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22/10/2008

PLAT DU JOUR 17 - Ep.05 - Lucinda Williams, Jolie Holland


La même impression domine après l’écoute des nouveaux albums de Lucinda Wiliams et de Jolie Holland : la déception.

Sur Little Honey de la première, ça commence vraiment très mal avec Real Love et son riff emprunté à Led Zeppelin. Du gros rock qui tâche et qui ne fait pas nos affaires. Pour ça, on attendra Tears of Joy, premier d’une poignée de morceaux plutôt sympathiques. Depuis West, son précédent album, on a compris qu’il faudra toujours supporter quelques lourdeurs et des parties de guitares de bûcherons pour s’enthousiasmer sur les meilleurs morceaux de Lucinda Williams. Ici, il faut se taper un Honey Bee où l’on jurerait entendre Patti Smith pour se permettre la délicatesse de Knowing ou de Rarity. On aimerai toujours entendre la voix rauque de Williams sur des morceaux acoustiques comme Heaven Blues ou Plan to Marry.
Mais Little Honey est un album bancal qui ne bénéficie malheureusement ni de la production haut de gamme d’Hal Willner ni de la finesse de musiciens qui oeuvraient sur West (Bill Frisell, Rob Burger, Jenny Scheinman).

Lucinda Williams - Knowing (Little Honey 2008, LostHighway)



Jolie Holland commence elle son Living and The Dead, un disque à la pochette effroyable, par un Mexico City à la limite, à la fois très agaçant et plutôt sympathique en même temps.
En tout cas, jetez un œil (ne le perdez pas) et une oreille (on s'entend...) sur cette version acoustique :

Jolie HollandMexico City (Acoustique)

La suite tombe du mauvais côté et les morceaux s’enchaînent sans passion, malgré la présence des désormais incontournables M.Ward et Marc Ribot aux guitares.
Peut-être un disque qu’on pourra apprécier pendant un long trajet en voiture. Chez soi ça ne prend pas et pour aller droit au but, on écoutera ce très joli Fox in Its Hole aux guitares lumineuses ou Love HenryHolland est accompagnée d’une harpe qui lui va bien. Où l'on comprend à quel point quelqu’un comme Tom Waits est à des années lumières de la concurrence, dans son utilisation des instruments, dans la qualité des arrangements, dans la surprise qui attend l’auditeur à chaque morceaux,. On sent chez Jolie Holland un intérêt certain pour ce genre d’univers mais il y a encore bien trop de retenue chez elle pour entrer dans la cour des très grands.

Jolie HollandFox in its Hole (The Living and The Dead 2008, Anti)

14/10/2008

PLAT DU JOUR 17 - Ep.01, Le Mix - Lucinda Williams, Jolie Holland, B.B.King, John Zorn, Bob Dylan, Danilo Perez, McCoy Tyner


Spadee Sam presents – Plat du Jour 17 Mix

01 – McCoy Tyner with Marc Ribot500 Miles (Guitars 2008, McCoyTynerMusic)
02 – Danilo PerezAcross The Crystal Sea (Across The Crystal Sea 2008, UniversalJazz)
03 – John ZornMamme Loshen (Filmworks XX : Sholem Aleichem 2008, Tzadik)
04 – B.B.KingBackwater Blues (One Kind Flavor 2008, Geffen)
05 – Lucinda WilliamsTears of Joy (Little Honey 2008, LostHighway)
06 – Bob DylanAin’t Talkin’ (Tell Tale Sign-Bootleg Series Vol.08 2008, Columbia)
07 – Lucinda WilliamsHeaven Blues (Little Honey 2008, LostHighway)
08 – Jolie HollandFox in Its Hole (The Living and The Dead 2008, Anti)
09 – John ZornLucky Me, I’m an Orphan! (Filmworks XX : Sholem Aleichem 2008, Tzadik)
10 – Jolie HollandLove Henry (The Living and The Dead 2008, Anti)

Le légendaire pianiste de John Coltrane s’amuse avec Marc Ribot, comme le fait le celui du quartet actuel de Wayne Shorter avec le grand orchestre de Claus Ogerman qu’on avait entendu en 1977 « Amoroso » de Joao Gilberto. Sinon, John Zorn et la harpe de Carol Emmanuel pour des nouvelles musiques de films, B.B.King ressuscité par T-Bone Burnett, les fonds de tiroir de Bob Dylan et deux fortes têtes de la chanson américaine, Jolie Holland et Lucinda Williams, de retour pour le meilleur et pour le pire.

