28/04/2008

BOBY BLUE BLAND ET JOE HENRY, Comment Chanter, Comment Ecrire


Spadee Sam Presents – Dreamer, a Bobby Blue Bland Mix

01 – I Ain’t Gonna Be The First To Cry (Dreamer 1974, MCA)
02 – This Time I’m Gone For Good (His California Album 1973, MCA)
03 – When You Come To The End of Your Road (Dreamer 1974, MCA)
04 – Lovin’ on Borrowed Time (Dreamer 1974, MCA)
05 – Twenty-Four Hour Blues (Dreamer 1974, MCA)
06 – Cold Day In Hell (Dreamer 1974, MCA)
07 – Dreamer (Dreamer 1974, MCA)

Deux disques finissent de convaincre les plus sceptiques. Bobby Blue Bland est l’un des plus grands chanteurs de tous les temps. His California Album (MCA) paru en 1973, et Dreamer (MCA), en 1974, viennent définitivement conclure l’affaire.
Si sur California, quelques requins de studio californien rendent certains passages un peu laborieux, Dreamer mérite quant à lui bien son nom.
D’accord, vous n’aurez pas manquer de souligner que la chemise que porte Bland sur la pochette tient plutôt du cauchemar que du rêve annoncé. Mais l’album est tellement bon qu’on en arrive vite à oublier la tapisserie seventies collée sur les poils du torse de Bobby Bland.
Toujours dans une veine californienne, le chanteur est à la cool, avec cette voix ahurissante « un coup je te murmure des cochonneries à l’oreille chérie, un coup je hurle ne t’en va pas ».
Surtout qu’au fil des années, une consommation de cigarettes au-dessus de la normale aidant, sa voix a encore gagné en rugosité.
On y entend donc le classique Ain’t No Love in The Heart of The City, popularisé par...Jay-Z sur son album The Blueprint, et la chanson qui donne son titre à l’album, Dreamer, et qui fait entendre un solo de synthé dantesque.
Sur His California Album, c’était le standard de Luther Ingram, If Loving You Is Wrong, que chantait Bland.
Ranger Dreamer dans votre discothèque et vous serez un homme de goût, sans même parler du fait que c’est un disque idéal pour emballer à l’ancienne.


Spadee Sam presents – I Pity The Fool, a Bobby Blue Bland Mix (clique gauche pour ouvrir l'audio)

01 – I Pity The Fool (I Pity The Fool, The Duke Recordings)
02 – I Can’t Stop Singing (Turn On Your Love Light, The Duke Recordings)
03 – Steal Away (Turn on Your Love Light, The Duke Recordings)
04 – St.James Infirmary (Turn On Your Love Light, The Duke Recordings)
05 – I’m Gonna Cry (Turn On Your Love Light, The Duke Recordings)
06 – How Does a Cheatin’ Woman Feel (Turn On Your Love Light, The Duke Recordings)
07 – I’ll Take Care of You (I Pity The Fool, The Duke Recordings)
08 – Stormy Monday Blues (Turn On Your Love Light, The Duke Recordings)
09 – Black Night (Turn On Your Love Light, The Duke Recordings)
10 – Loneliness Hurts (Turn On Your Love Light, The Duke Recordings)


Le faible coût de Dreamer doit être une raison supplémentaire d’en faire l’acquisition.
Car la partie totalement indispensable de la discographie de Bobby Blue Bland est peu accessible financièrement et discographiquement.
On parle là des deux doubles disques présentant les sessions du chanteur pour le label Duke, I Pity The Fool et Turn On Your Love Light.

Recommandation préalable, écouter les Duke Recordings de Bobby Blue Bland avant minuit est aussi stupide que nourrir un Gremlins après. Et ne venez pas raconter qu’on ne vous a pas prévenu.

De I Can’t Stop Singing, son riff de guitare irrésistiblement funky, son « call and response » entre Bland et ses choristes évoquant Ray Charles et ses Raelettes, à un Steal Away monumental de décontraction, du classique St James Infirmary à un I’m Gonna Cry qui résonne des accents d’Otis Redding, c’est la grande classe.
Puis, avec How Does a Cheatin’ Woman Feel, c’est le basculement dans le blues des bas-fonds. Celui qui vous emmène vers I’ll Take Care of You, un autre monde fait d' un orgue pas cher, d'une batterie qui tressaute, et de cette voix douce. Mark Lanegan en fera en 1999 une reprise très digne sur l’album du même nom (I’ll Take Care of You 1999, SubPop).
Stormy Monday Blues et sa guitare flottante est l’exemple parfait de cette voix à double tranchant, un moment collante comme du miel, prête l’instant d’après à vous couper les ailes de terreur. Les musiciens sont au niveau de la voix, avec en particulier cette légère, courte et géniale accélération rythmique sur le solo de guitare.
Grave et royalement éraillée, entourée d’une section de cuivres magnifiques, la voix de Bland ne fait pas dans la gaudriole sur Black Night, et préfigure un dramatique Loneliness Hurts, sommet de l’art vocal du chanteur.
Un blues de derrière les fagots, et cette voix se transformant soudain en un terrible rugissement qui, tendrement, se termine dans une longue et même phrase.
C’était Bobby Blue Bland.

A part ca, un blog affilié au New York Times et dont le thème est « Comment écrire une chanson », avec les participations d' Andrew Bird, Suzanne Vega, Rosanne Cash et indirectement de Joe Henry.
Il est passionnant de voir l’évolution d’une chanson dans le suivi des mails échangés entre Rosanne Cash, qui a décidé de rendre cette correspondance publique, et Joe Henry. Cash raconte donc comment il y a quelques mois elle a montré des textes à Henry en lui proposant d'y intervenir. Ce dernier modifie quelques passages mais la chanteuse ne parvient pas à se faire à l'idée de voir les mots d'un autre dans un de ses textes. Le projet est donc abandonné jusqu'à ce qu'elle décide à nouveau de changer d'avis et de relancer Joe Henry qui accepte une nouvelle fois. Là, après quelques modifications, le chanteur enregistre une demo. So It Goes est ainsi superbe, comme le sont la plupart des chansons de Joe Henry.

http://measureformeasure.blogs.nytimes.com/

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Au risque de manquer cruellement d'originalité dans mes commentaires, merci pour ces deux dernières playlists, je suis fan!

Petite question: quand tu écris "Ranger Dreamer dans votre discothèque et vous serez un homme de goût.../...un disque idéal pour emballer à l'ancienne", ça marche aussi pour les filles???

Et merci aussi pour le lien vers les correspondances entre R.Cash et J.Henry. Ca me rappelle étrangement quelque chose...Je vais songer à chercher un éditeur!

Unknown a dit…

Salut Mathieu,
Jérôme m'a fait découvrir ton blog. J'aime beaucoup ta sélection de chansons de Bobby Blue Bland. Je ne connaissais pas alors je te remercie de me l'avoir fait connaître.
C'est vrai que c'est un peu "à l'ancienne"...c'est pour ça que c'est bon, (être emballée à la tecktonik, ça ne m'emballe pas trop:))
Edlira

Anonyme a dit…

Merci beaucoup pour vos commentaires.
Les voilà donc ces femmes de goût!