FuegosDan Zanes. Sur Nueva York on entend aussi la chanteuse mexicaine Lila Downs, essentielle lorque l'onrend hommage à la culture latino-américaine et à son influence sur celle du nord. Festive, positive, la musique sur ce Nueva York est surtout excellente et en font un album chaudement recommandé.
De la musique latine également, comme suggérée sur She Has Information, sur le dernier disque du batteur Bobby Previte, entouré sur Set The Alarm for Monday du saxophoniste Ellery Eskelin, du trompettiste Steven Bernstein, du vibraphoniste Bill Ware et du contrebassiste Brad Jones.
Et puis Bob Dylan sera une fois de plus dans l'actualité à la rentrée, avec la sortie du huitième volume de ses bootlegs. Tell Tale Signals s'annonce passionnant, car sur ses trois disques, on pourra entendre des versions alternatives et des morceaux inédits datant des sessions du meilleur album de Dylan, Time Out of Mind, paru en 1997 et produit par Daniel Lanois. Soit l'un des plus grands disques de musique moite, caractéristique primordiale s'il en est. Et cet inédit Dreamin' of You, où Dylan chante admirablement (comme jamais?), constitue déjà un sacré apéritif.
01 – Elvis Costello and The Imposters – Drum and Bone (Momofuku 2008, Universal) 02 – Kylie Auldist with The Bamboos – Community Service Annoucement (Just Say 2008, TruThoughts) 03 – Tricky – C’mon Baby (Knowle West Boy 2008, Pias) 04 – Ry Cooder – Pink-o-Boogie (I, Flathead 2008, Nonesuch) 05 – Solomon Burke – Understanding (Like a Fire 2008, ShoutFactory) 06 – Randy Newman – Harps and Angels (Harps and Angels 2008, Nonesuch) 07 – Elvis Costello and The Imposters – Harry Worth (Momofuku 2008, Universal) 08 – Ry Cooder – Can I Smoke in Here (I, Flathead 2008, Nonesuch) 09 – Randy Newman – Only a Girl (Harps and Angels 2008, Nonesuch) 10 – Matthew Shipp – The Sweet Science (Right Hemisphere 2008, RogueArt)
Avec Elvis Costello, Solomon Burke, Ry Cooder, ou Randy Newman, ce sont des poids lourds de la musique populaire dont les disques sont ou s’apprètent à sortir ces temps-ci.
Le plus lourd des trois est sans conteste le roi Solomon, qui, de son trône, offre Like a Fire à un public dont on fait partie. Mais passée une première écoute rapide et prometteuse, on repère petit à petit les grosses ficelles qui font sombrer l’album dans le superficiel. Avec Eric Clapton ou Ben Harper à l’origine de certains des morceaux, il y avait honnêtement peu d’espoir de marquer les esprits. Surtout depuis l’exceptionnel Don’t Give Up On Me (Anti), qui, en 2002, avait vu le retour aux affaires de Burke. Mais sur ce dernier, c'était Joe Henry qui était aux manettes, et les chansons étaient signées du même Henry, de Tom Waits, Bob Dylan, Elvis Costello, Brian Wilson ou Dan Penn avec des musiciens qui avaient pour noms Jay Bellerose ou Chris Bruce. Un autre monde. Ici, la couche de vernis appliquée au disque par le producteur Steve Jordan ne tient pas les premières pluies et seule la voix, à jamais superbe, de Solomon Burke, survit à l’effondrement de l’édifice.
Elvis Costello lui, va droit au but. Momofuku est un disque de rock direct, bien produit et si l’on est d’humeur à supporter la voix de canard à bout de souffle de Costello, c’est avec plaisir que l’on écoute un album qui débute teigneux, finit romantique, et regorge comme souvent d’excellentes chansons.
Signons vite une pétition pour l’amélioration des arrangements sur les disques pop. Le prochain Randy Newman, Harps and Angels souffre sacrément de ces affreuses vaguelettes de cordes, les mêmes qui pourissent quantité de films. Sinon, l’impression dominante est d’être dans un disque, poli, du Tom Waits de la fin des années 70, Blue Valentine ou Heartattack and Vine. Agréable à écouter, suffisamment court pour ne pas trop s’y ennuyer, les textes canailles de l’extraordinaire parolier qu’est Newman sont beaucoup plus savoureux que la musique sur ce Harps and Angels , loin tout de même d'être un mauvais disque.
On sursaute en entendant la première plage du nouveau Tricky. Un motif de piano et la voix d’outre-tombe du chanteur font espérer le retour à la complexité tordue des premiers albums. Et puis, une chanteuse r’n’b et un gros riff qui tache viennent gâcher le plaisir. Puppy Toy, où le parfait résumé d’un très inégal Knowle West Boy. La flamme rallumée sur Coalition, moite à souhait, et pour le reste, des horreurs comme plusieurs raggas ridicules (Baccative, Balgaga), l’hommage pathétique à Hooverphonic (Past Mistake), ou du r’n’b à l’arrêt (Veronika). Frustrant.
