Spadee Sam presents – Plat du Jour 31
01 – Sharon Jones and The Dap-Kings – Mama Don’t Like My Man (I Learned The Hard Way, Daptone Records 2010)
02 – Marva Wright – Can’t Nobody Love You (Born With The Blues, Virgin 1996)
03 – Bettye Lavette – Salt of The Earth (Interpretations-The British Rock Songbook, Anti 2010)
04 – Solomon Burke – Oh What a Feeling (Nothing’s Impossible, E1 Entertainment 2010)
05 – Roky Erikson with Okkervil River – Think as One (True Love Cast Out All Evil, Anti 2010)
06 – Jakob Dylan – Lend a Hand (Women and Country, Sony 2010)
07 – Natalie Merchant – The Janitors Boy (Leave Your Sleep, Nonesuch 2010)
01 – Sharon Jones and The Dap-Kings – Mama Don’t Like My Man (I Learned The Hard Way, Daptone Records 2010)
02 – Marva Wright – Can’t Nobody Love You (Born With The Blues, Virgin 1996)
03 – Bettye Lavette – Salt of The Earth (Interpretations-The British Rock Songbook, Anti 2010)
04 – Solomon Burke – Oh What a Feeling (Nothing’s Impossible, E1 Entertainment 2010)
05 – Roky Erikson with Okkervil River – Think as One (True Love Cast Out All Evil, Anti 2010)
06 – Jakob Dylan – Lend a Hand (Women and Country, Sony 2010)
07 – Natalie Merchant – The Janitors Boy (Leave Your Sleep, Nonesuch 2010)
Sharon Jones, toujours accompagnée de ses fidèles Dap-Kings, continue d’œuvrer pour le retour à une certaine soul à l’ancienne. I Learned The Hard Way, son quatrième album, s'avère d’excellente facture, à défaut d’être totalement renversant. The Game gets Old évoque les Supremes de Diana Ross et on résiste mal aux chœurs imparables sur le morceau qui donne son nom à l’album. Better Things to Do s'annonce comme l'un des morceaux de l’été tandis que l'on aurait volontiers offert le langoureux Window Shopping à la production experte de Willie Mitchell. Enfin, entre explosions de cuivres et clavier vintage, I’ll Still Be True est l’un des meilleurs moments d’un disque chaudement recommandé.
Disparue fin mars à l’âge de 62 ans, Marva Wright ne publiera elle plus jamais d’album.. Elle était l’une des très grandes voix de la Nouvelle-Orléans, l’une de celle pour qui le gospel, le blues ou la soul n’avait pas de secrets. Comme beaucoup, elle déménagea après le passage de l’ouragan Katrina en 2005. Elle avait alors quitté les clubs de Louisiane pour une carrière internationale. Quelques merveilles se cachent dans sa discographie (Feel Like Breakin’ Up Somebody’s Home, The Glitter Queen, Born With The Blues, Pray) dont ce titre acoustique qui donne à l’entendre en pleine possession de ses impressionnants moyens vocaux.
On l’a déjà dit, le prochain disque de Bettye Lavette, à paraître en mai, sera consacré à des reprises du répertoire rock britannique. A l’écoute de sa version de Salt of The Earth des Rolling Stones, on déjà est sûr d’y revenir largement.
J’aurai volontiers dépensé mes économies pour assister à la rencontre, il y a quelques mois, entre le producteur Willie Mitchell et le « King of Rock n’Soul », Solomon Burke, au Royal Studio de Memphis.
Deux monuments de la musique soul. L’un, mince et fragile, déjà affaibli par la maladie, l’autre, énorme, assis la plupart du temps sur son trône. Les deux toujours classes, sapés comme personne. Le premier, Willie Mitchell, producteur des chefs d’œuvre d’Al Green et d’Ann Peebles, créateur d’un son unique, moite à souhait. Le second, Solomon Burke, chanteur énorme, pas seulement physiquement, patriarche d’un autre temps, vénéré depuis les Rolling Stones jusqu’au… pape Jean Paul II ! Etonnamment, ils se rencontraient pour la première fois. Et quelle rencontre ! Nothing’s Impossible est tout simplement l’un des plus grands disques de soul jamais enregistré. Sur des arrangements de cordes et de cuivres qui ont fait la légende de Mitchell, Burke chante comme Jésus marche sur l’eau. Un disque qui transpire la complicité entre les deux hommes, leur amour pour cette musique dont Solomon Burke reste aujourd’hui l’un des derniers monstres sacrés.
Si vous ne voyez pas encore bien ce qu’est la soul, jetez une oreille sur Nothing’s Impossible, montez le son au maximum et invitez une amie (ou plutôt un ami, puisqu’on s’adresse ici, c’est bien connu, majoritairement à un public féminin...).
Descendu des soucoupes volantes, Roky Erikson, sorti de l’asile psychiatrique. Celui qui fonda au milieu des années 60 le groupe de rock psychédélique 13th Floor Elevators s’est échappé de sa camisole le temps d’un disque plutôt pas mal, enregistré avec le groupe Okkervil River, sous la houlette de son leader Will Sheff. Des morceaux sortis du tiroir au fond duquel on l’avait forcé à les laissé et qui forment un ensemble un peu gauche, parfois très bon comme ce Think as One, et dans l’ensemble assez attachant, notamment sur des titres comme Be and Bring Me Home ou True Love Cast Out All Evil.
