29/08/2008

JAZZ A MULHOUSE 2008 - Ep.02- 28/08 - Hubbub, Huntsville

Toisième grande soirée de Jazz à Mulhouse, avec pour commencer ce jeudi la formation Hubbub. Dire que la musique improvisée d'Hubbub est une musique facile serait mentir. Affirmer à coup sûr que Frédéric Blondy est pianiste serait tricher au vu du nombre de notes qu'on l'aura entendu jouer ce soir. Mais Hubbub a pourtant bien pris forme, avec son coeur/corps formé de Bertrand Denzler et Jean-Luc Guionnet aux saxophones et de Jean-Sébastien Mariage à la guitare et de celui dont les performances derière ses fûts n'ont d'égales en fantaisie que la couleur de ses chemises, Edward Perraud.
Véritable poumon du quintet, ce dernier fit une nouvelle fois preuve de son extraordinaire imagination percussive, accompagné dans cette voie par Frédéric Blondy, la plupart du temps penché sur son piano, pinçant, frappant, caressant les cordes de son instrument.
Au centre, les deux saxophonistes assuraient une respiration lente et irrégulière avec entre les deux, un guitariste maniant l'archet avec délicatesse.
Devant Hubbub, il était fascinant d'entendre et d'observer la progression de l'improvisation, les prises de paroles de chacun, la concentration demandée par ce genre d'exercice, l'envie pour l'un de suivre une voie proposée par l'autre ou, au contraire, son refus. En dehors des notions de temps, de lieu, de mouvement, le quintet respirait juste la musique, apparente ou cachée, secrète ou offerte comme un cadeau rare, unique.

Après le concert, quelques réflexions de spectateurs :

"C'était pas mal mais je reste mitigé".
"C'était très méditatif, on aurait pu s'endormir".
"Ca pourrait être une musique de film, un film de Jarmush par exemple".
"C'éait impressionnant de les voir se répondre à tour de rôle, en proposant sans cesse".
"Le batteur semblait être le meneur du groupe, étonnant pour une musique non-rythmique".
"Est-ce que le jazz ne doit-il pas être rythmique ?"
"Quels sont les caractéristiques du jazz ? Y a t-il forcément de l'improvisation ? ".

On laissait alors ces questions en suspens, puisque les norvégiens d'Huntsville faisaient leurs apparition sur la scène du Noumatrouff.
De Huntsville, on avait apprécié le premier album, For The Middle Class, paru en 2006 sur le label Rune Grammofon et dont les atmosphères "nordiques" avaient faire leur effet. Mais on trouvait aussi qu'il manquait d'un petit quelque chose pour rendre l'ensemble vraiment passionnant, quelques grains de sable dans une machine plutôt bien huilée.
A quelques semaines de la parution de leur nouveau disque, Eco, Arches & Eras sur lequel ils ont invité l'éclectique guitariste Nels Cline et son compagnon dans Wilco, le percussioniste Glenn Kotche, Huntsville se produisait donc dans leur formation traditionnelle, en trio.
La conclusion reste cependant la même. Il y a vraiment quelque chose d'intéressant, de sympathique dans la musique d'Huntsville. Ingar Zach est excellent à la batterie et Ivar Grydeland propose des motifs de banjo captivant, quant il ne marche pas dans les traces d'Arto Lindsay à coup de zébrures de guitare saturée. On assiste alors à un jazz "progressif", qu'on suit par paliers successifs jusqu'à un effet de transe. Mais on finit aussi par se lasser, de par le manque d'éléments nouveaux apportés par les musiciens à chacun de ces paliers. De plus, à la suite du set "contemplatif" d'Hubbub, il fallait être particulièrement en forme pour résister au voyage musical proposé par Huntsville, un voyage certes agréable, mais avouons-le un peu monotone. Plus tard, Electric Electric était chargé de réveiller l'assemblée...

http://www.huntsville.no/v1/

http://www.myspace.com/huntsvillefromupnorth

http://joevshollywood.free.fr/ELECTRIC_ELECTRIC.html

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