Deux catégories semblent s’être formées dans le monde des nouvelles chanteuses soul. Les « populaires », avec Amy Winehouse bien sûr, puis Duffy, Adele et d’autres d’un côté, et les « alternatives », avec Sharon Jones, Alice Russell, Nicole Willis et désormais Kylie Auldist. Accompagnée par le groupe australien The Bamboos, cette dernière publie sur le label TruThoughts, Just Say, son premier album. On va la faire courte, c’est du déjà entendu mille fois. On peut néanmoins parfaitement l’entendre encore un peu si on nous sert des morceaux aussi bons que Community Service Annoucement ou No Use. En revanche, la reprise de Everybody Here Wants You de Jeff Buckley est dispensable. Surtout que c’est l’un des seuls morceaux de Buckley fils que l’on arrive encore à écouter. En tout cas, Just Say est plus que recommandable.
Pour terminer, Ry Cooder conclue sa trilogie californienne avec I, Flathead, qui, sans égaler le fantastique Chavez Ravine, est bien meilleur que le décevant My Name is Buddy, paru l’an dernier. Jim Keltner est toujours à la batterie et la musique cinématographique servie par Cooder est un très bon exemple de ce qu’on apprécie par ici. Un son chaud, de la musique riche à tous les niveaux, des histoires (Steel Guitar Heaven), de l’éclectisme, de l’humour (Johnny Cash), de la finesse (My Dwarf is Getting Tired), du rêve (Little Trona Girl). I, Flathead, un disque où l’on ne s’ennuie pas un instant. Pouvez-vous en citer beaucoup d’autres en ce moment ?
SPADEE SAM presents – June 21; a Jenny Scheinman Mix
01 – Jenny Scheinman – Shame, Shame, Shame (Jenny Scheinman 2008, Koch) 02 – Jenny Scheinman – Seating of The Bride (The Rabbi’s Lover 2002, Tzadik) 03 – Charming Hostess – Klezsex (Eat 1999, Vaccination) 04 – Scott Amendola Band – Oladipo (Believe 2005, Cryptogramophone) 05 – Vinicius Cantuaria – Chuva (Cymbals 2007, Naive) 06 – Marta Topferova – Semana Azul (La Marea 2005, WorldVillage) 07 – Vinicius Cantuaria – Irapurù (Vinicius 2001, TransparentMusic) 08 – Jenny Scheinman – Tango for Luna (Shalagaster 2004, Tzadik) 09 – Doug Wieselman – Tango (Dimly Lit-Collected Soundtracks 1996-2002 2003, Tzadik) 10 – Bill Frisell – Anywhere Road (The Intercontinentals 2003, Nonesuch) 11 – Scott Amendola Band – His Eye Is On The Sparrow (Cry 2003, Cryptogramophone) 12 – Bill Frisell – Hymn for Ginsberg (Unspeakable 2004, Nonesuch) 13 – Jenny Scheinman – June 21 (12 Songs 2005, Cryptogramophone) 14 – Vinicius Cantuaria – Cubanos Postizos (Live at The Skirball Center 2003, Kufala) 15 – Jenny Scheinman – Milk Bottle (Shalagaster 2004, Tzadik) 16 – Carla Bozulich feat.Willie Nelson – Can I Sleep in Your Arms (Red-Headed Stranger 2003, DiChristineStairBuilders) 17 – Norah Jones – I’ve Got To See You Again (Come Away With Me 2002, BlueNote) 18 – Jenny Scheinman – The Burro (The Rabbi’s Lover 2002, Tzadik)
C’est en 2002 qu'on fit véritablement connaissance avec la violoniste américaine Jenny Scheinman. Cette même année paraissaient en effet The Rabbi’s Lover chez Tzadik, ainsi que Come Away with Me, l’album de son amie Norah Jones, auquel elle participait. Ce n’était pas son premier disque, mais The Rabbi’s Lover, paru dans la série Radical Jewish Culture du label Tzadik, marqua l’apparition de la musicienne sur le devant de la scène new-yorkaise. Autour d’elle , pour célébrer la maîtresse du rabbin, rien de moins que Greg Cohen et Trevor Dunn à la contrebasse, Kenny Wollesen à la batterie, Russ Johnson à la trompette et Adam Levy à la guitare. On retrouvait les mêmes sur le premier album de Norah Jones, qui s’il n’était pas le disque le plus aventureux du siècle avait pour lui de contenir d’excellentes chansons, jouées par de non moins excellents musiciens (Bill Frisell, Brian Blade, Rob Burger, Tony Scherr).
