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14/10/2008

PLAT DU JOUR 17 - Ep.01, Le Mix - Lucinda Williams, Jolie Holland, B.B.King, John Zorn, Bob Dylan, Danilo Perez, McCoy Tyner


Spadee Sam presents – Plat du Jour 17 Mix

01 – McCoy Tyner with Marc Ribot500 Miles (Guitars 2008, McCoyTynerMusic)
02 – Danilo PerezAcross The Crystal Sea (Across The Crystal Sea 2008, UniversalJazz)
03 – John ZornMamme Loshen (Filmworks XX : Sholem Aleichem 2008, Tzadik)
04 – B.B.KingBackwater Blues (One Kind Flavor 2008, Geffen)
05 – Lucinda WilliamsTears of Joy (Little Honey 2008, LostHighway)
06 – Bob DylanAin’t Talkin’ (Tell Tale Sign-Bootleg Series Vol.08 2008, Columbia)
07 – Lucinda WilliamsHeaven Blues (Little Honey 2008, LostHighway)
08 – Jolie HollandFox in Its Hole (The Living and The Dead 2008, Anti)
09 – John ZornLucky Me, I’m an Orphan! (Filmworks XX : Sholem Aleichem 2008, Tzadik)
10 – Jolie HollandLove Henry (The Living and The Dead 2008, Anti)

Le légendaire pianiste de John Coltrane s’amuse avec Marc Ribot, comme le fait le celui du quartet actuel de Wayne Shorter avec le grand orchestre de Claus Ogerman qu’on avait entendu en 1977 « Amoroso » de Joao Gilberto. Sinon, John Zorn et la harpe de Carol Emmanuel pour des nouvelles musiques de films, B.B.King ressuscité par T-Bone Burnett, les fonds de tiroir de Bob Dylan et deux fortes têtes de la chanson américaine, Jolie Holland et Lucinda Williams, de retour pour le meilleur et pour le pire.

13/10/2008

PLAT DU JOUR 16 - Rodney Crowell, Madlib, James Taylor, Mark Kozelek

Le label YepRoc est en passe de devenir le refuge pour songwriter de luxe. Ainsi sort ces temps-ci le nouvel album de Rodney Crowell, quelques semaines après les excellents derniers Loudon Wainwright et Giant Sand (soit Howe Gelb)

Rodney CrowellSex and Gasoline (clip)

Comme Recovery de Wainwright, Sex and Gasoline est produit par Joe Henry, entouré de sa désormais habituelle équipe, le batteur Jay Bellerose, le claviériste Patrick Warren ou encore le bassiste David Piltch.
Il n’est ainsi pas surprenant de retrouver certains des éléments qui ont fait la réussite d’autres productions de Henry comme I’ve Got My Own Hell to Raise de Betty Lavette, Drill a Hole in that substrate de Jim White ou son propre Tiny Voices.
Autour de la voix aigre douce de Crowell, à mi-chemin entre celles de Bob Dylan et de George Harrison, Sex and Gasoline mélange belles ballades folk, Moving Work of Art, The Night’s Just Right, et morceaux plus enlevés comme celui qui donne son titre à l’album ou ce Funky and The Farm Boy.

Rodney CrowellFunky and The Farm Boy

Joe Henry vient quant à lui donner de la voix, et quelle voix, sur l’émouvant I’ve Done Everything I Can.

Rodney Crowell feat.Joe HenryI’ve Done Everything I Can
Rodney Crowell achève de nous prouver qu'il est un homme de goût avec cette belle session sur la radio WXPN où il partage l'affiche avec l'une de nos artistes favorites, la violoniste et désormais chanteuse Jenny Scheinman.
Rodney Crowell and Jenny Scheinman - Live at World Café, WXPN

En toute modestie, Rodney Crowell propose avec Sex and Gasoline son meilleur disque à ce jour, un de ceux qu’on écoutera souvent en attendant le printemps.

