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17/12/2008

PLAT DU JOUR 20 - John Zorn, Roy Orbison, Anthony Hamilton, Jane Birkin, Agnès Varda


Quelques unes des dernières sorties de l'année passées en revue aujourd'hui, avec au programme les disques de  Jane Birkin, Anthony Hamilton ,Roy Orbison et John Zorn .

C’est un euphémisme de dire que l’on a suivi de très loin la carrière discographique de Jane Birkin. La curiosité étant souvent récompensé, l'oreille jetée sur Enfants d’Hiver a offert une belle surprise. Sobrement produit et arrangé, évitez peut-être de le passer à votre famille le soir de Noël. Pour un même résultat, laissez plutôt allumé la gaz.  Désormais avertis, vous pourrez néanmoins apprécier cet album sans vous passez la corde au cou. Pour la première fois, c’est Jane Birkin elle-même qui a écrit tous les textes, ces derniers mis en musique par, entre autres, Alain Souchon et son fils. Ce sont eux par exemple qui signent le superbe Période Bleue, murmure nostalgique qui précède une évocation de Léo Ferré sur le dépouillé piano/voix A la Grâce de Toi. On relèvera également le majestueux et sombre 14 février, on passera sur l’hommage musicalement raté à la Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi et on terminera sur l’émouvante Les Boîtes (« ces boîtes contiennent toute ma vie »), délicatement accompagné par un accordéon discret.
Au final, on tient avec Enfants d’Hiver le meilleur album de Jane Birkin.

Jane BirkinPériode Bleue (Enfants d’Hiver 2008, Liberty)



Le chanteur Anthony Hamilton se maintient lui à un excellent niveau sur The Point of It All. Hamilton, c’est d’abord une voix superbe, chauffée longtemps dans les chœurs de pionniers de la « nu soul », D’Angelo en tête. Reste la musique. Celle-ci n’évite pas les clichés à quelques reprises (les abominables Her Heart et Soul’s on Fire, une intervention ridicule de David Banner sur Cool) mais surnage suffisamment pour qu’on savoure ce disque, bien meilleur que le dernier John Legend et bien plus authentique que tous les affreux Jamie Lidell ou Raphael Saadiq. Quelques ballades moites valent le détour (Hard to Breathe, Please Stay, The Point of It All) et on avouera être particulièrement emballé par un Prayin’ For You/ Superman qui commence en funk/gospel et se termine sur un blues piano/voix qui laisse entrevoir de sacrées promesses !

Anthony HamiltonThe Day We Met (The Point of It All 2008, SoSoDef)



Non, l’homme aux lunettes noires n’est pas ressorti de sa boîte. En revanche, sa musique en sort fièrement ces temps-ci, avec la publication d’un coffret de quatre disques qui couvrent l’ensemble de sa carrière. Au-delà des tubes de l’immense Roy Orbison, puisque c’est de lui qu’il s’agit (Pretty Woman, Crying, Runnin’ Scared, You Got It), c’est la présence de plusieurs démos et enregistrements guitare/voix qui font de The Soul of Rock N’Roll une acquisition indispensable. A ce moment-là vous allez entendre Precious et Claudette et vous allez frémir à l’écoute de cette voix d’un autre monde.

Roy OrbisonPrecious (The Soul of Rock N’Roll 2008, SonyBMG)



Roy OrbisonClaudette (demo) (The Soul of Rock n’Roll 2008, SonyBMG)



Deux disques de John Zorn qui en aura une fois de plus publié une quantité impressionnante cette année. La suite de ses musiques de film d’abord, avec le volume 22, qui fait entendre un quintet vocal a cappella. Mystérieuse et franchement flippante, la musique de The Last Supper se révèle également superbe, quand bien même vous ne l’écouterez pas tous les matins.

John ZornThe Last Supper (The Last Supper 2008, Tzadik)



Mike Patton gueule, la basse électrique de Trevor Dunn est à son volume maximum, John Zorn fait hurler son saxophone comme aux plus belles heures de Naked City et Joey Baron adore ça. Vous écoutez The Crucible, troisième volet des aventures du trio Moonchild (Dunn, Baron, Patton), augmenté cette fois du maître des lieux, John Zorn lui-même. Tous les éléments des différents projets historiques de ce dernier sont réunis ici, de Naked City donc, aux formations Masada, acoustique et électrique, en passant par Painkiller. Trevor Dunn est particulièrement impressionnant, torturant sa basse de belle manière. Et comme il n’en manquait qu’un, Marc Ribot s’habille en Jimmy Page le temps d’un 9 x 9 calqué sur le Black Dog de Led Zeppelin. Que du bonheur.

John Zorn9 X 9 (The Crucible 2008, Tzadik)



Entre tous ces disques, allez voir le magnifique documentaire autobiographique d’Agnès Varda, Les Plages d’Agnès. Des idées incroyables, une inventivité folle, une voix passionnante et une histoire de l’art (Alexander Calder) et du cinéma (Jacques Demy, Chris Marker, Jean-Luc Godard), vous en ressortirez enchanté.

22/10/2008

PLAT DU JOUR 17 - Ep.05 - Lucinda Williams, Jolie Holland


La même impression domine après l’écoute des nouveaux albums de Lucinda Wiliams et de Jolie Holland : la déception.

Sur Little Honey de la première, ça commence vraiment très mal avec Real Love et son riff emprunté à Led Zeppelin. Du gros rock qui tâche et qui ne fait pas nos affaires. Pour ça, on attendra Tears of Joy, premier d’une poignée de morceaux plutôt sympathiques. Depuis West, son précédent album, on a compris qu’il faudra toujours supporter quelques lourdeurs et des parties de guitares de bûcherons pour s’enthousiasmer sur les meilleurs morceaux de Lucinda Williams. Ici, il faut se taper un Honey Bee où l’on jurerait entendre Patti Smith pour se permettre la délicatesse de Knowing ou de Rarity. On aimerai toujours entendre la voix rauque de Williams sur des morceaux acoustiques comme Heaven Blues ou Plan to Marry.
Mais Little Honey est un album bancal qui ne bénéficie malheureusement ni de la production haut de gamme d’Hal Willner ni de la finesse de musiciens qui oeuvraient sur West (Bill Frisell, Rob Burger, Jenny Scheinman).

Lucinda Williams - Knowing (Little Honey 2008, LostHighway)



Jolie Holland commence elle son Living and The Dead, un disque à la pochette effroyable, par un Mexico City à la limite, à la fois très agaçant et plutôt sympathique en même temps.
En tout cas, jetez un œil (ne le perdez pas) et une oreille (on s'entend...) sur cette version acoustique :

Jolie HollandMexico City (Acoustique)

La suite tombe du mauvais côté et les morceaux s’enchaînent sans passion, malgré la présence des désormais incontournables M.Ward et Marc Ribot aux guitares.
Peut-être un disque qu’on pourra apprécier pendant un long trajet en voiture. Chez soi ça ne prend pas et pour aller droit au but, on écoutera ce très joli Fox in Its Hole aux guitares lumineuses ou Love HenryHolland est accompagnée d’une harpe qui lui va bien. Où l'on comprend à quel point quelqu’un comme Tom Waits est à des années lumières de la concurrence, dans son utilisation des instruments, dans la qualité des arrangements, dans la surprise qui attend l’auditeur à chaque morceaux,. On sent chez Jolie Holland un intérêt certain pour ce genre d’univers mais il y a encore bien trop de retenue chez elle pour entrer dans la cour des très grands.

Jolie HollandFox in its Hole (The Living and The Dead 2008, Anti)