Leonard Cohen, Bob Dylan, Neil Young, Ramblin’ Jack Elliott, Allen Toussaint, Booker T, Prince ou encore Joe Bataan, autant de légendes vivantes qui publient ce mois-ci leurs nouveaux disques. Revue d’effectif sans concession.
Découvrez Bob Dylan!
Le retour sur scène de Leonard Cohen fait plutôt plaisir. Mais ce « Live in London » n’apportera rien de plus à ce que l’on connaissait déjà du poète aviné. Une voix, grave, superbe, des textes admirables mais des arrangements comme il ne devrait pas en exister. Comment un type qui s’habille si bien peut-il faire preuve d’aussi mauvais goût en matière de musique ! Cela restera pour toujours un mystère.
Un autre qui aurait mieux fait de s’abstenir, c’est Booker T, sans ses MG’s. Le clavier légendaire du label Stax de la grande époque, souvenez-vous, Green Onions, aligne sur son nouveau disque des compositions sans saveurs et des reprises inutiles (Hey Ya d’Outkast, Get Behind The Mule de Tom Waits). Même la guitare électrique de Neil Young sur Native New Yorker n’y peut rien, on s’ennuie ferme sur ce Potato Hole.
De son côté, le Canadien publie Fork In The Road, sorte de pendant discographique au Gran Torino de Clint Eastwood : pas déplaisant à l’écoute, plutôt efficace de temps à autre (Just Singing a Song), le disque est également sans surprise, assez lourd et traite d’un sujet absolument essentiel : la voiture écologique ! «Hit The Road » Neil !
Dans la série des grands chanteurs sur le déclin, celui pour qui on éprouve le plus de peine est Joe Bataan. Accompagné par un groupe indigent (Los Fulanos), le « King of Latin Soul » n’a visiblement plus beaucoup d’essence dans le réservoir. Son précédent come-back pour Call My Name paru en 2005 sur le label VampiSoul était déjà mi-figue mi-raisin mais celui-ci est carrément inécoutable. Bataan s’attaque une dernière fois à I Wish You Love, trente-cinq ans après sa magnifique première version du tube de Charles Trénet et s’effondre, à bout de force. Que reste-il de nos amours ?
Heureusement, plusieurs de ces grands anciens rattrapent le coup.
Lui n’est pas encore au « Hall of Fame » mais pourrait bien y être intronisé bientôt, tant son travail de production pour des monuments de la musique américaine (Solomon Burke, Bettye Lavette) est admirable
Auteur de la meilleur chanson du dernier Madeleine Peyroux (Love and Treachery), et surtout producteur des nouveaux disques de Ramblin’ Jack Elliott et Allen Toussaint, Joe Henry est l’homme de ce printemps.
Sur Bright Mississippi, le légendaire pianiste de la Nouvelle-Orléans joue des morceaux de Thelonious Monk, Duke Ellington, Django Reinhardt ou Sydney Bechet, accompagné par, excusez du peu, Marc Ribot Brad Mehldau, Joshua Redman, Don Byron ou encore Nicholas Payton. Pas une faute de goût, de la soul qui n’en aurait pas la forme, du jazz en fait, et surtout un sacré bonheur à l’écoute de ce disque d’Allen Toussaint qu’on devrait offrir à tous ceux qu’on aime.
Découvrez Bob Dylan!
Le retour sur scène de Leonard Cohen fait plutôt plaisir. Mais ce « Live in London » n’apportera rien de plus à ce que l’on connaissait déjà du poète aviné. Une voix, grave, superbe, des textes admirables mais des arrangements comme il ne devrait pas en exister. Comment un type qui s’habille si bien peut-il faire preuve d’aussi mauvais goût en matière de musique ! Cela restera pour toujours un mystère.
Un autre qui aurait mieux fait de s’abstenir, c’est Booker T, sans ses MG’s. Le clavier légendaire du label Stax de la grande époque, souvenez-vous, Green Onions, aligne sur son nouveau disque des compositions sans saveurs et des reprises inutiles (Hey Ya d’Outkast, Get Behind The Mule de Tom Waits). Même la guitare électrique de Neil Young sur Native New Yorker n’y peut rien, on s’ennuie ferme sur ce Potato Hole.
De son côté, le Canadien publie Fork In The Road, sorte de pendant discographique au Gran Torino de Clint Eastwood : pas déplaisant à l’écoute, plutôt efficace de temps à autre (Just Singing a Song), le disque est également sans surprise, assez lourd et traite d’un sujet absolument essentiel : la voiture écologique ! «Hit The Road » Neil !