Un autre qui s’écoute très bien près de la cheminée c’est Mark Kozelek. On l’a déjà dit, mettre un disque de Kozelek dans la platine, c’est le bourdon assuré. Mais le californien chante de mieux en mieux et ses chansons ont gagné en concision avec le temps.
Au début de l’année est paru April avec son nouveau groupe Sun Kil Moon et dont Moorestown n’est qu’une des superbes chansons.

Sun Kil MoonMoorestown

Plus récemment, Kozelek a sorti 7 Songs Belfast, recueil de morceaux live joués en solo. Pour l’humour, passez votre chemin. Mais si vous cherchez de la musique pour vos automnales fins d’après-midi dominicaux, vous êtes à la bonne adresse.

Mark KozelekAround and Around

Un autre grand songwriter publie son album de reprise. James Taylor rend avec Covers une copie tout à fait acceptable à défaut d’être inoubliable, enregistrée en dix jours avec ses musiciens au complet dans une petite maison du Massachusetts. En tout cas, l’album débute de la meilleure des manières avec cette reprise de It’s Growing, composée par Smokey Robinson et popularisée par les Temptations.

James TaylorIt’s Growing


On quitte l’univers folk pour celui du hip-hop, avec le dernier album du producteur Madlib. Wlib Am, King of The Wigflip est le dernier chapitre des Beat Generation Series, offrant carte blanche le temps d’un disque un producteur (King Britt, Jazzy Jeff, Jay Dee, Will I Am,...).
Wlib Am est comme son nom l’indique conçu comme une émission de radio et fourmille de samples soul. Si tout le disque est excellent, certaines plages atteignent des sommets, comme ce Life avec Kerriem Riggins :

Madlib feat.Kerriem RigginsLife

Ou le magnifique Yo Yo Affair Pt.1 et 2 avec la chanteuse Frezna :

Madlib feat.FreznaYo Yo Affair Pt.1 & 2


Bonne semaine!

14/09/2008

PLAT DU JOUR 15 - Bonus - Une dernière pour la fin du weekend...


Loleatta Holloway - Cry to Me (The Hotlanta Soul, Kent)



L'intro de piano,
les soupirs,
les choeurs,
la guitare flottante.

13/09/2008

PLAT DU JOUR 15 - Ep.06 - Leon Ware

Profitons de la récente parution de Moon Ride sur Stax pour faire en musique le tour de la carrière de Leon Ware, chanteur et producteur d’une soul ouvertement faite pour la chambre à coucher.

Pour commencer, en un peu moins de quarante minutes, voici ce qu’il faut avoir entendu de Leon Ware paru sous son nom.

Spadee Sam presents – Body Heat, a Leon Ware Mix
(un mix à télécharger ici : Body Heat, a Leon Ware Mix)

01 – The Spirit Never Dies (Leon Ware 1972, UnitedArtists)
02 – Why I Came to California feat.Janis Seigal (Leon Ware 1982, Elektra)
03 – I Wanna Be Where You Are (Musical Massage 1976, Gordy)
04 – Can I Touch You There (Leon Ware 1982, Elektra)
05 – Comfort (Come Live With Me, Angel) (Musical Massage 1976, Gordy)
06 – Why Be Alone (Leon Ware 1972, UnitedArtists)
07 – Phantom Lover (Musical Massage 1976, Gordy)
08 – Body Heat (Musical Massage 1976, Gordy)
09 – Nothing Sweeter Than My Baby’s Love (Leon Ware 1972 , UnitedArtists)
10 – Underneath Your Sweetness (Love’s Drippin’ 2003, Kitchen)


Dix morceaux, onze avec celui niché dans le mixe de ce Plat du Jour N°15. Voilà, vous pouvez aussi bien faire l’impasse sur le reste de la discographie de Leon Ware, pas franchement passionnante.
En revanche, il y a dans ces dix plages quelques vrais moments de bonheur. Faisons un rapide tour du propriétaire.