A la fin des années 90, Jenny Scheinman s’installe définitivement à New York. Auparavant, elle grandit et apprit la musique à San Francisco. C’est là qu’elle devint professionnelle et qu’elle intègra la formation du batteur Scott Amendola, pour trois excellents disques (deux d’entre eux sur le label Cryptogramophone), avec également le guitariste Nels Cline. Dans le Scott Amendola Band, on pouvait déjà entendre dans son jeu de violon un sens de la mélodie de l'espace remarquable.
Scott Amendola Band avec Nels Cline et Jenny Scheinman - Live 2007
Elle fait la rencontre de Lee Townsend, patron du label Nonesuch, et ce dernier lui présente le guitariste Bill Frisell, avec qui va débuter une étroite collaboration artistique. Depuis dix ans, Jenny Scheinman est ainsi de tous les projets avec cordes du guitariste.
On retrouvera à plusieurs reprises le duo Frisell/Scheinman avec le chanteur-guitariste brésilien Vinicius Cantuaria, par exemple sur le magnifique Vincius, paru en 2001, sur lequel interviennent également Caetano Veloso, le bassiste Marc Johnson, Marc Ribot ou le trompettiste Michael Leonhardt. Cantuaria, installé depuis de nombreuses années à New York, est membre avec Scheinman du beau projet de Frisell, The Intercontinentals. Leur collaboration trouve son sommet sur le disque Live at the Skirball Center, enregistré en 2003, probablement l’un des plus beaux disques jamais enregistré en concert. La rythmique basse (Sergio Brandao) / percussions (Paulo Braga à la batterie, Nanny Assis aux percussions) est extraordinaire, et les mélodies de la violoniste accompagnent à merveille le jeu de guitare économe et subtil de Vinicius Cantuaria.
L’un des fidèles de Bill Frisell est le multi instrumentiste Tony Scherr. C’est lui qui tient la basse sur son dernier disque, History Mystery, ou Scheinman est également présente au sein d’un trio de cordes comprenant aussi Eyvind Kang et Hank Roberts. Tony Scherr est membre de Sex Mob, l’une des formations du trompettiste Steven Bernstein. C’est aussi un excellent guitariste, chanteur (deux albums dont le dernier, Twist in the Wind, est sorti il y a quelques semaines sur Smells Like Records, et comporte entre autres le superbe I Could Understand) et un producteur recherché. Il s’est donc occupé du premier disque vocal de Jenny Scheinman, paru il y a quelques jours chez Koch et qui, à l’instar de son amie Norah Jones, montre le goût de la violoniste pour les chansons américaines, celles écrites par Bob Dylan, Lucinda Williams ou Tom Waits.
De San Francisco à New York, le voyage est long. Pour la route, en plus des disques de Jenny Scheinman, le recueil de nouvelles de Sam Shepard, Ballade au Paradis (Crusing Paradise 1996) (ed.Pavillons Robert Laffont 1997), ferait un excellent compagnon de route.
Si cet été, afin de rendre inoubliables vos soirées à deux, à regarder les étoiles le bras autour de votre compagn(on)e, vous n'achetez pas le premier disque "vocal" de la violoniste Jenny Scheinman, produit par Tony Scherr et où l'on retrouve Bill Frisell et Kenny Wollesen, il n'y plus rien à faire.
Sur Jenny Scheinman,Shame Shame Shame, Newspaper Angels et pour finir la splendide reprise de Johnsburg, Illinois de Tom Waits feront fondre les plus durs d'entre vous.
Puisqu'en même temps paraît son nouvel album instrumental, Crossing The Field, auquel participent le pianiste Jason Moran, le clarinettiste Doug Wieselman, à nouveau Frisell et Wollesen, et sur lequel les cordes sont dirigées par Eyvind Kang, faites vous plaisir ainsi qu'à ceux qui vous sont chers.
Car c'est sûr, vous écouterez en boucle et longtemps des morceaux aussi géniaux que HardSole Shoe, Awful Sad (écrite par Duke Ellington) ou Song For Sidiki.
Et si ces quelques lignes d'excellent conseil ne vous ont point convaincu, allez écouter sur le site de la violoniste ces deux albums, disponibles intégralement en streaming.