21/06/2008

JENNY SCHEINMAN, Un 21 juin entre San Francisco et New York


SPADEE SAM presents – June 21; a Jenny Scheinman Mix

01 – Jenny ScheinmanShame, Shame, Shame (Jenny Scheinman 2008, Koch)
02 – Jenny ScheinmanSeating of The Bride (The Rabbi’s Lover 2002, Tzadik)
03 – Charming HostessKlezsex (Eat 1999, Vaccination)
04 – Scott Amendola BandOladipo (Believe 2005, Cryptogramophone)
05 – Vinicius CantuariaChuva (Cymbals 2007, Naive)
06 – Marta TopferovaSemana Azul (La Marea 2005, WorldVillage)
07 – Vinicius CantuariaIrapurù (Vinicius 2001, TransparentMusic)
08 – Jenny ScheinmanTango for Luna (Shalagaster 2004, Tzadik)
09 – Doug WieselmanTango (Dimly Lit-Collected Soundtracks 1996-2002 2003, Tzadik)
10 – Bill FrisellAnywhere Road (The Intercontinentals 2003, Nonesuch)
11 – Scott Amendola BandHis Eye Is On The Sparrow (Cry 2003, Cryptogramophone)
12 – Bill FrisellHymn for Ginsberg (Unspeakable 2004, Nonesuch)
13 – Jenny ScheinmanJune 21 (12 Songs 2005, Cryptogramophone)
14 – Vinicius CantuariaCubanos Postizos (Live at The Skirball Center 2003, Kufala)
15 – Jenny ScheinmanMilk Bottle (Shalagaster 2004, Tzadik)
16 – Carla Bozulich feat.Willie NelsonCan I Sleep in Your Arms (Red-Headed Stranger 2003, DiChristineStairBuilders)
17 – Norah JonesI’ve Got To See You Again (Come Away With Me 2002, BlueNote)
18 – Jenny ScheinmanThe Burro (The Rabbi’s Lover 2002, Tzadik)



C’est en 2002 qu'on fit véritablement connaissance avec la violoniste américaine Jenny Scheinman. Cette même année paraissaient en effet The Rabbi’s Lover chez Tzadik, ainsi que Come Away with Me, l’album de son amie Norah Jones, auquel elle participait.
Ce n’était pas son premier disque, mais The Rabbi’s Lover, paru dans la série Radical Jewish Culture du label Tzadik, marqua l’apparition de la musicienne sur le devant de la scène new-yorkaise. Autour d’elle , pour célébrer la maîtresse du rabbin, rien de moins que Greg Cohen et Trevor Dunn à la contrebasse, Kenny Wollesen à la batterie, Russ Johnson à la trompette et Adam Levy à la guitare. On retrouvait les mêmes sur le premier album de Norah Jones, qui s’il n’était pas le disque le plus aventureux du siècle avait pour lui de contenir d’excellentes chansons, jouées par de non moins excellents musiciens (Bill Frisell, Brian Blade, Rob Burger, Tony Scherr).

A la fin des années 90, Jenny Scheinman s’installe définitivement à New York. Auparavant, elle grandit et apprit la musique à San Francisco. C’est là qu’elle devint professionnelle et qu’elle intègra la formation du batteur Scott Amendola, pour trois excellents disques (deux d’entre eux sur le label Cryptogramophone), avec également le guitariste Nels Cline. Dans le Scott Amendola Band, on pouvait déjà entendre dans son jeu de violon un sens de la mélodie de l'espace remarquable.


Scott Amendola Band
avec Nels Cline et Jenny Scheinman - Live 2007
Nels Cline et Jenny Scheinman - Live


Elle fait la rencontre de Lee Townsend, patron du label Nonesuch, et ce dernier lui présente le guitariste Bill Frisell, avec qui va débuter une étroite collaboration artistique. Depuis dix ans, Jenny Scheinman est ainsi de tous les projets avec cordes du guitariste.


Bill Frisell
Band avec Jenny Scheinman - Sugar Baby, Live


On retrouvera à plusieurs reprises le duo Frisell/Scheinman avec le chanteur-guitariste brésilien Vinicius Cantuaria, par exemple sur le magnifique Vincius, paru en 2001, sur lequel interviennent également Caetano Veloso, le bassiste Marc Johnson, Marc Ribot ou le trompettiste Michael Leonhardt. Cantuaria, installé depuis de nombreuses années à New York, est membre avec Scheinman du beau projet de Frisell, The Intercontinentals.
Leur collaboration trouve son sommet sur le disque Live at the Skirball Center, enregistré en 2003, probablement l’un des plus beaux disques jamais enregistré en concert. La rythmique basse (Sergio Brandao) / percussions (Paulo Braga à la batterie, Nanny Assis aux percussions) est extraordinaire, et les mélodies de la violoniste accompagnent à merveille le jeu de guitare économe et subtil de Vinicius Cantuaria.