.
Fils de qui vous savez, Jakob Dylan publie Women and Country, son deuxième album solo, dont la pochette le montre sur un cheval blanc, accompagnée d'une demoiselle qui cache son visage...
Le disque étant produit par T-Bone Burnett, on retrouve sans surprise et pour notre plus grand bonheur la patte sonore de ce dernier, son sens de l’espace, son goût pour les graves. Le casting de musiciens est parfait (Marc Ribot à la guitare, Jay Bellerose à la batterie, la plupart oeuvrant sur le Rising Sand d’Alison Krauss et Robert Plant), les jolies voix de Nekko Case et Kelly Hogan en contrepoint sur presque tous les titres et celle, légèrement nasillarde de l’ex chanteur des Wallflowers, dont Burnett avait déjà produit l’un des albums. Légèrement country (They’ve Trapped Us Boys), parfois plutôt pop (Truth for a Truth, Standing Eight Count), certains morceaux sont addictifs (Nothing But The Whole Wide World, We Don’t Live Here Anymore). Et une fois de plus, l'apport exceptionnel de Jay Bellerose à la batterie. On y reviendra.
Il me faut ici dire tout le bien que je pense du nouveau disque de Natalie Merchant, Leave Your Sleep. 26 chansons sur un double album étonnant et passionnant.
L’ex-chanteuse des 10 000 Maniacs a passé de longs mois à sélectionner des poèmes d’ E.E.Cummings ou Robert Louis Stevenson mais aussi d’inconnus puis, à partir de ce matériau, a composé près d’une trentaine de chansons, qu’elle chante accompagnée, entre autres, du trio Medeski, Martin and Wood, du saxophoniste Wynton Marsalis ou encore des Klezmatics.
D’excellentes chansons parfaitement interprétées, que demander de mieux ? Leave Your Sleep est le prototype d’un type d’album en voix de disparition, en France notamment.
Disparue fin mars à l’âge de 62 ans, Marva Wright ne publiera elle plus jamais d’album.. Elle était l’une des très grandes voix de la Nouvelle-Orléans, l’une de celle pour qui le gospel, le blues ou la soul n’avait pas de secrets. Comme beaucoup, elle déménagea après le passage de l’ouragan Katrina en 2005. Elle avait alors quitté les clubs de Louisiane pour une carrière internationale. Quelques merveilles se cachent dans sa discographie (Feel Like Breakin’ Up Somebody’s Home, The Glitter Queen, Born With The Blues, Pray) dont ce titre acoustique qui donne à l’entendre en pleine possession de ses impressionnants moyens vocaux.
On l’a déjà dit, le prochain disque de Bettye Lavette, à paraître en mai, sera consacré à des reprises du répertoire rock britannique. A l’écoute de sa version de Salt of The Earth des Rolling Stones, on déjà est sûr d’y revenir largement.
J’aurai volontiers dépensé mes économies pour assister à la rencontre, il y a quelques mois, entre le producteur Willie Mitchell et le « King of Rock n’Soul », Solomon Burke, au Royal Studio de Memphis.
Deux monuments de la musique soul. L’un, mince et fragile, déjà affaibli par la maladie, l’autre, énorme, assis la plupart du temps sur son trône. Les deux toujours classes, sapés comme personne. Le premier, Willie Mitchell, producteur des chefs d’œuvre d’Al Green et d’Ann Peebles, créateur d’un son unique, moite à souhait. Le second, Solomon Burke, chanteur énorme, pas seulement physiquement, patriarche d’un autre temps, vénéré depuis les Rolling Stones jusqu’au… pape Jean Paul II ! Etonnamment, ils se rencontraient pour la première fois. Et quelle rencontre ! Nothing’s Impossible est tout simplement l’un des plus grands disques de soul jamais enregistré. Sur des arrangements de cordes et de cuivres qui ont fait la légende de Mitchell, Burke chante comme Jésus marche sur l’eau. Un disque qui transpire la complicité entre les deux hommes, leur amour pour cette musique dont Solomon Burke reste aujourd’hui l’un des derniers monstres sacrés.
Si vous ne voyez pas encore bien ce qu’est la soul, jetez une oreille sur Nothing’s Impossible, montez le son au maximum et invitez une amie (ou plutôt un ami, puisqu’on s’adresse ici, c’est bien connu, majoritairement à un public féminin...).
Descendu des soucoupes volantes, Roky Erikson, sorti de l’asile psychiatrique. Celui qui fonda au milieu des années 60 le groupe de rock psychédélique 13th Floor Elevators s’est échappé de sa camisole le temps d’un disque plutôt pas mal, enregistré avec le groupe Okkervil River, sous la houlette de son leader Will Sheff. Des morceaux sortis du tiroir au fond duquel on l’avait forcé à les laissé et qui forment un ensemble un peu gauche, parfois très bon comme ce Think as One, et dans l’ensemble assez attachant, notamment sur des titres comme Be and Bring Me Home ou True Love Cast Out All Evil.