D’un poignant Spirit Never Diesyou touch more than my skin »), au fantastique semi-disco Why I Came to California, du sous-Marvin Gaye I Wanna Be Where You Are au brûlant Can I Touch You There ("darling you know where..."), toute l’oeuvre de Leon Ware est, on l’a dit, tournée vers un seul but : la baise.
Ce n’est pas l’écoute de Musical Massage et de sa charmante pochette (qu’on a choisi plutôt que celle, assez nulle de Moon Ride). qui fera changer d’avis.
Leon Ware, né à Detroit en 1940, a donc fait paraître une dizaine d’albums sous son nom.
Le premier, sorti en 1972, s’écoute bien, le second, Musical Massage, paru en 1976 se veut le pendant du I Want You de Marvin Gaye et il faut attendre 1982 pour retrouver Leon Ware en grande forme. En revanche par la suite, ne seront publiées que des horreurs sucrées jusqu’au dernier Moon Ride, à peine meilleur que ses prédécesseurs et publié, de manière totalement incongrue, chez Stax.

Si Musical Massage est le frère jumeau du I Want You de Marvin Gaye, soulignons quand même que Leon Ware a également écrit l’intégralité de ce dernier, sommet de « Fuck Me Music ».

Parliament, les Jackson Five, les Isley Brothers, Bobby Womack, Marvin Gaye, Quincy Jones, The Main Ingredient, Maxwell ou Minnie Riperton, le répertoire de Leon Ware est plutôt classieux.

Ce second mixe reprend donc pendant une heure plusieurs des collaborations de Ware avec d’autres artistes, en tant qu'auteur, compositeur ou producteur.

Spadee Sam presents – Instant Love, a Leon Ware Mix
(un mix à télécharger ici : Instant Love, a Leon Ware Mix)

01 – Sa-Ra Creative PartnersThat’s Why (Dark Matter and Pornography Mixtape 2005)
02 – MaxwellSumthin’ Sumthin’ (Urban Hang Suite 1996, Columbia)
03 – The Jackson FiveDon’t Say Goodbye Again (One Day In Your Life 1975)
04 – The Isley BrothersGot To Have You Back (Soul of The Rocks 1967, Motown)
05 – Marlena ShawSweet Beginnings (Sweet Beginnings 1977, Columbia)
06 – The Main IngredientRolling Down a Moutainside (The Spinning Around, The Singles 1967-1975, Kent)
07 – The Main IngredientInstant Love (Music Maximus 1976, RCA)
08 – ParliamentFantasy is Reality (Osmium 1972, Invictus)
09 – The Jackson FiveIt’s Too Late To Change The Time (Anthology, Motown)
10 – Minnie RipertonBaby, This Love I Have (Adventures in Paradise 1975)
11 – Marvin GayeI Want You (I Want You 1976, Motown)
12 – Tina BroussardInside My Love (Inside My Love 2008, Trina)
13 – Marvin GayeAfter The Dance (I Want You 1976, Motown)
14 – Quincy JonesBody Heat (Body Heat 1974, A&M)
15 – Steve Spacek feat.Leon WareSmoke (Space Shift 2005, SoundinColor)
16 – Coke EscovedoIf I Ever Lose This Heaven (Coke 1975, Mercury)
17 – Bobby WomackThe Roots In Me (Roads of Life 1979, Razor&Tie)