Marta Topferova
avec Jenny Scheinman - Live

L’un des fidèles de Bill Frisell est le multi instrumentiste Tony Scherr. C’est lui qui tient la basse sur son dernier disque, History Mystery, ou Scheinman est également présente au sein d’un trio de cordes comprenant aussi Eyvind Kang et Hank Roberts.
Tony Scherr est membre de Sex Mob, l’une des formations du trompettiste Steven Bernstein. C’est aussi un excellent guitariste, chanteur (deux albums dont le dernier, Twist in the Wind, est sorti il y a quelques semaines sur Smells Like Records, et comporte entre autres le superbe I Could Understand) et un producteur recherché. Il s’est donc occupé du premier disque vocal de Jenny Scheinman, paru il y a quelques jours chez Koch et qui, à l’instar de son amie Norah Jones, montre le goût de la violoniste pour les chansons américaines, celles écrites par Bob Dylan, Lucinda Williams ou Tom Waits.


Tony Scherr
- I Could Understand, Live at the Ballroom 2008


De San Francisco à New York, le voyage est long. Pour la route, en plus des disques de Jenny Scheinman, le recueil de nouvelles de Sam Shepard, Ballade au Paradis (Crusing Paradise 1996) (ed.Pavillons Robert Laffont 1997), ferait un excellent compagnon de route.

09/03/2008

PLATS DU JOUR 4 - I Can't Stand The Rain - James Hunter,Grayson Capps,Seth Walker,Lizz Wright,Cassandra Wilson,Ericka Stucky,Sarah-Janes Morris,...



Deux mixes et du blues, d'abord "masculin" puis "féminin".

Spadee Sam presents Going With The Grain Mix : http://media.putfile.com/Spadee-Sam-presents---Going-With-The-Grain-Mix

01 – James HunterA Rose in Spanish Harlem (The Harlem Experiment, RopeaDope 2007)
02 – Soul of John BlackDeez Blues (The Good Girl Blues, YellowDogRecords 2007)
03 – Grayson CappsJunior and The African Queen (Songbones, Hyena 2007)
04 – Seth WalkerGoing With The Grain (Restless, 2002)
05 – James HunterMollena (People Gonna Talk, 2006)


A Rose in Spanish Harlem, l’originale par Ben E.King :

http://www.youtube.com/watch?v=pQQkh_NR60Y&feature=related

Le clip de Deez Blues par The Soul of John Black :

http://www.youtube.com/watch?v=jzYIQZGDnow


Give it to Me, Grayson Capps en concert :

http://www.youtube.com/watch?v=V9m2IrtDvXM

Seth Walker sur un magnifique Since I Fell For You :

http://www.youtube.com/watch?v=bJs3cyArnr0


L' anglais James Hunter, Mollena en concert :

http://www.youtube.com/watch?v=qw69J_HW4J4



Spadee Sam presents Women Get The Blues Mix : http://media.putfile.com/Spadee-Sam-presents---Women-Get-The-Blues-Mix

01 – Lizz WrightI Idolize You (The Orchard, Verve 2008)
02 – Cassandra WilsonEasy Rider (Thunderbird, BlueNote 2006)
03 – Sarah-Jane MorrisI Can’t Stand The Rain (August, Jvc 2001)
04 – Erika StuckyGazoline-Polka (Suicidal Yodels, 2007)
05 – Lucinda WilliamsDisgusted (Ramblin’, SmithsonianFolkways 1979)
06 – Mary FlowerRiver of Joy (Ragtime Gal, Bluesette 2003)
07 – Madeleine PeyrouxLife Is Fine (The Inner Flame, Tribute to Rainer Ptacek, Atlantic/WEA 1997)

