18/04/2011

Hugh Laurie - Let Them Talk (Warner Bros.)

Pour être honnête, je n'ai jamais vu un seul épisode de Dr House, pas même une seule seconde de cette série qui passe sur une chaîne inexistante pour moi en dehors du foot et de la formule 1 (chacun ses vices). Bref, fidèles lecteurs de ce blog, vous l'aurez compris, ça n'est pas de voir un acteur chanter qui m'a fait acheté le disque de Hugh Laurie le jour de sa sortie mais bien la présence à la production de Joe Henry et de son habituelle troupe de musiciens de première classe. Au préalable, si vous achetez ce disque pour votre addiction au médecin à la canne et que vous l'appréciez, alors jetez vous les yeux fermés sur tous les disques qu'a produit Joe Henry depuis quelques années : Ramblin' Jack Elliott, Solomon Bourke, Allen Toussaint, Rodney Crowell, Loudon Wainwright ou encore Bettye Lavette, sans parler de ses propres albums depuis Fuse en 1999.

Sinon, je ne peux rien faire pour vous et vous n'êtes pas le bienvenu ici.

Car il n'y a rien à jeter sur Let Them Talk ou l'on plonge comme dans une eau turquoise. Un disque pour les premières chaudes soirées d'été, sous le porche, une bière fraîche ou un whisky à la main.

Quelques sommets qu'on ne peut passer sous silence : Battle of Jericho d'abord avec des arrangements superbes, violon et accordéon, les choristes habituelles des projets de Joe Henry et ce jeu de batterie à tomber à la renverse de Jay Bellerose. Puis un langoureux After You've Gone chanté par Dr John - celui qu'aurait aimé être Laurie, et ça s'entend - et un Swanee Riber en boogie woogie pulvérisé par le drumming de Bellerose.

Non, rien de révolutionaire dans ce disque. Mais quel plaisir ! L'immense Irma Thomas qui illumine le classique John Henry (croisons les doigts pour qu'elle enregistre un de ces jours un disque entier avec le même producteur), les arrangements de cuivres d'Allen Toussaint sur Tipitina, le bruit d'un verre à whisky, plein, en cristal, que touche Bellerose sur la prise de Winnin' Boy Blues, un duo magistral entre Tom Jones et Irma Thomas sur Baby, Please Make a Change avant une clôture superbe de la star du petit écran, ici tout à fait crédible en pianiste-chanteur des heures tardives, sur la chanson qui donne son nom à l'album.

Pas la peine de faire sa mijorée et de chercher la faille, tout sur Let Them Talk n'est que bonheur et plaisir.


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