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27/06/2008

EN SOLDES ! T.Buckley,R.Nathanson,Prince,M.Gaye,R.Orbison,N.Springsteen,H.Lavoe,La Lupe,M.Santamaria,Baby Loves Jazz


Spadee Sam presents –After The Dance Mix

01 – The Baby Loves Jazz BandTen Little Monkeys (Go Baby Go 2006, Verve)
02 – Monguito Santamaria feat.Ronnie MarksCrying Time (Blackout 1970, Fania)
03 – Roy OrbisonBlue Angel (Lonely and Blue 1960, Monument/Legacy)
04 – Bruce Springsteen with The Sessions BandFurther Up (On The Road) (Live in Dublin 2007, Columbia)
05 – Roy NathansonHome (Sotto Voce 2006, AumFidelity)
06 – Marvin Gaye – I Wanna Be Where You Are (After The Dance) (I Want You , Motown)
07 – Hector LavoeTus Ojos (La Voz 1975, Fania)
08 – La LupeAlivio (They Call Me La Lupe 1966, Fania)
09 – PrinceRaspberry Beret (Around The World In a Day 1985 , Warner Bros.)


Profitez des soldes pour acheter des disques...
Le Baby Loves Jazz Band est un projet plutôt drôle puisqu’il s’agit de reprendre des chansons populaires pour enfants en version jazz. Sans se prendre le moins du monde au sérieux, le trompettiste Steven Bernstein (Sex Mob, Millenium Territory Orchestra) réunissait autour de lui en 2006 le saxophoniste Briggan Krauss (Sex Mob), le claviériste John Medeski (Medeski, Martin and Wood), le batteur Ben Perowsky (John Zorn, Dave Douglas), les contrebassistes Brad Jones (Marc Ribot Cubanos Postizos, Ornette Coleman), et Lennie Plaxico (Cassandra Wilson, Chet Baker), ainsi que les chanteurs Babi Floyd (Rolling Stones) et l’excellente Sharon Jones. Working on The Railroad, Old MacDonald, Ten Little Monkeys ou You Are My Sunshine sont ainsi réinterprétés, et l’album comporte une dizaine d’interludes musicaux explicatifs sur les différents instruments (la trompette, le piano, la batterie, etc). Les enfants qui fêtent leur anniversaire avec Go Baby Go dans la platine ont bien de la chance.

Trois albums issus du label Fania, le label essentiel du latin jazz des années 60 à 80.

Blackout, du pianiste Monguito Santamaria, fils de l’immense percussionniste cubain Mongo Santamaria, est un très bon disque. Si les morceaux en espagnol sont assez classiques, ceux, au nombre de quatre, chantés en anglais par Ronnie Marks sont excellents et ravissent les collectionneurs de morceaux latin jazz chantés en anglais dont on fait partie.
Si c'est également votre cas, pensez à jeter une oreille sur le I Need Her, a Latin Jazz Mix, en écoute sur le myspace de Spadee Sam, avec entre autres Chollo Rivera et Joe Bataan.

La Voz, paru en 1975, est le premier album sous son nom du grand chanteur Hector Lavoe, qui survole ce disque magnifique. La salsa à son sommet (arrangements de Willie Colon et Louie Ramirez, Ruben Blades aux chœurs), avec en final le génial Mi Gente, et des boléros à tomber, comme ce superbe Tus Ojos.
On notera que Milton Cardona, dont on avait parlé lors de l’article sur Kip Hanrahan dont il est un proche, est crédité aux congas.

Le troisième album Fania acheté ces jours-ci est They Call Me La Lupe. La Lupe est probablement la plus grande gueuleuse de l’histoire de la musique. Mais c’est aussi l’une des plus grandes interprètes de boleros, du genre à vous donner la chair de poule à chaque morceau. C’est encore le cas ici avec El Preso Numero Nueve, Pensando en Ti et Alivio, qui cohabitent avec les plus casse-gueules El Cascabel, l’America de West Side Story et la reprise du Dominique de Sœur Sourire !La Lupe, c’est aussi ces Oy brûlants comme une après-midi cubaine en plein soleil.

On évoquait Roy Orbison en retraçant la carrière de T-Bone Burnett.
Lonely and Blue, paru en 1960, est la quintessence du style d’Orbison, soit des ballades romantiques enrobées de cordes, au-dessus desquelles plane l’incroyable voix du chanteur, l’une des plus exceptionnelles de la musique populaire. Oh Happy Days !