01 – James Hunter – She’s Got a Way (The Hard Way 2008, HearMusic) 02 – Mugison – The Animal (Mugiboogie 2008, Ipecac) 03 – Prince – Dionne (The Truth 1997, NPG) 04 – Mugison – I’m On Fire (Lonely Mountain 2003, Ipecac) 05 – Aimee Mann – Stranger Into Starman (Smilers 2008, Superego) 06 – Bill Frisell – Probability Cloud (History, Mystery Pt.One 2008, Nonesuch) 07 – Secret Chiefs 3 – Akramacharei (Xaphan, Book of Angels Vol.09 2008, Tzadik)
En ces temps où la soul des jours heureux fait le bonheur des chanteu(r)ses à la mode, la plupart de ces derniers sont bien loin d’arriver à la cheville de l’anglais James Hunter. Classieux et modeste, Hunter publie aujourd’hui son troisième album, The Hard Way, sur lequel des sommets sont atteints, comme sur la superbe ballade Tell Her, ou le blues Til The End. Entre calypso, soul d’inspiration Sam Cooke et blues dans le style d' Ike Turner, The Hard Way de James Hunter est le disque à offrir cet été à tout amateur de belle voix et de bonne musique.
Troisième album également pour l’islandais Mugison. Toujours entre chansons pop tordues et blues saturés, on le sent sur Mugiboogie tiraillé par d'un côté une attirance pour Tom Waits et de l'autre une fascination pour Prince. Il fait donc un peu des deux, en moins bien c’est sûr, mais lorsqu’il trouve le juste milieu, entre ballades pop publicitaires et grosses guitares inutiles, on arrive à passer un bon moment, avec le fantôme de Beck qui fait parfois plus que rôder. Si ce n’est déjà fait, procurez-vous, amateurs de pop pas trop lisse, son premier album, Lonely Mountain, un très beau disque de grands espaces.
Avec Dionne, buvons à la santé de Prince, qui fête ces jours-ci son cinquantième anniversaire. On passera vite sur le ridicule chapitre qui lui était consacré samedi dernier dans l’émission Tracks sur Arte. Quand vous n’avez rien à dire, abstenez-vous. Ceci étant dit, Dionne est un morceau en tout point génial, avec un dernier couplet extraordinaire.
Rien de neuf sur Smilers, le nouvel album de la chanteuse Aimee Mann, et sur lequel la seule chose surprenante est la place de ce Stranger Into Starman en deuxième position sur le disque. Pour le reste, des chansons pop (presque) parfaites pour un long voyage en voiture sur une route pas trop tortueuse en compagnie de la jolie voix d’Aimee Mann.
Le guitariste Bill Frisell publie lui un double album, History Mystery, sur lequel il est on ne peut mieux accompagné. Kenny Wollesen à la batterie, Tony Scherr à la basse, Ron Miles au cornet, Greg Tardy au saxophone et un trio de cordes luxueux, composé d’Eyvind Kand à l’alto, de Jenny Scheinman au violon et de Hank Roberts au violoncelle. Musique de chambre cinématographique, on est, comme d’habitude avec Frisell, au coeur d'un univers sonore où il fait bon vivre. C’est parfois un peu long certes, on n’est pas sûr que le choix de reprendre A Change Is Gonna Come de Sam Cooke soit parfaitement judicieux, mais on peut fermer les yeux paisiblement et se laisser porter par la musique légère mais jamais futile du guitariste en étant sûr de passer un excellent moment.
En tout cas, John L.Waters le critique musical du Guardian est plus perspicace sur History Mystery de Frisell que sur le Beautiful Scars de Kip Hanrahan. A côté du sujet, il écrivait à propos de ce dernier, que « les tonalités et rythmes ne s’accordent jamais, que les morceaux ne semblent pas terminés, que la structure de ces derniers est inexistante, et que le chant est atroce », pour poursuivre ainsi: « Il y a un tas de groupes anglais capables de la même chose sans avoir à se déplacer jusqu'à New York. Gâchis de musiciens talentueux, dont Steve Swallow qui a co-écrit le vaguement divertissant Busses from…Havana ».
Outre que le titre exact du morceau en question est Busses from Heaven, on pourra s’interroger longtemps sur ces nombreux groupes anglais capables de la même chose. Quant aux critiques sur la musique même, difficile de passer autant à côté de l’essentiel. Pour Frisell, Waters est donc beaucoup plus éveillé et attribue au guitariste la capacité à « donner un sens à chacune de ses notes et à la manière qu’il a d’organiser sa musique et ses musiciens ».
Plus dense, le neuvième volume du Book of Angels de John Zorn vient de paraître, signé des Secret Chiefs 3. Guitare surf, klezmer, musique de chambre, rock, jazz, tout est passé à la moulinette par Trey Spruance, le guitariste de Mr Bungle, l’un des groupes de Mike Patton, y compris les thèmes écrits par Zorn, qui servent de base à cette série de disques. Avec le bassiste Shahzad Ismaily et le batteur Ches Smith (soit la rythmique du Ceramic Dog de Marc Ribot) entre autres, Spruance réalise l’un des volumes les plus passionnants de la série. Richesse des arrangements et de l’instrumentation, ambiances multiples, à la fois divertissant et musicalement passionnant, Xaphan fait désormais partie des disques incontournables du label Tzadik.
