10/06/2008

PLAT DU JOUR 9 - James Hunter, Mugison, Bill Frisell, Secret Chiefs 3, Prince, Aimee Mann

Spadee Sam presents – I'm on Fire Mix

01 – James HunterShe’s Got a Way (The Hard Way 2008, HearMusic)
02 – MugisonThe Animal (Mugiboogie 2008, Ipecac)
03 – PrinceDionne (The Truth 1997, NPG)
04 – MugisonI’m On Fire (Lonely Mountain 2003, Ipecac)
05 – Aimee MannStranger Into Starman (Smilers 2008, Superego)
06 – Bill FrisellProbability Cloud (History, Mystery Pt.One 2008, Nonesuch)
07 – Secret Chiefs 3Akramacharei (Xaphan, Book of Angels Vol.09 2008, Tzadik)


En ces temps où la soul des jours heureux fait le bonheur des chanteu(r)ses à la mode, la plupart de ces derniers sont bien loin d’arriver à la cheville de l’anglais James Hunter. Classieux et modeste, Hunter publie aujourd’hui son troisième album, The Hard Way, sur lequel des sommets sont atteints, comme sur la superbe ballade Tell Her, ou le blues Til The End. Entre calypso, soul d’inspiration Sam Cooke et blues dans le style d' Ike Turner, The Hard Way de James Hunter est le disque à offrir cet été à tout amateur de belle voix et de bonne musique.

James Hunter en session live sur WFMU : http://wfuv.streamguys.us/cgi-bin/search_wfuv.cgi


Troisième album également pour l’islandais Mugison. Toujours entre chansons pop tordues et blues saturés, on le sent sur Mugiboogie tiraillé par d'un côté une attirance pour Tom Waits et de l'autre une fascination pour Prince. Il fait donc un peu des deux, en moins bien c’est sûr, mais lorsqu’il trouve le juste milieu, entre ballades pop publicitaires et grosses guitares inutiles, on arrive à passer un bon moment, avec le fantôme de Beck qui fait parfois plus que rôder.
Si ce n’est déjà fait, procurez-vous, amateurs de pop pas trop lisse, son premier album, Lonely Mountain, un très beau disque de grands espaces.

Avec Dionne, buvons à la santé de Prince, qui fête ces jours-ci son cinquantième anniversaire.
On passera vite sur le ridicule chapitre qui lui était consacré samedi dernier dans l’émission Tracks sur Arte. Quand vous n’avez rien à dire, abstenez-vous.
Ceci étant dit, Dionne est un morceau en tout point génial, avec un dernier couplet extraordinaire.

Rien de neuf sur Smilers, le nouvel album de la chanteuse Aimee Mann, et sur lequel la seule chose surprenante est la place de ce Stranger Into Starman en deuxième position sur le disque. Pour le reste, des chansons pop (presque) parfaites pour un long voyage en voiture sur une route pas trop tortueuse en compagnie de la jolie voix d’Aimee Mann.

Le guitariste Bill Frisell publie lui un double album, History Mystery, sur lequel il est on ne peut mieux accompagné. Kenny Wollesen à la batterie, Tony Scherr à la basse, Ron Miles au cornet, Greg Tardy au saxophone et un trio de cordes luxueux, composé d’Eyvind Kand à l’alto, de Jenny Scheinman au violon et de Hank Roberts au violoncelle. Musique de chambre cinématographique, on est, comme d’habitude avec Frisell, au coeur d'un univers sonore où il fait bon vivre. C’est parfois un peu long certes, on n’est pas sûr que le choix de reprendre A Change Is Gonna Come de Sam Cooke soit parfaitement judicieux, mais on peut fermer les yeux paisiblement et se laisser porter par la musique légère mais jamais futile du guitariste en étant sûr de passer un excellent moment.
En tout cas, John L.Waters le critique musical du Guardian est plus perspicace sur History Mystery de Frisell que sur le Beautiful Scars de Kip Hanrahan. A côté du sujet, il écrivait à propos de ce dernier, que « les tonalités et rythmes ne s’accordent jamais, que les morceaux ne semblent pas terminés, que la structure de ces derniers est inexistante, et que le chant est atroce », pour poursuivre ainsi: « Il y a un tas de groupes anglais capables de la même chose sans avoir à se déplacer jusqu'à New York. Gâchis de musiciens talentueux, dont Steve Swallow qui a co-écrit le vaguement divertissant Busses from…Havana ».
Outre que le titre exact du morceau en question est Busses from Heaven, on pourra s’interroger longtemps sur ces nombreux groupes anglais capables de la même chose. Quant aux critiques sur la musique même, difficile de passer autant à côté de l’essentiel.
Pour Frisell, Waters est donc beaucoup plus éveillé et attribue au guitariste la capacité à « donner un sens à chacune de ses notes et à la manière qu’il a d’organiser sa musique et ses musiciens ».

Plus dense, le neuvième volume du Book of Angels de John Zorn vient de paraître, signé des Secret Chiefs 3.
Guitare surf, klezmer, musique de chambre, rock, jazz, tout est passé à la moulinette par Trey Spruance, le guitariste de Mr Bungle, l’un des groupes de Mike Patton, y compris les thèmes écrits par Zorn, qui servent de base à cette série de disques.
Avec le bassiste Shahzad Ismaily et le batteur Ches Smith (soit la rythmique du Ceramic Dog de Marc Ribot) entre autres, Spruance réalise l’un des volumes les plus passionnants de la série. Richesse des arrangements et de l’instrumentation, ambiances multiples, à la fois divertissant et musicalement passionnant, Xaphan fait désormais partie des disques incontournables du label Tzadik.

Marc Ribot Ceramic DogLive 2008

En bonus, on ne résistera pas à vous conseillez le visionnage de cette magnifique vidéo sur laquelle la chanteuse péruvienne Susanna Baca interprète No Valentin, entouré par Marc Ribot à la guitare, David Byrne au chant et John Medeski au clavier.

Susana BacaNo Valentin (Live at Joes' Pub)

Dans quelques jours, si l’avion veut bien décoller, nous irons nous promener du côté de Los Angeles. Avis aux amateurs…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouch, je n'imaginais pas que Bill Frisell faisait ce genre de trucs. Je sens que ça va bien me plaire...

Anonyme a dit…

Si ce morceau de son dernier album History,Mystery a éveillé ton attention, tu peux également jeter une oreille sur East/West et Further East/Further West, dans la même veine mais en trio (avec toujours le magnifique Kenny Wollesen à la batterie et Tony Scherr à la basse). Sinon, Unspeakable et Floratone constituent la face "électronique" de Frisell, et sont eux aussi fortement recommandables.
Et pour poursuivre dans le même univers, les albums de la violoniste Jenny Scheinman, sur lesquels Frisell/Wollesen sont présents la plupart du temps et qui sont chaudement conseillés.
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