04/11/2008

MAVIS STAPLES - Live Hope at The Hideout (Anti, 2008) ou la Bande Son idéale de la 56ème élection présidentielle américaine


Inutile de chercher bien loin la bande son de la 56ème élection présidentielle américaine, car c'est aujourd’hui 4 novembre 2008, le jour même du vote, que paraît ce disque fantastique.
5 mois auparavant, Mavis Staples se produisait en concert dans un club de Chicago, la ville où réside Barack Obama, entourée du guitariste Rick Holmstrom, du bassiste Jeff Turmes et du batteur Stephen Hodges (entendu aux côtés de Tom Waits, Sam Phillips, Janiva Magness ou Shivaree), ainsi que de trois choristes dont sa sœur Yvonne.
En remontant encore un peu plus loin, on se souvient du superbe We’ll Never Turn Back enregistré par Staples sous la houlette du guitariste et producteur Ry Cooder. Ce sont en partie des morceaux de ce disque qu’interprétait Mavis au Hideout de Chicago, soit des chansons évoquant la lutte pour les droits civiques des années 60. Loin d'un quelconque pessimisme , Mavis Staples n’avait ce soir là pour objectif que « d’apporter la joie et des vibrations positives pour les six prochains mois », ceux qui nous menaient vers ce 4 novembre 2008.
L'objectif fut largement atteint, car ce Hope at The Hideout est un disque parfait. Plus d’une heure de musique qui passe à une vitesse ahurissante, la « faute » à ce mariage miraculeux entre la voix rocailleuse de Mavis Staples et la guitare lumineuse et aérienne de Rick Holmstrom. La première vient rappeler la vacuité des « nouvelles » chanteuses "soul" en plastique, d’Amy Winehouse à Duffy, de par une présence hors du commun, une aisance et une empathie avec le sujet à vous mettre la chair de poule. Quant elle débutait à la fin des années 50 au sein des Staple Singers fondé par son père « Pops », on était en pleine lutte pour les droits civiques, pour le droit des noirs de s’asseoir aux côtés des blancs dans les transports en commun. Un demi-siècle plus tard, elle publie ce disque qui enterre bien des productions actuelles et alors que s’apprête à être élu à la présidence des Etats-Unis un afro-américain. Certains feraient mieux d’enseigner l’histoire autrement qu’en obligeant les enfants à apprendre les paroles dégueulasses de la Marseillaise.
Quant à Holmstrom, il est impressionnant de justesse, d'économie, et dans la maîtrise de son son de guitare.
Alors si vous souhaitez vous faire une place dans le train de l’Histoire en marche, poussez le volume à fond pour écouter ce Hope In The Hideout de Mavis Staples. De là où l’on est, c’est déjà pas mal.

Mavis Staples - Eyes on The Prize (Live Hope at The Hideout 2008, Anti)






Mavis Staples - Freedom Highway (Live Hope at The Hideout 2008, Anti)






Rick Holmstrom - Tutwiler (Late in The Night 2007, M.C.Records)






Rick Holmstrom - Dig Myself a Hole (Late in The Night 2007, M.C.Records)

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