En bonus, on ne résistera pas à vous conseillez le visionnage de cette magnifique vidéo sur laquelle la chanteuse péruvienne Susanna Baca interprète No Valentin, entouré par Marc Ribot à la guitare, David Byrne au chant et John Medeski au clavier.
01 – T-Bone Burnett – Every Time I Feel The Shift (The True False Identity 2006, Sony) 02 – Robert Plant and Alison Krauss – Rich Woman (Raising Sand 2007, Rounder) 03 – Cassandra Wilson – Poet (Thunderbird 2006, Blue Note) 04 – T-Bone Burnett – Hollywood Mecca of The Movies (The True False Identity 2006, Sony) 05 – T-Bone Burnett with Jade Vincent – Man, Don’t Dog YourWoman (The Soul of a Man 2003, Sony) 06 – Vincent and Mr Green - $2.50 (Vincent and Mr Green 2004, Ipecac) 07 – Vincent and Mr Green – Like You (Vincent and Mr Green 2004, Ipecac) 08 – Sam Phillips with Marc Ribot – Incinerator (Fan Dance 2001, Nonesuch) 09 – The Alpha Band – Tick Tock (The Statue Makers of Hollywood 1978, Arista) 10 – T-Bone Burnett – It’s Not Too Late (The Criminal Under My Own Hat 1992, Sony) 11 – Joe Henry – John Hanging (Shuffletown 1990, Mammoth) 12 – T-Bone Burnett – Criminals (The Criminal Under My Own Hat 1992, Sony) 13 – Roy Orbison – She’s a Mystery To Me (Mystery Girl 1989, Virgin) 14 –Joe Henry – Ben Turpin In The Army (Shuffletown 1990, Mammoth) 15 – The Legendary Stardust Cowboy – I Took a Trip (Ona Space Shuttle) (Paralysed, His Vintage Recordings 1968-1981)
Depuis Los Angeles, où il s’installe définitivement au début des années 70, Joseph Henry « T-Bone » Burnett se fait d’abord connaître en accompagnant Bob Dylan dans son Rolling Thunder Review Tour, puis avec son propre groupe, The Alpha Band, qui publie entre 1976 et 1978 sur le label Arista, trois albums dispensables.
Bob Dylan feat.T-Bone Burnett – Shelter from The Storm (Live 1976) (Burnett en bleu à la guitare)
Burnett commence alors une carrière solo, dont la discographie affichera en 1992 cinq albums, mélanges de country, new wave, pop, rock et blues, tous signes d'une immense culture musicale, et dont les résultats parfois mitigés ne seront pas toujours négligeables, comme avec l’excellent The Criminal Under My Own Hat, paru en 1992.
En parallèle de ses disques solo, T-Bone produit des disques pour Elvis Costello, Los Lobos, sa compagne Sam Phillips, et surtout, à la fin des années 80, pour le roi des cœurs brisés et de la nuit californienne, Roy Orbison. Quelques mois avant sa mort, ce dernier grave Mystery Girl, qui contient des tubes comme You Got It, California Blue ou l’extraordinaire chanson qui donne son titre à l’album, composée par Bono et The Edge :
Burnett est le directeur artistique du dernier testament d’Orbison, le concert Black and White Night, qui voit Costello, Bruce Springsteen, Tom Waits ou K.D.Lang entourer l’homme aux lunettes noires.
Roy Orbison – In Dreams (Black and White night) Roy Orbison – Crying (Black and White Night)
(la scène du théatre dans Mulholland Drive de David Lynch...Llorando) Roy Orbison – Pretty Woman (Black and White Night)
En 1990, le bénéficiaire des talents de producteur de Burnett est Joe Henry, sur Shuffletown, le meilleur disque de sa première période, sur lequel on entend entre autres le trompettiste Don Cherry. Pas mal quand on sait que dix ans plus tard, sur Scar, c’est Ornette Coleman qui sera de la partie.
Après The Criminal Under My Own Hat en 1992, un disque nommé aux Grammy Awards, Burnett décide de stopper sa carrière discographique. Plus rien à dire. Il endosse alors la casquette de producteur, qu’il va garder à temps plein pendant une quinzaine d’années. De l’énorme succès américain des affreux Wallflowers, le groupe de Jakob Dylan, fils de Robert, jusqu’au Mr Jones des Counting Crows, matraqué jusqu’à l’écoeurement par les radios dans les années 90, de Eels à Joseph Arthur (mais que sont-ils devenus ?), Burnett est derrière un grand nombre de succès commerciaux, pas tous géniaux certes, mais pas non plus honteux.
Burnett remet le couvert pour Ladyillers, le film suivant des Coen (avec Tom Hanks) puis pour Walk The Line, le film moyennement biographique sur Johnny Cash avec Joaquin Phoenix.
