12/09/2008

PLAT DU JOUR 15 - Ep.02 - Giant Sand, Calexico, Lambchop


On a connu des disques beaucoup moins bons que Carried to Dust, le dernier Calexico. Dans d’autres circonstances, on pourrait même en faire pour un moment un proche compagnon de route.
L’album a néanmoins un gros problème. Il sort au même moment que Provisions, celui du voisin de palier et mentor de Calexico, Howe Gelb. Le coup est d’autant plus dur qu’il y a peu, Joey Burns et John Convertino faisait partie de la formation sous laquelle Gelb sort ce disque, Giant Sand.
Mais qui a dit « écouter, vous entendrez la différence » ?!
Car une différence il y en a une sacrée entre ces deux disques. D’un côté, la pop mariachi de Calexico, parfois agréable, souvent laborieuse. Leur disque commence ainsi par deux morceaux franchement mauvais, Victor Jara’s Hands et Two Silver Trees avec son refrain on ne peut plus insupportable. Heureusement, il y a chez Calexico ce son de batterie admirable de John Convertino et avouons que la voix de Joey Burns, si elle est loin d’être inoubliable est plutôt sympathique. Mais sur Carried to Dust, il faut attendre la beaucoup plus compacte Writer’s Minor Holiday, , sans cordes et refrains pompeux, pour commencer à se détendre.
De manière générale, c’est le sens de l’arrangement, des détails et de la mélodie qui fait défaut à Calexico quand leur son reste leur principal atout.

Calexico - Carried to Dust Trailer
Calexico - Two Silver Trees
Calexico - Inspiracion



Le sens de la mélodie n’est pas ce qui manque à Howe Gelb, qui évolue depuis plusieurs albums à des hauteurs incroyables, impressionant de facilité mélodique.
Stranded Pearl ouvre ce panier de Provisions qui accueille Isobel Campbell, Neko Case ou M.Ward. Toujours aussi fantômatique, Isobel Campbell fait néanmoins bonne figure sur ce morceau, en meilleure compagnie musicale avec Howe Gelb qu’avec Mark Lanegan c’est sur. Ici, on soulignera les points communs entre Gelb et Jean-Louis Murat, la voix, la prolixité discographique et le goût prononcé pour les chanteuses. Si Murat pouvait mettre dans ses chansons ce petit grain de folie qui leur manque souvent et qui rend si bons les morceaux de son collègue américain …
Sur Without a Word, c’est Neko Case qui donne le change d’excellente manière.

Giant Sand - Without a Word




Sinon, la classe c’est ça :

Howe Gelb - Increment of Love (Live)

Ou ça :

Howe Gelb - Spiral (Live)

Il y a d’autres moments de grâce sur Provisions, notamment Pitch and Sway, le retour au calme après la tempête électrique qui s’abat sur l’instrumental World’s End State Park, les groovy Muck Machine ou Saturated Beyond Repair et un Well Enough Alone qui ferait plaisir à Lou Reed.

Howe Gelb - Stranded Pearl (Live)


Et si vous en vouliez encore dans la même famille, Kurt Wagner fera paraître dans quelques jours un nouveau Lambchop d’une parfaite élégance. Par exemple, comment résister à une telle douceur ?

Lambchop - Ohio (Oh(Ohio) 2008)


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