Roy Orbison est cité par Bruce Springsteen sur le morceau Thunder Road (as the radio plays Roy Orbison singing for the lonely). On en avait déjà parlé il y a de cela plusieurs mois mais le live à Dublin de Springsteen et son « sessions band » est l’un des meilleurs disques, si ce n’est le meilleur, du boss. La version d’Atlantic City qui ouvre l’album est exceptionnelle et plusieurs autres morceaux sont du même niveau. Les musiciens sont excellents, on peut entendre Mark Anthony Thompson sur Eyes on The Prize et ce très beau Further On (Up The Road) ainsi que le superbe violon de Sam Bardfeld.

On retrouve ce dernier sur un autre disque essentiel, paru en 2006 sur le label Aum Fidelity. Sotto Voce, du saxophoniste Roy Nathanson est l’un des meilleurs projets de ces dernières années. Autour de lui, Sam Bardfeld donc au violon, Curtis Fowlkes au trombone, Tim Kiah à la contrebasse et Napoleon Maddox, que vous connaissez bien si vous lisez ce blog de temps à autres, à la « boîte à rythme humaine ». Ce dernier assure donc la partie rythmique, et Nathanson est aussi génial au saxophone que sur les parties vocales. Qui peut encore reprendre Sunny sans tomber dans le ridicule ? Maddox, lui, chante même sur Sunrise, Sunset, un morceau dont on laissera quand même la version définitive à Claudine Longet

On ne s’étendra pas sur Marvin Gaye et son I Want You produit par Leon Ware, autre grand sentimental, l’un des sommets de la musique soul, comme le sont la plupart des disques de Marvin Gaye. Disons juste que sur la version Deluxe se trouve I Wanna Be Where You Are (After The Dance), et cela devrait être suffisant pour vous convaincre d’acquérir ce disque.

Enfin, Around The World in a Day, la cuvée 1985 de Prince. Pas son plus grand disque, c’est sûr, la production d’époque fait souffrir. Mais rien que pour Raspberry Beret, difficile de regretter l’achat. On parle rarement de ce qui fait la force de Prince, et qui pourrait être le dénominateur commun des plus grands de la musique populaire. Oui, comme chez Debussy ou Dylan, ce qui fait la différence, c’est le sens du rythme, du phrasé, une manière de tisser d'incroyables lignes mélodiques. Il y a chez ces musiciens la même façon de partir dans une phrase et de retomber naturellement au moment parfait. Ecoutez le deuxième couplet de Raspberry Beret et vous entendrez Dylan dans la voix et dans le rythme (If I planned 2 do her any harm). Cette perfection dans le rythme de la mélodie, on la retrouve à maintes reprises chez Prince, par exemple sur Joy in Repetition. On lui consacrera bientôt plus de temps.


En bonus, le premier DVD sur Tim Buckley, My Fleeting House, sorti chez Manifesto. Autant dire que si vous aimez la musique, il faut vous précipitez sur l’occasion de voir rassembler toutes les images de Tim Buckley en concert. Tim Buckley est l’un des plus grands génies de la musique du XXème siècle. Alors que l’on en fait des tonnes sur Zappa, on parle beaucoup moins du père de Jeff, qui a pourtant en moins d'une dizaine d'années repoussé toutes les limites. Chanteur fabuleux et bien moins agaçant que son fils, extraordinaire musicien, on peut voir sur ce documentaire l’évolution de son style depuis le folk des débuts jusqu’au funk salace des derniers jours, en passant par le free jazz. On peut penser que Tim Buckley est l’un des plus grands chanteurs de jazz.
Et puis il y a ce moment surréaliste où Buckley, assis sur l’un des fauteuils de l'émission de Steve Allen après avoir chanté Morning Glory, semble perdu et affligé par la conversation entre le présentateur et l’une des invités qui lui parle de… sa coupe de cheveux !

Tim Buckley
- Live Boboquivari

05/05/2008

ART DISTRICT au Café des Anges de Strasbourg, le 04/05/2008




Dimanche 4 mai, Art District donnait un excellent concert au Café des Anges de Strasbourg.

Ses cinq membres faisaient entendre un hip-hop acoustique dont les influences se situeraient du côté des Roots, de Mos Def ou du Wu-Tang Clan, un morceau de ses derniers était d'ailleurs repris pendant leur set.
Mais loin de vouloir marcher à tout prix dans les pas de ses illustres aînés, Art District se distinguait par des morceaux très bien écrits et un son bien à lui.