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Fils de qui vous savez, Jakob Dylan publie Women and Country, son deuxième album solo, dont la pochette le montre sur un cheval blanc, accompagnée d'une demoiselle qui cache son visage...
Le disque étant produit par T-Bone Burnett, on retrouve sans surprise et pour notre plus grand bonheur la patte sonore de ce dernier, son sens de l’espace, son goût pour les graves. Le casting de musiciens est parfait (Marc Ribot à la guitare, Jay Bellerose à la batterie, la plupart oeuvrant sur le Rising Sand d’Alison Krauss et Robert Plant), les jolies voix de Nekko Case et Kelly Hogan en contrepoint sur presque tous les titres et celle, légèrement nasillarde de l’ex chanteur des Wallflowers, dont Burnett avait déjà produit l’un des albums. Légèrement country (They’ve Trapped Us Boys), parfois plutôt pop (Truth for a Truth, Standing Eight Count), certains morceaux sont addictifs (Nothing But The Whole Wide World, We Don’t Live Here Anymore). Et une fois de plus, l'apport exceptionnel de Jay Bellerose à la batterie. On y reviendra.
Il me faut ici dire tout le bien que je pense du nouveau disque de Natalie Merchant, Leave Your Sleep. 26 chansons sur un double album étonnant et passionnant.
L’ex-chanteuse des 10 000 Maniacs a passé de longs mois à sélectionner des poèmes d’ E.E.Cummings ou Robert Louis Stevenson mais aussi d’inconnus puis, à partir de ce matériau, a composé près d’une trentaine de chansons, qu’elle chante accompagnée, entre autres, du trio Medeski, Martin and Wood, du saxophoniste Wynton Marsalis ou encore des Klezmatics.
D’excellentes chansons parfaitement interprétées, que demander de mieux ? Leave Your Sleep est le prototype d’un type d’album en voix de disparition, en France notamment.
Natalie Merchant a certes dû y investir de l'argent, qu'elle perdra probablement. Elle a bien sûr bénéficié du soutien d'une maison de disque exceptionnelle, Nonesuch. Mais s'il faut cela pour entendre un disque où les chansons sont "jouées" et pas juste « proposées». J’ai souvent pensé à La Superbe de Benjamin Biolay. Un album sur lequel on trouve de bonnes chansons, souvent terriblement mal jouées, voir pas jouées du tout. Des arrangements de cordes d’un autre temps (sur le morceau titre), des synthés qui ne devraient plus exister, des guitares tièdes. Sur La Superbe, difficile de faire abstraction de la voix et des textes pour se consacrer sur la musique, souvent indigente.
C’est tout l’inverse qui se produit sur Leave Your Sleep ou tout est au même niveau d’excellence. Parce que Merchant s’est entourée de musiciens qui sont, la précision n’est jamais inutile, des gens qui font de la musique et pas juste des gens qui jouent d’un instrument. Sur Leave Your Sleep, on entend des clarinettes, des saxophones, une kora, des guitares, des cordes, une harpe. Du klezmer, des fanfares de Nouvelle-Orléans, du folk, des ballades celtiques, du reggae. A l’heure où des gamines pas mêmes majeures sortent des disques fantômes en quelques mois, écouter celui-ci rappelle que la chanson est aussi travail d’artisan, de labeur, de travail, un véritable métier !
Ah oui, encore un mot pour vous conseillez de ne pas mettre un centime sur les albums suivants :
Jeff Beck – Emotion and Commotion
Bobby McFerrin – Vocabularies
Marcus Miller – Night in Monte Carlo
Difficile de dire quel est le plus mauvais (le Jeff Beck tient la corde) mais le mieux reste de faire l'impasse sur les trois . Sinon, jetez y une oreille et vous saurez tout ce qu’on déteste ici.
C’est tout l’inverse qui se produit sur Leave Your Sleep ou tout est au même niveau d’excellence. Parce que Merchant s’est entourée de musiciens qui sont, la précision n’est jamais inutile, des gens qui font de la musique et pas juste des gens qui jouent d’un instrument. Sur Leave Your Sleep, on entend des clarinettes, des saxophones, une kora, des guitares, des cordes, une harpe. Du klezmer, des fanfares de Nouvelle-Orléans, du folk, des ballades celtiques, du reggae. A l’heure où des gamines pas mêmes majeures sortent des disques fantômes en quelques mois, écouter celui-ci rappelle que la chanson est aussi travail d’artisan, de labeur, de travail, un véritable métier !
Ah oui, encore un mot pour vous conseillez de ne pas mettre un centime sur les albums suivants :
Jeff Beck – Emotion and Commotion
Bobby McFerrin – Vocabularies
Marcus Miller – Night in Monte Carlo
Difficile de dire quel est le plus mauvais (le Jeff Beck tient la corde) mais le mieux reste de faire l'impasse sur les trois . Sinon, jetez y une oreille et vous saurez tout ce qu’on déteste ici.
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