11/11/2008

JAZZDOR 2008 - J.04 (10.11) - RUDRESH MAHANTHAPPA'S CODEBOOK + FAT KID WEDNESDAYS


Quelle soirée ! Il fallait être à la Cité de la Musique et de la Danse lundi 10 novembre à partir de 20h30. D’abord pour voir et entendre le Codebook de Rudresh Mahanthappa, une formation abondamment et justement saluée par la critique ces derniers mois. Le jovial saxophoniste y était entouré du ténébreux Vijay Iyer au piano, du mystérieux Dan Weiss à la batterie et de Carlo de Rosa à la contrebasse.
Un projet dont la réussite tient dans le parfait contrepoint entre le phrasé souple et lancinant du leader, mystique et enivrant, et le jeu de piano de Vijay Iyer, qu’on prendra un jour en exemple pour faire entendre la manière de jouer du piano en 2008. Influences be-bop certes, celle de Monk bien sûr, mais surtout assimilation des rythmes, respirations et cadences du hip-hop (Iyer a collaboré à plusieurs reprises avec le rappeur Mike Ladd). Et quand derrière, Dan Weiss cogne à deux mille à l’heure sur sa batterie, évoquant ainsi toute la musique électronique de ces dernières années, on est avec Codebook dans une musique qui puise son énergie loin de tout revivalisme, parfaitement encrée dans son époque, passionnante.

On changeait à la fois de formation et de salle pour s’en aller écouter les Fat Kid Wednesdays dans la Salle d’Orchestre du Conservatoire. Acoustique, le trio de Minneapolis a fini son set sous l’ovation du public. Et ce n’était pas la magnifique ballade jouée en rappel qui était seule à l’origine de ces applaudissements nourris. Pendant plus d’une heure, les trois musiciens ont joué serrés, avec une énergie rare et communicative. Derrière sa batterie, JT Bates se levait régulièrement, emporté par sa puissance. A la contrebasse, Adam Linz était solide comme un rock, tandis qu’au saxophone, le fougueux Michael Lewis délivrait des phrases à la fois magnifique de lyrisme mais régulièrement traversées par des vents tempétueux. On se voyait au fond d’un club enfumé, au temps de Kerouac et de ses amis, comme le poète Grégory Corso avec qui les Fat Kid Wednesdays ont enregistré l’un de leurs disques « faits mains ». Si vous lisez ces lignes, vous n’avez plus d’excuses pour manquer les "Fat Kid" s’ils passent près de chez vous. On vous garantit que des soirées comme celle-ci, vous allez vouloir en passer souvent.

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