A l’origine de ce dernier, trois excellents musiciens qui constituaient la ligne arrière du groupe. Soit un batteur aussi à l’aise dans les tempos les plus modérés que dans les accélérations broken beat, un bassiste idéal dans sa manière de distiller d'efficaces lignes de groove, et un claviériste dont les interventions jazzy se sont avérées aussi discrètes qu’essentielles. Si celles citées plus haut sont évidentes de par leur filiation directe avec l’univers du hip-hop, une autre de leurs influences pourrait être le pianiste Thelonious Monk, dont Napoléon Maddox, leader de la formation IsWhat?, faisait lui aussi mention lors de son passage au festival Jazzdor 2007.
Parfaitement soutenu par ce backing band de luxe, la ligne de front était quant à elle formée du human beatbox Rhum One et du chanteur Eli.

Le premier a progressivement fait étalage de sa remarquable précision technique. Chacune de ses interventions ont ainsi amené de nouveaux éléments musicaux (percussions, scratch). Très tranquille au début, Rhum One a naturellement imposé son talent, grâce aussi à beaucoup de fantaisie (de nombreuses citations, comme le Seven Nation Army des White Stripes), et n'a jamais cédé aux sirènes de la démonstration gratuite.

La prestation de Rhum One est d’autant plus à souligner qu’il était difficile de se faire une place aux côtés d’ Eli, dont le flow assuré a trouvé avec Art District l’environnement idéal. Intelligent, énergique, charismatique chanteur, l’américain a rapidement annihilé toutes velléités de résister à son indéniable talent.

Et on ne serait pas mécontent de voir se multiplier les occasions d'entendre Art District dans les clubs de la région.

http://www.myspace.com/artdistrict67

On retrouvera Eli mercredi 7 mai, lors de la deuxième session des Mercredi Live, qu’organise désormais le batteur Stéphane Scharlé, un mercredi sur deux au Café des Anges. Il y sera en très bonne compagnie puisque outre Eli et Stéphane Scharlé, on y entendra le saxophoniste David Florsch (Ozma), le trompettiste Paul Barbieri (Fanfare en Pétard, Laréosol), le vibraphoniste Ghislain Muller (VSP Orkestra, ZeroKlub) et le bassiste Edouard Sero-Guillaume (Ozma).


Soutenez les artistes, allez aux concerts.

18/11/2007

JAZZDOR EP.02 - ISWHAT?! (14/11/2007)

Le mercredi 14 novembre 2007, c’était au tour de IsWhat?! de jouer dans la salle du Hall des Chars.
Leader de ce groupe de jazz hip-hop acoustique originaire de Cincinatti, le chanteur Napoleon Maddox était acompagné par le contrebassiste Joe Fonda, les saxophonistes Cocheme’a Gastelum et Oliver Lake ainsi que par le batteur Benjamin Sanz.
Quelques heures auparavant, Napoleon Maddox s'expliquait sur l’origine du projet. Il grandi en écoutant les pionniers du hip-hop, Afrika Bambataa ou KRS-One. Un jour, il voit Charles Mingus à la télévision s'expliquant sur les problèmes de logement qu’il rencontre à New-York. Au meme moment, Maddox découvre la musique de Thelonious Monk et comprend que le rythme du jazz, du bebop, de Monk, c'est celui de la rue, que le message de Mingus, cette manière d'évoquer les problèmes sociaux, doit etre celui du hip-hop.
IsWhat ?!, que Maddox fonde avec le saxophoniste Jack Walker nait de cette envie de rencontre entre le rap et le jazz. Le groupe publie deux albums, You Figure Out en 2004 et The Life We Chose en 2006, tous les deux parus chez HyenaRecords.
Ce sont pour la plupart des titres du dernier album qu’interprétait le groupe ce soir.

Un premier set énergique d’une heure a vu le groupe interpréter les morceaux Casket ou Ill Bizz, puis un second set ou l'on a pu entendre un très dansant Circus, la reprise hip-hop du Kashmir de Led Zeppelin et le morceau titre The Life We Chose avant de conclure sur une jam reggae ou Maddox a changé sa veste d’human beatbox pour celle de chanteur nu soul.

On ne peut pas reprocher grand-chose à Napoleon Maddox, excellent showman et personnalité remarquable. Mais il a semblé manqué un petit quelque chose à l’ensemble. Cocheme’a Gastelum a pris les solos les plus intéressants tandis que Oliver Lake se tenait un peu en retrait. Le batteur Benjamin Sanz, qui remplacait au pied levé Hamid Drake, a fait le boulot malgré une tendance au passage en force qui aurait pu à quelques reprises etre évité.
C’est le contrebassiste Joe Fonda qui fut le plus impressionnant, explosif, communicatif dans son plaisir de jouer. C’est incontestablement lui qui tenait la barre de IsWhat ?! lors de ce concert, assurémént le plus « pop » du festival.