2006 est l’année charnière pour Burnett. Il liquide la première partie de sa carrière avec le best of Twenty Twenty, The Essential T-Bone Burnett. Au même moment paraît The True False Identity, son premier disque depuis 15 ans, où l’on retrouve la guitare de Marc Ribot, omniprésente tout au long du disque, et une production superbe, fruit d’une recherche sur le son commencée depuis plusieurs années. Un son en « 3D », large et chaud, au milieu duquel la voix de Burnett évolue avec un phrasé qui doit autant à Roy Orbison qu’à Bob Dylan et qui flirte, comme Dylan du reste, avec celui du hip-hop. Exemple avec le morceau Palestine Texas :
True False Identity est un disque superbe, tout en rythmes, imprimés par les batteurs Jay Bellerose et Jim Keltner. Le son de guitare de Ribot est parfait et l’enveloppe sonore que crée Burnett autour de ses chansons est une merveille.
C’est du reste la qualité sonore de Raising Sand, l’album de Robert Plant et d’Alison Krauss, paru il y a quelques mois et produit par Burnett, qui en fait une réussite.
Robert Plant and Alison Krauss – Rich Woman (Live 2007)
Rich Woman est ainsi le parfait exemple de l’univers sonore du producteur. Un grain unique, des couches de sons multiples, des instruments doublés ou triplés et au final, une impression d’espace, mais une musique très proche. Le but de Burnett, « donner l’impression à l’auditeur qu’il est assis au milieu de la pièce où jouent les musiciens » est atteint.
Avant Raising Sand et la même année que The True False Identity, Burnett produit Thunderbird, le meilleur album de la chanteuse Cassandra Wilson. Musiciens de luxe encore une fois, avec les guitaristes Marc Ribot et Colin Lindell, les batteurs Jay Bellerose et Jim Keltner, le fidèle contrebassiste de Wilson, Reginald Veal et, comme sur son propre disque, le claviériste Keefus Ciancia. C’est ce dernier qui amène la touche hip-hop/trip-hop dans ces deux disques, sur Closer To You, It Would Be So Easy, Strike a Match ou Poet chez Wilson, Palestine Texas chez Burnett. Keefus Ciancia, membre du groupe P-funk Weapons of Choice, est également partenaire de la chanteuse Jade Vincent dans le projet Vincent and Mr Green, dont l’unique album à ce jour, paru en 2004 sur le label de Mike Patton, Ipecac, est un très bon disque de folk trip-hop tordu et lynchien. Thunderbird se termine quant à lui par Tarot, un morceau aimanté par le fabuleux solo d’harmonica de Grégoire Maret.
Plutôt que sur son dernier disque, le très moyen Loverly, précipitez-vous sur Thunderbird, un grand disque de blues par Cassandra Wilson.
Et alors que sort ces temps-çi sur le label Nonesuch le nouvel album de T-Bone Burnett, l'inégal Tooth of Crime, et que s’apprête à paraître sur le même label celui de la chanteuse Sam Phillips, revenons aux tous débuts, quand Burnett produisait les Legendary Stardust Cowboy, en tous points légendaires :
01 – Johnny Pate – Brother (Title) (Brother On The Run O.S.T. 1973)
02 – 3 Na Massa feat.Leandra Leal – Certeza (3 Na Massa 2008, NubluRecords)
03 – T-Bone Burnett – Anything I Say Can and Will Be Used Against You (Tooth of Crime 2008, Nonesuch)
04 – T-Bone Burnett – Tear This Building Down (The Criminal Under My Own Hat 1992, Sony)
05 – Dr Buzzard’s Original Savannah Band – Sunshower (Going Places, The August Darnell Years 1976-1989, Strut)
06 – Tribeqa feat.Dajla – Bridge The Gap (Tribeqa 2008, Underdog)
07 – Edith Piaf – Les Blouses Blanches (Olympia 1961)
08 – Tom Waits – Anywhere I Lay My Head (Rain Dogs 1989, Island)
09 – Billy Bob Thornton – Starlight Lounge (Private Radio 2001, Universal)
Un "easy listening" de qualité chez les trois brésiliens de 3 Na Massa, projet électro-erotico-lounge qui s’inspire du travail de Gainsbourg, avec les participations des chanteuses Ceu ou Nina Miranda, cette dernière à l'oeuvre il y a quelques années de cela dans Smoke City, et désormais dans Zeep.
Quelques mois après avoir produit l’excellent disque du duo Robert Plant/Alisson Krauss, le guitariste-chanteur-producteur T-Bone Burnett publie Tooth of Crime sur le label Nonesuch. A l’origine, des compositions écrites en 1996 pour une pièce de Sam Shepard et enregistré au fil des années avec les fidèles Marc Ribot ou Sam Phillips. Quelques bonnes chansons mais l’album n’est pas au niveau du superbe The True False Identity (Sony) paru il y deux ans.
