01 – Roy Nathanson – Love Train (Subway Moon, Enja Records 2009) 02 – Monnette Sudler – In My Own Way (Meeting of The Spirits, Isma’a 2005) 03 – Group Bombino – Amidinine (Guitars from Agadez Vol.02, Sublime Frequencies 2009) 04 – Wu Fei – Cloud of Birds ((A Distant Youth, Forrest Hill Records 2007) 05 – Bill Frisell – Little Girl (Disfarmer, Nonesuch 2009) 06 – Rob Burger – Timescapes-Bazar (City of Strangers, Tzadik 2009) 07 – Tickley Feather – Buttshot (Tickley Feather, Paw Tracks 2008) 08 – Lisa Germano – Magic Neighbor (Magic Neighbor, Young God Records 2009) 09 – Vic Chesnutt – Chain (At The Cut, Constellations Records 2009) 10 – Eldbjorg Raknes – The Red Wheelbarrow (So Much Depends on a Red Wheelbarrow, Platearbeiderne 2003) 11 – Meshell Ndegeocello – Hair of The Dog (Devil’s Halo, Mercer Street Records 2009) 12 – Hope Sandoval and The Warm Inventions – Satellite (Through The Devil Softly, Nettwerk Records 2009) 13 – Monnette Sudler – G-String (Meeting of The Spirits, Isma’a 2005)
Départ en métro new-yorkais avec le “Love Train” des O’Jays repris par le saxophoniste et poète Roy Nathanson, acommpagné notamment du human beatbox d’IsWhat ?!Napoleon Maddox. Destination Philadelphie pour y rencontrer la guitariste/chanteuse Monnette Sudler. Son dernier disque enregistré en France s’écoute gentiment mais rien n’est du niveau de ce superbe Meeting of The Spirits paru en 2005 où se croisent blues, soul, spoken word, folk et jazz. Le cadeau de Noël idéal ! Sur la route, les guitares touaregs du Group Bombino au Niger puis le guzheng de la compositrice chinoise Wu Fei, accompagnée de Fred Frith à la guitare et de Carla Kihlstedt au violon. Mais aussi le rêve américain avec la guitare de Bill Frisell sur son très beau Disfarmer -et toujours le violon de Carla Kihlstedt - puis les miniatures de l’accordéoniste Rob Burger avant les collages lo-fi de Tickley Feather. Lisa Germano, sa voix de petite fille sauvage, ses chansons magnifiques qui finissent toujours par se casser la gueule comme un gamin qui finit par jeter ses plus beaux jouets. Depuis les studios d’Hotel2Tango à Montréal, Vic Chesnutt chante l’un des plus beaux morceaux de son dernier disque « At The Cut ». Depuis la Norvège, Eldbjorg Raknes hypnotise. Lisa Germano, de retour. L.A. Au violoncelle cette fois, avec Meshell Ndegeocello. 1min41 , c’est la durée de Hair of The Dog, l’un des sommets de Devil’s Halo, un disque qui en compte beaucoup. Plus au Nord, à San Francisco, la baie vitrée est grande ouverte chez Hope Sandoval. Vagues du Pacifique et micro vintage dans le salon. Même en si charmante compagnie, on finit par descendre sur la plage et s'installer aux côtés de Monnette Sudler. Le blues, la soul, la grande classe.
01 – Matthew Herbert Big Band – The Story (There’s me and There’s You 2008, K7/Accidental) 02 – Peven Everett – Will I See You There (Dear Europe 2008, StudioConfessions) 03 – Kindred The Family Soul – Can’t Help It (The Arrival 2008, HiddenBeach) 04 – Vic Chesnutt, Elf Power, The Amorphous Strums – Teddy Bear (Dark Developments 2008, OrangeTwin) 05 – Joe Louis Walker – I Got What You Need (Witness to The Blues 2008, Dixiefrog) 06 – Françoiz Breut – Les Jeunes Pousses (A L’Aveuglette 2008, T-Rec) 07 – John Zorn – Masque en Sole (Filmworks XXI : Belle de Nature-The New Rijksmuseum 2008, Tzadik)
Excellent nouveau disque en big band du compositeur activiste anglais Matthew Herbert. Une poignée d’années après un déjà très bon Goodbye Swingtime (avec Dani Siciliano et Jamie Lidell) , Herbert récidive en grande formation avec, à la tête de celle-ci, la chanteuse Eska Mtungwazi. Départ en trombe avec l’ample The Story, puis un sexy Pontificate et Waiting, l’une des meilleures plages du disque, swing orchestral et groove soyeux. La ballade n’est pas oubliée avec une belle Rich Man’s Prayer. On aura peut-être du mal à tout avaler en une fois mais morceau par morceau, c’est délicieux.
En revanche, les autres disques du moments sont plutôt inégaux.
Chez Peven Everett, c’est une habitude. Chanteur extraordinaire, évoluant à la frontière de la house et de la soul, l’américain publie une quantité ahurissante de disques composés sur des claviers bons marchés. Ne cherchez donc pas de qualités particulières aux compositions d’Everett mais vous pourrez en revanche savourer le groove imparable qui s’échappe naturellement de sa voix.
De belles promesses à l’écoute des deux premiers titres de The Arrival, le nouvel album du duo Kindred and The Family Soul. Ca s’arrête malheureusement là. Une raison supplémentaire d’apprécier la soyeuse ballade nu soul Can’t Help It, en charmante compagnie et pendant les longues soirées d’hiver.
Pour Vic Chesnutt, la bonne série devait bien prendre fin un de ces jours. Mais la chute n’est pas si brutale. Après deux disques fantastiques, Ghetto Bells et The North Star Deserter, ce Dark Developments semble d’abord bien décevant avant de dévoiler ses charmes au fur et à mesure des écoutes. Beaucoup plus léger (on n’hurle pas de rire non plus rassurez vous) qu’à l’accoutumée, comme ce demi-reggae intitulé Teddy Bear.
Dans son numéro de décembre, le magazine Jazzman a choisi le dernier disque de Joe Louis Walker comme disque de l’année dans la catégorie blues, avec cette conclusion : le blues moderne. Si Witness to The Blues est un disque de blues moderne, nous sommes tous des morts vivants. On ne passe pas un si mauvais moment à l’écoute de Witness mais de là à en faire un disque incontournable, il y a de la marge. Visiblement, la musique de Chris Whitley n’a pas encore résonné dans toutes les oreilles.
La seconde partie du vingt et unième volume des musiques de films de John Zorn est sans intérêt (The New Rijksmuseum, clavecin et percussions). Mais avant d’en arriver là, il y a sept plages et une demi heure de très belle musique avec la bande son de Belle de Nature, un film érotico SM. Pas de surprises dans les compositions de Zorn mais l’association de la harpe de Carol Emanuel, des guitares électrique et acoustique de Marc Ribot et de la contrebasse de Shanir Blumenkranz est une réussite. Une musique beaucoup plus douce et agréable que certaines piqûres d’orties...
Enfin, l’un des meilleurs disques de l’année (le meilleur ?) au rayon chanson française. A l’Aveuglette de la chanteuse Françoiz Breut est magnifique. Voix et textes superbes, musique de grands espaces qui évoquent les meilleurs moments de Holden ou évidemment de Dominique A, on est dans une mélancolie jamais assommante et à la fin de ce disque court (un peu plus d’une demi heure), on se presse de réappuyer sur la touche lecture. Mille fois oui à Françoiz Breut, et courrez offrir A l’Aveuglette à vos amis pour les fêtes.