Spadee Sam presents – Plat du Jour 10 Mix
01 – Jean Grae – Jean Experience (The Orchestra Files 2007, TrafficEntertainment)
02 – N.E.R.D. – Yeah You (Seeing Sounds 2008, Interscope)
03 – Jean Grae – It’s Alright (The Orchestral Files 2007, TrafficEntertainment)
04 – Marc Ribot Ceramic Dog – Todo El Mundo es Kitsch (Party Intellectuals 2008, Enja)
05 – El Madmo – Head In a Vise (El Madmo 2008, TeamLove)
06 – Joan as Police Woman – Holiday (To Survive 2008, Reveal)
07 – Tindersticks – The Turns We Took (The Hungry Saw 2008, BeggarsBanquet)
08 – Tindersticks – Marbles (Tindersticks 1993, Island)
09 – Marc Ribot Ceramic Dog – For Malena (Party Intellectuals 2008, Enja)
10 – El Madmo – I Like It Low (El Madmo 2008, TeamLove)
Jean Grae, fille du pianiste Abdullah Ibrahim et de la chanteuse Sathima Bea Benjamin, est depuis plusieurs années l’une des artistes hip-hop les plus intéressantes, proche, entre autres, de Talib Kweli. Histoire de faire patienter jusqu’à la parution prochaine de Phoenix ou de Jeanius, produits par 9th Wonder et annoncés pour bientôt, elle publiait il y a quelques mois un disque d’inédits, The Orchestra Files, d’excellente facture.
Beaucoup plus riches, les trois membres de N.E.R.D, dont Chad Hugo et Pharell Williams, sortent leur trosième album, Seeing Sounds. Comme d’habitude avec ces producteurs officiant un peu partout sous le nom des Neptunes, le disque est bourré de bonnes idées. Malheureusement, elles sont pour la plupart inabouties et gâchées par des ficelles trop grosses pour être honnêtes. La production bien trop lisse laisse également à désirer. Dommage, car au milieu du disque, on se prend à pousser considérablement le volume sur le remarquable Yeah You, pas loin d’être une chanson parfaite, avec un Pharrell Williams vocalement irrésistible, en totale décontraction. L’un des morceaux de l’année.
Mais pas le meilleur, car la place est réservée à quelqu’un sur lequel on n’aurait au départ pas parier pour ce qui est d'occuper la tête de cette catégorie : le guitariste Marc Ribot. Sur Party Intellectuals, son nouvel album en trio avec le batteur Ches Smith et le bassiste Shahzad Ismaily, Todo el Mundo es Kitsch est un bijou idéal pour longer la côte en décapotable. Les paroles sont ce qu’on a entendu de mieux depuis des siècles :
« In San Tropez we tanned on the beach,
In Barcelona we viewed for Gaudi,
In Frankfort we drove in an Audi,
In Brussels we saw the Manneke Pis
Todo el Mundo es Kitsch
La guitare branchée sur la pédale wah-wah, la voix traînante du new yorkais Ribot est rejointe par celle, très jolie, de la non moins jolie prof de chant et chanteuse du groupe Dark Room, Janice Cruz.
Il y a d’autres excellents moments sur Party Intellectuals, comme cette reprise nerveuse de Break On Through des Doors, l’hypnotique Digital Handshake composé par le guitariste Alessandro « Asso »Stefana, fidèle accompagnateur du chanteur italien Vinicio Capossela, le reggae intimiste Malena ou l’électro-funk latin Fuego.
Mais c’est surtout sur l’émouvant When we were Young and we were Freaks que Ribot impressionne. Ceux qui l’ont vu ou entendu en concert savent à quel point Ribot peut être génial lorsqu’il se met à chanter/parler sur des morceaux tordus, entre folk, free jazz et soul. Sa reprise live du Baby It’s You des Shirelles est ainsi monumentale et When We Were Young est l’exemple même de ce qui fait que Ribot est l’un des musiciens les plus passionnants aujourd’hui.
El Madmo est le trio rock de Norah Jones. Frais et sans prétention, des morceaux comme Head In a Vise ou le langoureux I Like It Low, qui pourrait avoir figuré sur un album de Morphine, se dégustent volontiers.
On reste à New York avec la violoniste Joan « as Police Woman » Wasser qui publie son nouvel album, le très réussi To Survive.
Avec Honor Wishes, le disque commence bien, avec sa belle mélodie au piano, une très jolie voix et la présence discrète de David Sylvian aux chœurs.
Il y a plein de petits moments soul sur To Survive qui le rende agréable, d’autant que Joan Wasser chante vraiment bien et que le disque est proprement produit. Urbain, mélancolique sans être plombant, loin des gémissements de ses collègue Antony ou de Rufus Wainwright, ce dernier la rejoignant pour, il n'y a pas de surprise, le morceau le plus pompier de l’album, un insupportable To America. Mais avant ça, neuf morceaux qui valent le détour.
D’autres qui flirtent depuis longtemps avec la soul sont les anglais des Tindersticks. Rien de neuf sur The Hungry Saw, leur nouvel album, mais toujours une poignée de très beaux morceaux et d’autres plages plus anecdotiques. Et toujours à la limite du sirupeux avec des arrangements de cordes qui utilisent la même recette depuis quinze ans. Mais la voix de Stuart Staples suffit à notre bonheur, quand bien même les atmosphères tordues des premiers disques se sont depuis longtemps évaporées.