En 1992, Marc Ribot était déjà un fidèle et sa guitare illuminait Tear This Building Down sur un album au titre génial, The Criminal Under My Own Hat.
Future Kid Creole, August Darnell fut d'abord Dr Buzzard. Sur cette compilation qui regroupe certains de ses projets de la fin des années 70 et du début des années 80, on trouve ce magnifique Sunshower, idéal pour les matinées estivales. Et puis à l'heure où le ridicule ne semble pas vouloir tuer à en juger par le succés de conneries comme MGMT, rappelons-nous que bien plus digeste, bien meilleur, bien plus cool en résumé a déja été commis il y a fort longtemps. Ah, ces jeunes!
L'excellente chanteuseDajla (auteur du très bon Soul Poetry en 2007) et le flûtisteMagic Malik, moins bien vu par ici, sont présents surTribeqa, un disque sur lequel vous pouvez largement jeter une oreille.
C’est dans l’émission de Philippe Meyer, dimanche matin dernier sur France inter, qu'on pouvait entendre Les Blouses Blanches, une chanson incroyable, écrite, pour les paroles, par Michel Rivgauche, et pour la musique, par Marguerite Monnot. En revanche l'interprétation n'est pas terrible...!
A l’affiche du prochain Woody Allen, l’actrice Scarlett Johansson sort également ces temps-ci son album de reprises de Tom Waits (Anywhere I Lay My Head). Un disque totalement sans intérêt et, comme souvent, voir tout le temps, avec les reprises de Tom Waits, mieux vaut se tourner vers l’original, qui l’est déjà tellement qu’il parait vain de vouloir en faire autre chose.
Arte diffusait cette semaine The Barber, le film des frères Coen avec, dans le rôle principal, Billy Bob Thornton. Lui aussi fait partie des acteurs qui chante. Quelques albums de country rock bien américaine et, sur le premier, Starlight Lounge, une belle ballade enfumée à l’ancienne.
A l'occasion de Land 250, l'exposition de Patti Smith à la Fondation Cartier, intéressons-nous à quelques artistes qui gravitent depuis de nombreuses années autour de la chanteuse.
Pour commencer, on ne parlera pas ici du photographe Robert Mapplethorpe, dont vous pouvez consulter les photographies à cette adresse : The Robert Mapplethorpe Foundation, Inc.
Pas non plus de l’écrivain et journaliste Nick Tosches, qui, il y a quelques années, avait participé avec Patti Smith à une superbe soirée de « musique et poésie » à Beaubourg. En passant, notons quand même qu’avec Les Héros Oubliés du rock n’roll (éd.10/18), Tosches a écrit le meilleur livre de tous les temps sur la musique, tandis que ses biographies de Dean Martin et de Jerry Lee Lewis sont du même niveau.
Mais on peut dire quelques mots sur Fred "Sonic" Smith, l’un des mari de Patti Smith, et plus généralement sur quelques musiciens qui l’ont et continuent à l’entourer.
SPADEE SAM presents – Patti Smith Mix
01 – MC5 – Gotta Kepp Movin’ (High Time 1971, Rhino/WEA) 02 – Patti Smith – Pumping (My Heart) (Radio Ethiopia 1976, Arista) 03 – Television – Marquee Moon (Marquee Moon 1977, Elektra/WEA) 04 – MC5 – The American Ruse (Back In The USA 1970, Rhino/WEA) 05 – Patti Smith – Glitter In Their Eyes (Gung Ho 2000, Arista) 06 – Patti Smith – Redondo Beach (Horses 1975, Arista) 07 – MC5– Let Me Try (Back In The USA 1970, Rhino/WEA) 08 – Patti Smith with Lenny Kaye and Thurston Moore – The Last Hotel (Kicks JoyDarkness-Tribute to Jack Kerouac 1997, Rykodisc) 09 – Tom Verlaine – Heavenly Charm (Songs and Other Things 2006, ThrillJockey) 10 – Tom Verlaine and The Million Dollar Bashers – Cold Irons Bound (I’m Not There OST 2007 Sony) 11 – Tom Verlaine – Depot (1957) (Warm and Cool 1992/2006, Thrill Jockey)
Le MC5, que Fred « Sonic » Smith a fondé avec un autre guitariste, Wayne Kramer, fut l’un des groupes précurseurs du hard rock et du punk. Chez les Motor City 5 de Detroit, le rock n’roll, la pop et la musique soul (Let Me Try) sont les ingrédients qui, avec un humour, une énergie et un engagement très à gauche, rendent savoureuse l’écoute de leurs trois albums, Kick Out The Jams "Motherfucker " en 1969, Back in the USA en 1970 et High Time en 1971. Le groupe se sépare en 1972 et Fred Smith monte quelques années plus tard le Sonic’s Rendez-Vous Band, avant de se retirer des affaires et d’épouser Patti Smith, avec qui il restera jusqu’à sa mort en 1994.