Sur son dernier disque, le moyen The Orchard, la chanteuse Lizz Wright reprend I Idolize You, un morceau écrit par Ike Turner, avec entre autres Oren Bloedow (Elysian Fields, La Mar Enfortuna) à la guitare. Ici, c'est à Stop de Joe Henry, popularisé en son temps par Madonna, qu'elle s'attaque :


http://www.youtube.com/watch?v=Ll_G4QFYVhA

Et la même chanson, acoustique, par la belle soeur de Joe Henry :

http://www.youtube.com/watch?v=Pl2mDSPlA-c&feature=related


C'est sur l'album Thunderbird, produit par T-Bone Burnett, qu'on peut entendre Easy Rider. Sur cette vidéo, la superbe Cassandra Wilson est accompagnée par les guitaristes Martin Sewell et Brandon Ross :

http://www.youtube.com/watch?v=1b6nYkV7ot8


Il y’a quelques années, Sarah-Jane Morris chantait ça :

http://www.youtube.com/watch?v=6rvut1gO6i0&feature=related

Sur August, avec Marc Ribot à la guitare, non seulement elle ne supporte pas la pluie mais en plus elle reprend ce magnifique Don't Leave Me This Way, acoustique .

La suissesse Erika Stucky :

http://www.youtube.com/watch?v=v7L3tPHXDrU&feature=related

Cypress Grove Blues par la spécialiste du fingerpicking Mary Flower :

http://www.youtube.com/watch?v=ZmTldIIVYg4

Can’t Let Go par la géniale Lucinda Williams :

http://www.youtube.com/watch?v=4mlp7N3t1fs&feature=related

Madeleine Peyroux , Don’t Cry Baby, forcément moins bien que ce superbe Life Is Fine sur l'album hommage au guitariste Rainer Ptacek :

http://www.youtube.com/watch?v=bjQJyVXK5fU


Et pour finir, le très beau duo de la chanteuse Bethany Yarrow et du violoncelliste Rufus Cappadocia :

http://www.youtube.com/watch?v=iuXc-RLtblY



et ces vidéos sur http://www.myspace.com/bethanyandrufus



Et la pluie s'arrête...

02/01/2008

AMERICANA - Mavis Staples, Lucinda Williams, Howe Gelb


Photo : Claudia Marschal



Comme prévu, revenons sur les meilleurs disques parus en 2007. Pour commencer, trois des grands disques américains de l'année passée, ceux de Mavis Staples, de Lucinda Williams et de Howe Gelb.
Points communs à ces trois albums: américains certes, mais aussi, il faut l'avouer, plutot inégaux. Alors pourquoi sont-ils les meilleurs ? c'est simple, les moments forts sur ces trois disques le sont bien plus que chez n'importe qui en 2007.

We'll Never Turn Back est de loin le meilleur album de Mavis Staples. Les précédents étaient souvent assez mal produits, tandis que sur celui-ci, Ry Cooder et son fils Joachim font du très bon boulot.
Ni synthés, ni batterie en plastique, c'est acoustique que jouent le guitariste américain avec Mike Elizondo à la contrebasse et Jim Keltner à la batterie sur la fantastique reprise de JB Lenoir, Down In Mississippi, premier titre de l'album, vite suivi par le tout aussi génial Keep You Eyes On The Prize ou la voix grave et rugueuse de Mavis Staples fait frissonner. Regardez aussi le clip, archives qui montrent l'horeur du racisme dans le sud des Etats-Unis il y a de cela quelques dizaines d'années seulement.
Plus joyeux, sur YouTube on peut voir Mavis Staples chanter Eyes On The Prize sur les plateaux de plusieurs émissions de télé américaines, accompagnée par l'excellent guitariste de blues Rick Holmstrom (auteur notamment du très recommandable Hydraulic Groove en 2002 et du tout récent Late In The Night).
La chanteuse est encore au sommet sur le terrible Is The Mississippi ou elle dialogue avec ses choristes et la guitare splendide de Ry Cooder.
Si On My Way conclut en beauté cette première partie d'album impeccable, la suite est un cran au dessous mais comment rester à un tel niveau tout le long du disque ?
Comme Ry Cooder sur We'll Never Turn Back, le producteur new-yorkais Hal Willner fait du superbe travail sur West, le dernier disque de Lucinda Williams. Revoila Jim Keltner à la batterie mais également Bill Frisell à la guitare, la violoniste Jenny Scheinman et l'accordéoniste du Tin Hat Trio, Rob Burger.
Avec des musiciens pareils, l'attente n'est pas longue avant d'entendre des merveilles comme ce magnifique Mama You Sweet ou la voix légèrement éraillée de Lucinda Williams est accompagnée par les balais de Jim Keltner et les arpèges de guitare de Bill Frisell avant que l'accordéon de Rob Burger ne conclue un morceau en apesanteur.
Plus loin, la voix de Williams donne froid dans le dos sur Unsuffer Me ("My Joy is dead"), qui donne malheureusement un peu trop dans l'emphase.
Sur Rescue puis Words, la chanteuse retrouve le chemin des merveilles, en partie grace à ses accompagnateurs de luxe. Avec ces deux morceaux et Mama You Sweet, on tient trois merveilles de chansons, à des années-lumières de tout ce qui se fait dans la chanson française actuelle, sans musique, sans rythme et sans musiciens.
Et l'on n'a pas encore parlé de Wrap My Head Around That, funk glacial et répétitif de presque dix minutes, ou la chanteuse utilise un phrasé presque hip-hop a vous glacer le sang. Fantastique.