01 – Jean Grae – Jean Experience (The Orchestra Files 2007, TrafficEntertainment)
02 – N.E.R.D. – Yeah You (Seeing Sounds 2008, Interscope)
03 – Jean Grae – It’s Alright (The Orchestral Files 2007, TrafficEntertainment)
04 – Marc Ribot Ceramic Dog – Todo El Mundo es Kitsch (Party Intellectuals 2008, Enja)
05 – El Madmo – Head In a Vise (El Madmo 2008, TeamLove)
06 – Joan as Police Woman – Holiday (To Survive 2008, Reveal)
07 – Tindersticks – The Turns We Took (The Hungry Saw 2008, BeggarsBanquet)
08 – Tindersticks – Marbles (Tindersticks 1993, Island)
09 – Marc Ribot Ceramic Dog – For Malena (Party Intellectuals 2008, Enja)
10 – El Madmo – I Like It Low (El Madmo 2008, TeamLove)
Jean Grae, fille du pianiste Abdullah Ibrahim et de la chanteuse Sathima Bea Benjamin, est depuis plusieurs années l’une des artistes hip-hop les plus intéressantes, proche, entre autres, de Talib Kweli. Histoire de faire patienter jusqu’à la parution prochaine de Phoenix ou de Jeanius, produits par 9th Wonder et annoncés pour bientôt, elle publiait il y a quelques mois un disque d’inédits, The Orchestra Files, d’excellente facture.
Beaucoup plus riches, les trois membres de N.E.R.D, dont Chad Hugo et Pharell Williams, sortent leur trosième album, Seeing Sounds. Comme d’habitude avec ces producteurs officiant un peu partout sous le nom des Neptunes, le disque est bourré de bonnes idées. Malheureusement, elles sont pour la plupart inabouties et gâchées par des ficelles trop grosses pour être honnêtes. La production bien trop lisse laisse également à désirer. Dommage, car au milieu du disque, on se prend à pousser considérablement le volume sur le remarquable Yeah You, pas loin d’être une chanson parfaite, avec un Pharrell Williams vocalement irrésistible, en totale décontraction. L’un des morceaux de l’année.
Mais pas le meilleur, car la place est réservée à quelqu’un sur lequel on n’aurait au départ pas parier pour ce qui est d'occuper la tête de cette catégorie : le guitariste Marc Ribot. Sur Party Intellectuals, son nouvel album en trio avec le batteur Ches Smith et le bassiste Shahzad Ismaily, Todo el Mundo es Kitsch est un bijou idéal pour longer la côte en décapotable. Les paroles sont ce qu’on a entendu de mieux depuis des siècles :
« In San Tropez we tanned on the beach,
In Barcelona we viewed for Gaudi,
In Frankfort we drove in an Audi,
In Brussels we saw the Manneke Pis
Todo el Mundo es Kitsch
La guitare branchée sur la pédale wah-wah, la voix traînante du new yorkais Ribot est rejointe par celle, très jolie, de la non moins jolie prof de chant et chanteuse du groupe Dark Room, Janice Cruz.
Il y a d’autres excellents moments sur Party Intellectuals, comme cette reprise nerveuse de Break On Through des Doors, l’hypnotique Digital Handshake composé par le guitariste Alessandro « Asso »Stefana, fidèle accompagnateur du chanteur italien Vinicio Capossela, le reggae intimiste Malena ou l’électro-funk latin Fuego.
Mais c’est surtout sur l’émouvant When we were Young and we were Freaks que Ribot impressionne. Ceux qui l’ont vu ou entendu en concert savent à quel point Ribot peut être génial lorsqu’il se met à chanter/parler sur des morceaux tordus, entre folk, free jazz et soul. Sa reprise live du Baby It’s You des Shirelles est ainsi monumentale et When We Were Young est l’exemple même de ce qui fait que Ribot est l’un des musiciens les plus passionnants aujourd’hui.
El Madmo est le trio rock de Norah Jones. Frais et sans prétention, des morceaux comme Head In a Vise ou le langoureux I Like It Low, qui pourrait avoir figuré sur un album de Morphine, se dégustent volontiers.
On reste à New York avec la violoniste Joan « as Police Woman » Wasser qui publie son nouvel album, le très réussi To Survive.
Avec Honor Wishes, le disque commence bien, avec sa belle mélodie au piano, une très jolie voix et la présence discrète de David Sylvian aux chœurs.
Il y a plein de petits moments soul sur To Survive qui le rende agréable, d’autant que Joan Wasser chante vraiment bien et que le disque est proprement produit. Urbain, mélancolique sans être plombant, loin des gémissements de ses collègue Antony ou de Rufus Wainwright, ce dernier la rejoignant pour, il n'y a pas de surprise, le morceau le plus pompier de l’album, un insupportable To America. Mais avant ça, neuf morceaux qui valent le détour.
D’autres qui flirtent depuis longtemps avec la soul sont les anglais des Tindersticks. Rien de neuf sur The Hungry Saw, leur nouvel album, mais toujours une poignée de très beaux morceaux et d’autres plages plus anecdotiques. Et toujours à la limite du sirupeux avec des arrangements de cordes qui utilisent la même recette depuis quinze ans. Mais la voix de Stuart Staples suffit à notre bonheur, quand bien même les atmosphères tordues des premiers disques se sont depuis longtemps évaporées.
1 commentaire:
J'aime beaucoup "For Malena" de ribot. Le genre de truc que j'écoute en boucle un moment. A plus.
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