Ceux de Sa-Ra ont flairé le bon coup avec leur remix de Why I Came To California, un morceau encore meilleur sous leurs mains rétro-futuristes.
La jeune génération a fait appel à plusieurs reprises à l’expérience de Leon Ware. C’est le cas pour Maxwell sur son premier album, ainsi que pour les anglais Omar et Steve Spacek (dont à son tour Leon Ware s'inspire grandement sur l'unique morceau récupérable de Moon Ride, Loceans).
Dans la catégorie poids lourds, on retrouve Michael et les cinq frères Jackson sur deux excellents morceaux écrits par Ware, les chanteuses Minnie Riperton et Marlena Shaw ou Bobby Womack en clôture.
Mais les meilleurs moments du mixe sont sans hésiter les Main Ingredient dans leur version de Rolling Down a Mountainside, Parliament et un génial Fantasy is Reality avec la Sainte Trinité du p-funk George Clinton (voix)/Bernie Worrell (ce clavier!)/Eddie Hazel (cette guitare!), ou encore la terriblement moite reprise d’Inside is Love par la plus récente Tina Broussard.

De quoi bien vous amuser, seul ou accompagné(e)...

PLAT DU JOUR 15 - Ep.05 - Loudon Wainwright III, David Vandervelde, Chris Bell, Alex Chilton


A part deux ou trois choses pas désagréables, on n’a honnêtement pas grand-chose à dire sur Wating For The Sunrise, le nouvel album de David Vandervelde. Cryin’ In The Rain, par exemple, est pas mal, sorte de réunion posthume entre Marc Bolan, John Lennon et Chris Bell, il y a pire (mieux aussi).

David VanderveldeCryin’ Like The Rain (Waiting For The Sunrise 2008, SecretlyCanadian)



Si l’on évoque à cet instant le collègue du grand Alex Chilton dans Big Star, c’est parce que Vandervelde nous était déjà un peu plus tôt apparu dans le costume de Chris Bell, plus précisément sur Nothin’ No, le morceau qui ouvrait le pompeusement nommé The Moonstation House Band.

David VanderveldeNothin’ No (The Moonstation House Band 2007, SecretlyCanadian)



Nothin’ No trouve ainsi ses racines dans la beaucoup plus sombre I am The Cosmos de Chris Bell.

Chris BellI Am The Cosmos (I Am The Cosmos 1977, Rykodisc)



Un morceau terrible, jugez vous-mêmes :

"Every night I tell myself, I am the cosmos, I am the wind. But that dont get you back again..."

Chris Bell était donc le leader bis de Big Star, l’un des plus grands groupes pop de l’histoire de la musique, et qui, avec un Chris Bell aux épaules un peu plus solides, aurait pu concurrencer la paire Lennon/McCartney, sans parler de Jagger/Richards, lesquels furent vite distancé en un album et demi par Bell et Chilton.
Mais Bell s’en est allé, plombé par la manque de réussite du groupe et la place prédominante de Chilton. Un retour dans la maison familiale et une place de serveur dans le restaurant paternel, quelques sessions à la cave et puis un matin de décembre 1978, à l’âge de 27 ans, c’est l’accident de voiture et tout est terminé.
I am The Cosmos, l’unique album solo de Chris Bell vaut le détour rien que pour sa chanson titre et son solo de guitare, fragile comme les mots et la voix du musicien maudit.



Loudon Wainwright - Muse Blues (Recovery 2008, YepRoc)


Loudon Wainwright - School Days (Recovery 2008, YepRoc)




Pas maudit du tout lui, c’est en plein mois d’août que Loudon Wainwright III, père de Rufus et de Martha (doit-on s’étonner qu’il s’en soit éloigné ?!) sortait Recovery, collection de vieilles chansons rejouées avec des musiciens de qualité supérieure, notamment Jay Bellerose à la batterie et Joe Henry à la production.
Loudon Wainwright avait été au passage et il y a longtemps, fort joliment repris par, justement, Alex Chilton :

Alex ChiltonMotel Blues (Live 1992, Rykodisc)



On ne s’ennuie pas une seconde sur Recovery, grâce en partie à la qualité des musiciens et à un Loudon Wainwright qui chante de mieux en mieux, comme on avait déjà pu s’en rendre compte sur la B.O.de la comédie américaine Knocked Up, coécrite il y a quelques mois avec Joe Henry. Sur cette dernière, on trouvait quelques merveilles comme Valley Morning, description formidable d’une matinée quotidienne dans un quartier pavillonnaire de Los Angeles.