Dans la série des grands chanteurs sur le déclin, celui pour qui on éprouve le plus de peine est Joe Bataan. Accompagné par un groupe indigent (Los Fulanos), le « King of Latin Soul » n’a visiblement plus beaucoup d’essence dans le réservoir. Son précédent come-back pour Call My Name paru en 2005 sur le label VampiSoul était déjà mi-figue mi-raisin mais celui-ci est carrément inécoutable. Bataan s’attaque une dernière fois à I Wish You Love, trente-cinq ans après sa magnifique première version du tube de Charles Trénet et s’effondre, à bout de force. Que reste-il de nos amours ?
Heureusement, plusieurs de ces grands anciens rattrapent le coup.
Lui n’est pas encore au « Hall of Fame » mais pourrait bien y être intronisé bientôt, tant son travail de production pour des monuments de la musique américaine (Solomon Burke, Bettye Lavette) est admirable
Auteur de la meilleur chanson du dernier Madeleine Peyroux (Love and Treachery), et surtout producteur des nouveaux disques de Ramblin’ Jack Elliott et Allen Toussaint, Joe Henry est l’homme de ce printemps.
Sur Bright Mississippi, le légendaire pianiste de la Nouvelle-Orléans joue des morceaux de Thelonious Monk, Duke Ellington, Django Reinhardt ou Sydney Bechet, accompagné par, excusez du peu, Marc Ribot Brad Mehldau, Joshua Redman, Don Byron ou encore Nicholas Payton. Pas une faute de goût, de la soul qui n’en aurait pas la forme, du jazz en fait, et surtout un sacré bonheur à l’écoute de ce disque d’Allen Toussaint qu’on devrait offrir à tous ceux qu’on aime.
Au même moment sort A Stranger Here de Ramblin’ Jack Elliott, lui aussi produit par Joe Henry. Ce dernier a proposé au chanteur folk héritier de Woody Guthrie et père artistique de Bob Dylan, 10 chansons de country blues datant de la Dépression des années 30.
Enregistré comme souvent dans le garage du producteur à Los Angeles avec, là aussi, une équipe de rêve, dont d’autres légendes comme l’arrangeur Van Dyke Parks ou le leader des Los Lobos David Hidalgo, on ne voit aucune faiblesse dans ces reprises de Blind Lemon Jefferson, Blind Willie Willie Johnson, Son House ou Tampa Red. Le disque prend même de la hauteur dans sa deuxième partie, avec les superbes Grinnin’ In Your Face, Falling Down Blues et How Long Blues avant de se conclure sur un monumental Please Remember Me, un blues de derrière les fagots aux discrètes notes de vibraphone.
L’excellente idée de faire appel à David Hidalgo semble avoir fait son chemin ces derniers mois. On retrouve en effet le leader des Los Lobos sur le nouveau Bob Dylan, Together Through Life. Titre et pochette sublime et deux premiers extraits, Beyond Here Lies Nothin’ et Feel a Change Comin’ On, qui, en plus d’être habités par l’accordéon tex-mex d’Hidalgo, sont d’ors et déjà les tubes de l’été.
Enfin, l’incorrigible Prince publie trois disques en même temps, pourquoi pas. Le premier, LotusFlow3r fait la part belle à la guitare, comme sur From The Lotus, une intro jazz-funk qui n’est pas sans rappeller la période The Rainbow Children, North/East/West/South du début des années 2000. Puis on navigue entre pop princière (Morning After, 4Ever), habituels hommages funk (Feel Good, Feel Better, Feel Wonderful) et instrumentaux inutiles (77 Beverly Park). Mais si LotusFlow3r n’est pas un chef d’oeuvre impérissable, il n’en reste pas moins le meilleur disque de Prince depuis The Rainbow Children en 2001. Car avec la sympathique $ ou la superbe Colonised Mind, on retrouve le Love Symbol à son meilleur niveau.
On ne sait en revanche trop quoi penser de Mplsound, à la fois insupportable par ses rythmes digitaux et son vocoder bon marché et en même temps renouant avec l’imparable exubérance kitsch du Prince des années 80.
Enfin, Elixer présente la nouvelle égérie de Prince, Bria Valente. Dotée d’une jolie voix sans être inoubliable, la chanteuse bénéficie surtout d’une poignée d’excellentes chansons signées de son mentor. Here Eye Come est un morceau RnB comme seul Prince peut en écrire, All This Love dégage un charme estival tandis que Something U Already Know est une excellente ballade nu soul. Mais Elixer vaut surtout pour son morceau du même nom, un duo exceptionnel entre Bria Valente et Prince. Crooner de charme, ce dernier remporte haut la main la palme de la séduction en musique, une catégorie pour laquelle n’a-t-il jamais eu de concurrence ?
2 commentaires:
fabuleux!
N'est-ce pas ?!
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