Tom Verlaine est quant à lui le guitariste et chanteur du groupe Television, fondé en 1973 à New York avec le chanteur Richard Hell (qui quittera rapidement le navire pour fonderRichard Hell and The Voidoids), et qui trouva sa vitesse de croisière avec le guitariste Richard Lloyd. Leur premier album et chef d’œuvre , Marquee Moon, paraît en 1977 et mélange influences punk, rock psychédélique (les solos de guitare de Jerry Garcia dans le GratefulDead), musique surf (Dick Dale, The Ventures) et free jazz. Après l’arrêt de Television à la fin des années 70, Tom Verlaine commence une carrière solo qui n’est pas sans intérêt. Il participe également à des disques de Patti Smith (Gone Again notamment), a produit les morceaux qui devaient former le deuxième disque de Jeff Buckley, et a participé en 2007 à la B.O. du film de Todd Haynes autour de Bob Dylan, I’m Not There.
Depuis de nombreuses années, la guitare de Lenny Kaye accompagne Patti Smith sur ses albums et en concert. Il a également produit en 1994 le superbe premier album solo de KristinHersh. La chanteuse y reçoit le soutien de Michael Stipe, le chanteur de R.E.M. sur Ghosts. Mais Houdini Blues, Teeth, Sundrops, A Loon, Tuesday Night ou The Cuckoo sont autant de morceaux à fleur de peau, fantastiques et acoustiques, qui font de cet album l'un des disques incontournables des années 90.
Avec R.E.M., Michael Stipe invite Patti Smith en 1996 sur l’album New Adventures in Hi-Fi. On entend sa voix sur E-Bow The Letter, un morceau encore meilleur avec le clip qui l’accompagne :
C'est le réalisateur indépendant Jem Cohenqui en est l'auteur. Ce dernier a grandement participé à l'installation de l’exposition Land 250 de la Fondation Cartier aux côtés de Patti Smithelle-même, en plus d'avoir réalisé son dernier clip, celui de sa reprise du Smells Like Teen Spirit de Nirvana, sur l'album Twelve.
On peut se faire une idée de son travail de réalisateur de documentaire en regardant Free, réalisé en 2007, ou un extrait du superbe Lost Book Found (10min.).
En 2000, Jem Cohen a réalisé un documentaire sur Benjamin, chanteur et leader du groupe underground Smoke, où l'on découvre un personnage excentrique, travesti punk dont la voix proche de celle de Tom Waits se révèle néanmoins d'une grande douceur. Benjamin mourra du sida en 1999. D’excellentes critiques et plusieurs prix dans les festivals ont récompensé ce film magnifique.
Très récemment, Jem Cohen a produit North Star Deserter, le dernier disque du chanteur américain Vic Chesnutt. Un disque fabuleux, d’une tension incroyable, l’un des meilleur album de l’année passée. Pour ce disque, le réalisateur/producteur a proposé à Chesnutt d'enregistrer à Montréal avec des musiciens proches du label Constellation. Bien lui en a pris car les montées en puissance sonore provoquées par les membres de groupes comme Godspeed You Black Emperor, A Silver Mt. Zion ou The Quavers offrent un climat de tension musicale idéale pour la voix et les chansons de Chesnutt. Les morceaux de bravoure dépassant les cinq minutes alternent judicieusement avec de plus courtes chansons acoustiques ou encore avec ce merveilleux morceau soul, YouAre Never Alone. Si Jem Cohen a proposé ses services à Vic Chesnutt, c'est parce qu'il ne trouvait pas très bons les précédents disques du chanteur. Pourtant, GhettoBells, paru en 2005, était un disque remarquable, et voyait l'apport du guitariste Bill Frisell. Jem Cohen a en tout cas parfaitement réussi sur North Star Deserter à mettre en valeur la puissance dramatique dont est imprégnée la musique de Vic Chesnutt. Celle-ci semble encore plus s’affirmer en concert puisque, de Jean-Louis Murat interviewé dans les Inrocks (« ça fait deux décennies que je n’avais pas vu un aussi bon concert ») à celle qui est l’auteur des photos sur ce blog, c’est l’unanimité pour saluer les prestations scéniques de Vic Chesnutt et de ses musiciens.
De manière générale, Vic Chesnutt chante de mieux en mieux. On l'entend bien sur TrinityRevisited des Cowboy Junkies, qui revisitent leurs Trintiy Sessions de 1988 avec quelques invités dont Chesnutt.
Enfin, sur ces deux sessions acoustiques où ce dernier interprète Fodder On Her Wings de NinaSimone :