Loudon Wainwright IIIValley Morning (Strange Weirdos 2007, Concord)



Le retour en grâce est confirmé, si ça pouvait durer un peu.

PLAT DU JOUR 15 - Ep.04 - Medeski, Martin and Wood, Fred Frith


Déception à l’écoute du onzième volume du Livre des Anges de John Zorn, où le second répertoire Masada est cette fois-ci interprété par le trio Medeski, Martin and Wood.
En effet, on s’ennuie rapidement sur Zaebos, l’un des plus mauvais volumes de la série. On comprend alors que les compositions de Zorn ont définitivement besoin de plus d’espace, une amplitude créée par les cordes du Masada String Trio, du Bar Kokhba Sextet ou du violoncelle d’Erik Friedlander, ou par l’économie de moyens d’un Jamie Saft au piano.
Dans les formations servant la musique la moins aérée, le trio de Marc Ribot avec Calvin Weston et Trevor Dunn, le solo de Uri Caine qui comportait quand même d’excellents moments, on en arrive vite à l’exercice de style, perdant le lyrisme qui fait la force des thèmes de Zorn.
Sur Zaebos, ces derniers semblent avoir déjà été entendu mille fois et surtout, le groupe pêche sur ce qui fait habituellement sa force, l’humour. Respect étrange, manque de distanciation et difficulté aussi de passer après le superbe premier volume de la série par le trio de Jamie Saft, quand bien même John Medeski est plus souvent à l’orgue qu’au piano.
Reste sur Zaebos le plaisir d’entendre cette fabuleuse paire rythmique que forment Billy Martin à la batterie et Chris Wood à la contrebasse. Le rythme « urbain » a-t-il déjà été mieux représenté que par le son et le groove imprimé par Billy Martin ?!

Medeski, Martin and Wood - Asaliah (Zaebos, Book of Angels Vol.11 2008, Tzadik)




Dans un tout autre style, le dernier disque de guitare solo de Fred Frith est superbe, intimiste mais tourné vers les grands espaces. To Sail, To Sail porte donc bien son nom et on pense beaucoup à Bill Frisell ou encore au dernier disque solo d’Erik Friedlander tout au long de cette série de vignettes imaginaires auxquelles Frith donne vie avec une élégance remarquable.

Fred Frith - Because Your Mama Wants You (To Sail, To Sail 2008, Tzadik)



Fred Frith - Sheep's Head, 1963 (To Sail, To Sail 2008, Tzadik)

12/09/2008

PLAT DU JOUR 15 - Ep.03 - Juliana Hatfield


Pas de hasard. La première fois qu'on a entendu la voix de Juliana Hatfield, c'était en 2000 sur Chore of Enchantment, un disque de ...Giant Sand.

Giant Sand feat.Juliana Hatfield - Temptation of Egg



On mettait alors son premier disque solo paru en 1992, Hey Babe, dans la platine et Everybody Loves Me But You nous accueillait.

Juliana Hatfield - Everybody Loves Me But You



Everybody Loves Me but You - Clip

Jusqu'à il y a quelques jours, cette chanson demeurait ainsi la seule et unique de Juliana Hatfield en ce qui nous concerne. Avec sa voix d'éternelle adolescente (elle a désormais quarante ans), Hatfield avait composé une sorte de chanson parfaite, typique d'un rock indépendant américain des années 90 mâtiné de grunge polissé. Juliana Hatfield était notre Avril Lavigne.

Jusqu'à ce qu'on se décide à jeter une oreille sur ce How To Walk Away au titre évocateur, pusique c'est un peu ce qu'on faisait depuis tout ce temps avec l'américaine.
Mais cette dernière sait décidement choisir la première plage d'un disque. En 1992, Everybody Loves Me. En 2008, The Fact Remains, une chanson qu'on ne se lasse pas d'écouter depuis plusieurs jours, allez savoir pourquoi. Si quelqu'un pense avoir une explication rationnelle à l'effet que procure cette chanson, on est preneur. Peut-être s'agit-il simplement d'une chanson pop parfaite, de celles qu'on rêve d'écouter en voiture, sur la route vers....

