Quelques unes des dernières sorties de l'année passées en revue aujourd'hui, avec au programme les disques de Jane Birkin, Anthony Hamilton ,Roy Orbison et John Zorn .
C’est un euphémisme de dire que l’on a suivi de très loin la carrière discographique de Jane Birkin. La curiosité étant souvent récompensé, l'oreille jetée sur Enfants d’Hiver a offert une belle surprise. Sobrement produit et arrangé, évitez peut-être de le passer à votre famille le soir de Noël. Pour un même résultat, laissez plutôt allumé la gaz. Désormais avertis, vous pourrez néanmoins apprécier cet album sans vous passez la corde au cou. Pour la première fois, c’est Jane Birkin elle-même qui a écrit tous les textes, ces derniers mis en musique par, entre autres, Alain Souchon et son fils. Ce sont eux par exemple qui signent le superbe Période Bleue, murmure nostalgique qui précède une évocation de Léo Ferré sur le dépouillé piano/voix A la Grâce de Toi. On relèvera également le majestueux et sombre 14 février, on passera sur l’hommage musicalement raté à la Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi et on terminera sur l’émouvante Les Boîtes (« ces boîtes contiennent toute ma vie »), délicatement accompagné par un accordéon discret.
Au final, on tient avec Enfants d’Hiver le meilleur album de Jane Birkin.
Jane Birkin – Période Bleue (Enfants d’Hiver 2008, Liberty)
Le chanteur Anthony Hamilton se maintient lui à un excellent niveau sur The Point of It All. Hamilton, c’est d’abord une voix superbe, chauffée longtemps dans les chœurs de pionniers de la « nu soul », D’Angelo en tête. Reste la musique. Celle-ci n’évite pas les clichés à quelques reprises (les abominables Her Heart et Soul’s on Fire, une intervention ridicule de David Banner sur Cool) mais surnage suffisamment pour qu’on savoure ce disque, bien meilleur que le dernier John Legend et bien plus authentique que tous les affreux Jamie Lidell ou Raphael Saadiq. Quelques ballades moites valent le détour (Hard to Breathe, Please Stay, The Point of It All) et on avouera être particulièrement emballé par un Prayin’ For You/ Superman qui commence en funk/gospel et se termine sur un blues piano/voix qui laisse entrevoir de sacrées promesses !
Anthony Hamilton – The Day We Met (The Point of It All 2008, SoSoDef)
Non, l’homme aux lunettes noires n’est pas ressorti de sa boîte. En revanche, sa musique en sort fièrement ces temps-ci, avec la publication d’un coffret de quatre disques qui couvrent l’ensemble de sa carrière. Au-delà des tubes de l’immense Roy Orbison, puisque c’est de lui qu’il s’agit (Pretty Woman, Crying, Runnin’ Scared, You Got It), c’est la présence de plusieurs démos et enregistrements guitare/voix qui font de The Soul of Rock N’Roll une acquisition indispensable. A ce moment-là vous allez entendre Precious et Claudette et vous allez frémir à l’écoute de cette voix d’un autre monde.
Roy Orbison – Precious (The Soul of Rock N’Roll 2008, SonyBMG)
Roy Orbison – Claudette (demo) (The Soul of Rock n’Roll 2008, SonyBMG)
Deux disques de John Zorn qui en aura une fois de plus publié une quantité impressionnante cette année. La suite de ses musiques de film d’abord, avec le volume 22, qui fait entendre un quintet vocal a cappella. Mystérieuse et franchement flippante, la musique de The Last Supper se révèle également superbe, quand bien même vous ne l’écouterez pas tous les matins.
John Zorn – The Last Supper (The Last Supper 2008, Tzadik)
Mike Patton gueule, la basse électrique de Trevor Dunn est à son volume maximum, John Zorn fait hurler son saxophone comme aux plus belles heures de Naked City et Joey Baron adore ça. Vous écoutez The Crucible, troisième volet des aventures du trio Moonchild (Dunn, Baron, Patton), augmenté cette fois du maître des lieux, John Zorn lui-même. Tous les éléments des différents projets historiques de ce dernier sont réunis ici, de Naked City donc, aux formations Masada, acoustique et électrique, en passant par Painkiller. Trevor Dunn est particulièrement impressionnant, torturant sa basse de belle manière. Et comme il n’en manquait qu’un, Marc Ribot s’habille en Jimmy Page le temps d’un 9 x 9 calqué sur le Black Dog de Led Zeppelin. Que du bonheur.
John Zorn – 9 X 9 (The Crucible 2008, Tzadik)
Entre tous ces disques, allez voir le magnifique documentaire autobiographique d’Agnès Varda, Les Plages d’Agnès. Des idées incroyables, une inventivité folle, une voix passionnante et une histoire de l’art (Alexander Calder) et du cinéma (Jacques Demy, Chris Marker, Jean-Luc Godard), vous en ressortirez enchanté.