Howe Gelb est sans aucun doute l'un des plus grands musiciens actuels. Et disons-le tout de suite, Down Home 2-Return To San Pedro, c'est la grande classe. Enregistré dans une petite église à San Pedro, en hommage à son défunt ami, le guitariste Rainer Ptacek, il est seul ou presque à la guitare sur ce disque ou il alterne inédits et titres plus anciens.
Train Singer Song, The Hangin' Judge ("If You're not the new Dylan, who are you?") sont excellents, The Wild Frontier est hilarant, y'a t-il plus classe et plus cool que All Done in Again, Notoriety ou Lonely Man You Are ?
Pour terminer, Down On Home achève d'écoeurer la concurrence qui ne pourra que s'incliner devant tant de facilité et de talent. Tant de disques folks sortent chaques semaines, gardez votre argent pour ce Down Home 2-Return To San Pedro, vous ne retournerez peut-etre jamais à San Pedro mais vous vous tournerez définitivement vers Howe Gelb !

15/09/2007

JOE HENRY - CIVILIANS (Anti, 2007)



Plus accessible et moins dense que les précédents Scar (Mammoth, 2001) et Tiny Voices (Anti, 2003), deux des plus grands disques parus ces dernières années, Civilians, le nouveau disque de Joe Henry est assez décevant. Dans les interventions des musiciens, la qualité de la production (Joe Henry, Craig Street) et celle du songwriting de Henry, se trouvait la quasi-perfection des deux disques précédents. Ici, ces détails qui habitaient le bien nommé Tiny Voices ont quasiment disparu au profit d'un accompagnement de mandoline assez fatiguant sur plusieurs titres.
Vous voudrez bien d'un autre coupable ? Si de la guitare de Bill Frisell s'échappent des notes toujours magnifique, il semble en retrait(e?!) sur ce disque et sa contribution aux albums de différents chanteurs folks américains ces dernières années n 'est pas toujours d'un interet majeur. Les derniers à avoir profité du talent de Frisell étant Vic Chesnutt sur Ghetto Bells (NewWest, 2005) (le morceau Forthright notamment) et Lucinda Williams sur "West" (LostHighway,2007).
Mais revenons à Civilians. La chanson titre qui ouvre l’album est, malgré une intro très "Madeleine Peyroux» plutôt pas mal. Suit Parker’s Mood à laquelle on préfèrera le morceau de Charlie Parker, puis Civil War, un peu indigeste.
On croit tenir quelque chose avec Time Is a Lion et son intro bluesy, mais on est vite refroidi par un refrain qui manque réellement de finesse.
You Can’t Fail Me Now me plait aussi peu que la version de Loudon Wainwright III sur son dernier disque Strange Weirdos et qui est d’ailleurs à peu de choses près la même (le même morceau et les mêmes musiciens, forcément...).
Pour les meilleurs moments, on écoutera Scare Me To Death, Our Song, le superbe Love Is Enough, et I Will Write My Book avec Van Dyke Parks au piano. God Only Knows termine le disque sur une note sombre mais superbe. On soulignera sur ce dernier titre le très bel accompagnement du batteur Jay Bellerose, formidable tout au long de l'album. Malheureusement, c'est souvent trop long, trop lent, comme sur Wave ou Shut Me Up et l’on sort du disque fatigué par l'accompagnement de Greg Leisz à la mandoline.
Dans une interview, on peut lire Joe Henry s'exprimer sur la magnifique photo de John Cohen qui illustre le disque : « on ne sait pas si la fille se dirige vers un mariage ou un enterrement ». C’est un peu le sentiment qu’on a après Civilians. Ni totalement déçu, ni vraiment enthousiasmé, on continuera encore un peu la route, histoire de voir...
Et l'on verra Joe Henry interpréter les chansons de Civilians dans l'émission "Morning Becomes Eclectic" sur la radio de Los Angeles KCRW.
Taper "Joe Henry" dans le moteur de recherche de l'émission et comparer avec sa prestation en 2003 pour l'album Tiny Voices.
Au plaisir.