Juliana Hatfield - The Fact Remains



A peine moins efficace, This Lonely Love est le deuxième tube de l'album.

Juliana Hatfield - This Lonely Love

Le reste de How To Walk Away est certes plus commun mais pas sans charme (My Baby..., Law of Nature). On a en tout cas le droit de rester éternellement amoureux de la voix de Juliana, ou plus, et puis tout ça fera plaisir à ceux qui reprochent à ce blog de manquer de rock !

PLAT DU JOUR 15 - Ep.02 - Giant Sand, Calexico, Lambchop


On a connu des disques beaucoup moins bons que Carried to Dust, le dernier Calexico. Dans d’autres circonstances, on pourrait même en faire pour un moment un proche compagnon de route.
L’album a néanmoins un gros problème. Il sort au même moment que Provisions, celui du voisin de palier et mentor de Calexico, Howe Gelb. Le coup est d’autant plus dur qu’il y a peu, Joey Burns et John Convertino faisait partie de la formation sous laquelle Gelb sort ce disque, Giant Sand.
Mais qui a dit « écouter, vous entendrez la différence » ?!
Car une différence il y en a une sacrée entre ces deux disques. D’un côté, la pop mariachi de Calexico, parfois agréable, souvent laborieuse. Leur disque commence ainsi par deux morceaux franchement mauvais, Victor Jara’s Hands et Two Silver Trees avec son refrain on ne peut plus insupportable. Heureusement, il y a chez Calexico ce son de batterie admirable de John Convertino et avouons que la voix de Joey Burns, si elle est loin d’être inoubliable est plutôt sympathique. Mais sur Carried to Dust, il faut attendre la beaucoup plus compacte Writer’s Minor Holiday, , sans cordes et refrains pompeux, pour commencer à se détendre.
De manière générale, c’est le sens de l’arrangement, des détails et de la mélodie qui fait défaut à Calexico quand leur son reste leur principal atout.

Calexico - Carried to Dust Trailer
Calexico - Two Silver Trees
Calexico - Inspiracion



Le sens de la mélodie n’est pas ce qui manque à Howe Gelb, qui évolue depuis plusieurs albums à des hauteurs incroyables, impressionant de facilité mélodique.
Stranded Pearl ouvre ce panier de Provisions qui accueille Isobel Campbell, Neko Case ou M.Ward. Toujours aussi fantômatique, Isobel Campbell fait néanmoins bonne figure sur ce morceau, en meilleure compagnie musicale avec Howe Gelb qu’avec Mark Lanegan c’est sur. Ici, on soulignera les points communs entre Gelb et Jean-Louis Murat, la voix, la prolixité discographique et le goût prononcé pour les chanteuses. Si Murat pouvait mettre dans ses chansons ce petit grain de folie qui leur manque souvent et qui rend si bons les morceaux de son collègue américain …
Sur Without a Word, c’est Neko Case qui donne le change d’excellente manière.

Giant Sand - Without a Word




Sinon, la classe c’est ça :

Howe Gelb - Increment of Love (Live)

Ou ça :

Howe Gelb - Spiral (Live)

Il y a d’autres moments de grâce sur Provisions, notamment Pitch and Sway, le retour au calme après la tempête électrique qui s’abat sur l’instrumental World’s End State Park, les groovy Muck Machine ou Saturated Beyond Repair et un Well Enough Alone qui ferait plaisir à Lou Reed.

Howe Gelb - Stranded Pearl (Live)


Et si vous en vouliez encore dans la même famille, Kurt Wagner fera paraître dans quelques jours un nouveau Lambchop d’une parfaite élégance. Par exemple, comment résister à une telle douceur ?