C’est un euphémisme de dire que l’on a suivi de très loin la carrière discographique de Jane Birkin. La curiosité étant souvent récompensé, l'oreille jetée sur Enfants d’Hiver a offert une belle surprise. Sobrement produit et arrangé, évitez peut-être de le passer à votre famille le soir de Noël. Pour un même résultat, laissez plutôt allumé la gaz. Désormais avertis, vous pourrez néanmoins apprécier cet album sans vous passez la corde au cou. Pour la première fois, c’est Jane Birkin elle-même qui a écrit tous les textes, ces derniers mis en musique par, entre autres, Alain Souchon et son fils. Ce sont eux par exemple qui signent le superbe Période Bleue, murmure nostalgique qui précède une évocation de Léo Ferré sur le dépouillé piano/voix A la Grâce de Toi. On relèvera également le majestueux et sombre 14 février, on passera sur l’hommage musicalement raté à la Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi et on terminera sur l’émouvante Les Boîtes (« ces boîtes contiennent toute ma vie »), délicatement accompagné par un accordéon discret.
Au final, on tient avec Enfants d’Hiver le meilleur album de Jane Birkin.
Jane Birkin – Période Bleue (Enfants d’Hiver 2008, Liberty)
Le chanteur Anthony Hamilton se maintient lui à un excellent niveau sur The Point of It All. Hamilton, c’est d’abord une voix superbe, chauffée longtemps dans les chœurs de pionniers de la « nu soul », D’Angelo en tête. Reste la musique. Celle-ci n’évite pas les clichés à quelques reprises (les abominables Her Heart et Soul’s on Fire, une intervention ridicule de David Banner sur Cool) mais surnage suffisamment pour qu’on savoure ce disque, bien meilleur que le dernier John Legend et bien plus authentique que tous les affreux Jamie Lidell ou Raphael Saadiq. Quelques ballades moites valent le détour (Hard to Breathe, Please Stay, The Point of It All) et on avouera être particulièrement emballé par un Prayin’ For You/ Superman qui commence en funk/gospel et se termine sur un blues piano/voix qui laisse entrevoir de sacrées promesses !
Anthony Hamilton – The Day We Met (The Point of It All 2008, SoSoDef)
Non, l’homme aux lunettes noires n’est pas ressorti de sa boîte. En revanche, sa musique en sort fièrement ces temps-ci, avec la publication d’un coffret de quatre disques qui couvrent l’ensemble de sa carrière. Au-delà des tubes de l’immense Roy Orbison, puisque c’est de lui qu’il s’agit (Pretty Woman, Crying, Runnin’ Scared, You Got It), c’est la présence de plusieurs démos et enregistrements guitare/voix qui font de The Soul of Rock N’Roll une acquisition indispensable. A ce moment-là vous allez entendre Precious et Claudette et vous allez frémir à l’écoute de cette voix d’un autre monde.
Roy Orbison – Precious (The Soul of Rock N’Roll 2008, SonyBMG)
Roy Orbison – Claudette (demo) (The Soul of Rock n’Roll 2008, SonyBMG)
Deux disques de John Zorn qui en aura une fois de plus publié une quantité impressionnante cette année. La suite de ses musiques de film d’abord, avec le volume 22, qui fait entendre un quintet vocal a cappella. Mystérieuse et franchement flippante, la musique de The Last Supper se révèle également superbe, quand bien même vous ne l’écouterez pas tous les matins.
John Zorn – The Last Supper (The Last Supper 2008, Tzadik)
Mike Patton gueule, la basse électrique de Trevor Dunn est à son volume maximum, John Zorn fait hurler son saxophone comme aux plus belles heures de Naked City et Joey Baron adore ça. Vous écoutez The Crucible, troisième volet des aventures du trio Moonchild (Dunn, Baron, Patton), augmenté cette fois du maître des lieux, John Zorn lui-même. Tous les éléments des différents projets historiques de ce dernier sont réunis ici, de Naked City donc, aux formations Masada, acoustique et électrique, en passant par Painkiller. Trevor Dunn est particulièrement impressionnant, torturant sa basse de belle manière. Et comme il n’en manquait qu’un, Marc Ribot s’habille en Jimmy Page le temps d’un 9 x 9 calqué sur le Black Dog de Led Zeppelin. Que du bonheur.
John Zorn – 9 X 9 (The Crucible 2008, Tzadik)
Entre tous ces disques, allez voir le magnifique documentaire autobiographique d’Agnès Varda, Les Plages d’Agnès. Des idées incroyables, une inventivité folle, une voix passionnante et une histoire de l’art (Alexander Calder) et du cinéma (Jacques Demy, Chris Marker, Jean-Luc Godard), vous en ressortirez enchanté.
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