Lambchop - Ohio (Oh(Ohio) 2008)


08/09/2008

PLAT DU JOUR 15 - Ep.01 - Le Mix, Giant Sand, Calexico, Loudon Wainwright, Juliana Hatfield, Madlib, Leon Ware, Koushik, Anthony David, MMW




01 - Giant Sand - Stranded Pearl (ProVISIONS 2008, Yep Roc)
02 - Calexico - Bend In The Road (Carried to Dust 2008, Quarterstick)
03 - Loudon Wainwright III - The Drinking Song (Recovery 2008, Yep Roc)
04 - Juliana Hatfield - The Fact Remains (How To Walk Away 2008, Ye Olde)
05 - Medeski, Martin and Wood - Tutrusa'i (Zaebos, Book of Angels Vol.XI 2008, Tzadik)
06 - Giant Sand - Muck Machine (ProVISIONS 2008, Yep Roc)
07 - Madlib - Do You Know (Transition) (Beat Konducta Vol.05 : Dil Cosby Suite 2008, Stones Throw)
08 - Leon Ware - Loceans (Moon Ride 2008, Stax)
09 - Madlib - Anthenagin' (Beat KonductaVol.05 : Dil Cosby Suite 2008, Stones Throw)
10 - Koushik - Coolin' (Out my Window 2008, StonesThrow)
11 - Anthony David - Spittin' Game (Acey Duecy 2008, Republic)


15ème “Plat du Jour” et premier de cette nouvelle année « scolaire », avec aujourd’hui un mixe d’environ 40 minutes présentant dix albums sortis durant l’été ou qui s'apprêtent à l’être dans les prochains jours.

En musique donc, un grand voyage à travers les Etats-Unis, puisque l’on part de Tucson en Arizona, avec d’un côté la paire Joey Burns/ John Convertino de Calexico et de l’autre l’immense Howe Gelb et Giant Sand accompagné par Isobel Campbell. Puis direction Boston où nous attend la toujours ravissante Juliana Hatfield, non sans d’abord avoir rendu visite à Loudon Wainwright III, basé lui à Los Angeles et qui revisite ses classiques entouré de Joe Henry à la production. Ensuite, c’est New York où le trio Medeski, Martin and Wood reprend à son tour les compositions de John Zorn avant de reprendre la route vers l’Ouest et Los Angeles pour un tour du label Stones Throw avec Madlib et Koushik. Entre temps, on sera passer saluer Leon Ware chez Stax et Anthony David en Géorgie.
Comme la route est longue, on s'arrêtera tout au long de la semaine aux étapes les plus marquantes du parcours.

En attendant, bonne route et donnez de vos nouvelles !

16/08/2008

PLAT DU JOUR 14 - Traveling Alone Ep.06 - Simone Massaron, Carla Bozulich, Zeno de Rossi, Wayne Wang

Simone Massaron with Carla Bozulich - My Hometown (Dandelions on Fire, LongSongRecords)


Dandelions on Fire, où l'un des meilleurs disques de l'année. Simone Massaron guitariste italien dont on avoue qu'on connaissait peu de choses, s'est associé à la chanteuse Carla Bozulich pour cette collection de blues tendus (Never Saw Your Face, Five Dollar Lottery), de ballades soul (Dandelions on Fire) ou folk (Love Me Mine, My Hometown). Le jeu de guitare de Massaron n'est pas sans rappeler dans son économie celui de Marc Ribot et entoure parfaitement la voix voilée de Bozulich, déja auteur plus tôt dans l'année du superbe Hello, Voyager.
Mais Simone Massaron sait également s'entourer d'excellents musiciens, notamment le batteur Zeno de Rossi, entendu auparavant aux côtés du chanteur Vinicio Capossela, ce dernier dont on pourrait parler prochainement. En attendant, user votre exemplaire de Dandelions on Fire jusqu'à la corde.

15/08/2008

PLAT DU JOUR 14 - Traveling Alone Ep.05 - Corin Curschellas, Christian Zehnder, Ericka Stucky

Corin Curschellas - Olma da Vali (Grischunit 2008, Träumton Records

En septembre sortira sur le très bon label allemand Träumton Records le nouveau disque de la chanteuse suisse Corin Curschellas, Grischunit. Accompagnéé de Marc Ribot à la guitare, de Shahzad Ismaily à la basse, Matt Johnson à la batterie et Peter Scherer aux claviers, elle chante en romanche, l’une des quatre langues officielles suisse, parlée dans le canton des Grisons, à l’Est du pays neutre. Si certains arrangements manquent un peu de légèreté, l'ensemble ne manque pas de séduire, la rencontre entre les climats urbains de la musique et ceux "alpins" évoqués par la langue et le chant de Corin Curschellas s'avérant au final fort réussie.

http://www.myspace.com/corincurschellas



Christian Zehnder - Ade (Kraah 2008, Träumton Records)

Sur le même label, on relévera également le disque à paraître, lui aussi en septembre, du chanteur suisse Christian Zehnder. C'est sa voix qui est au centre de Kraah, une voix qu'il maîtrise parfaitement et dont il se sert dans des vocalises convoquant les techniques de chant d'Asie Centrale, du yodel et du jazz. Mais si on est séduit par les prouesses vocales de Christian Zehnder, on l'est aussi par les arrangements qui entourent ces dernières. Une contrebasse et des percussions pour solides fondations et, par dessus, un accordéon, des cordes, une trompette et une clarinette qui jouent toujours juste. Une découverte qui vaut le détour.

http://www.myspace.com/christianzehnder


http://www.myspace.com/traumton

Ericka Stucky - Gazoline-Polka (Suicidal Yodels 2007, Träumton Records)

Enfin, toujours chez Träumton, on rappellera l'excellent Suicidal Yodels de la chanteuse suisse Ericka Stucky, paru lui l'année dernière.

http://www.myspace.com/erikastucky

14/08/2008

PLAT DU JOUR 14 - Traveling Alone Ep.04 - Daniel Zamir, Phantom Orchard

Daniel Zamir - Love (I Believe 2008, Tzadik)

On passera vite sur la religiosité un peu grossière du saxophoniste israélien Daniel Zamir pour s'intéresser à sa musique. Encore une fois, ce sont Greg Cohen et Joey Baron qui forment la rythmique, accompagnés cette fois du pianiste Uri Caine. Devant eux, Zamir joue beaucoup, insufflant à ses superbes mélodies "juives" énergie et lyrisme. Des qualités déja présentes sur Children of Israel, paru en 2002 chez Tzadik. Mais contrairement à celui-ci, sur lequel il soufflait d’un bout à l’autre avec l’énergie du désespoir, I Believe comporte plusieurs plages où le saxophoniste sait faire preuve de tendresse, comme ce magnifique Love ou encore Let Me In Under Your Wing et le morceau qui donne son titre à l’album et conclut ce dernier.

http://www.myspace.com/danielzamir


Phantom Orchard feat.Maja S.Ratkje - Omni (Orra 2008, Tzadik)

Sur Tzadik toujours, le nouvel album de Phantom Orchard, duo formé de la harpiste Zeena Parkins et de la manipulatrice d’électroniques Ikue Mori, est une merveille. En invitant le fantastique percussionniste Cyro Baptista à poser ses rythmes sur leurs compositions, Parkins et Mori ont eu une idée lumineuse. Car l’imagination sans limite de Baptista apporte à la musique onirique du duo une touche d’humour, de légèreté, voir d’accessibilité. Passionnant d’un bout à l’autre, déroutant mais à la portée de toutes les oreilles, écouter les 50 minutes d’Orra les yeux fermés est une expérience chaudement recommandée.