01/09/2008

LECTURES ET CINEMA - Junot Diaz, Roberto Bolano, Kenneth Cook, Wayne Wang

Une fois n'est pas coutume, permettons-nous de conseiller d'excellents livres pour la rentrée, qui bien que déja parus, vous permettront d'éviter les âneries franchouillardes de Christine Angot, Amélie Nothomb ou Marc Lévy.



On est loin d'avoir terminer la lecture de l'énorme 2666 du chilien Roberto Bolano (éd.Christian Bourgeois) mais rien que la première partie du livre (qui en compte cinq), dite "des critiques", est une merveille. Des universitaires spécialistes d'un écrivain invisible et insaisissable se lient d'amitié, vraie ou artificielle, se rencontrent et se séparent autour d'une de leur collègue et de lieux marqués par le fantôme de l'écrivain, pour terminer dans une ville du désert mexicain, hantée quant à elle par le meurtre de centaines de femmes. Ecriture d'une souplesse ahurissante dans ses descriptions et accélération géniale du rythme dans les dernières pages de cette première partie, un dernier livre de Roberto Bolano, écrivain majeur dont il faudrait lire l'oeuvre avant beaucoup d'autres choses.


A Corps Redoublés de l'Australien Kenneth Cook est un cours roman imbibé d'alcool, de bagarres sans but et de boucher animal. Sans une once de compassion pour ses personnages, Cook raconte une journée de fin de semaine dans un hôtel-bar accueillant à bras ouverts toute la population alentour désireuse de se noyer dans l'alcool en dépenssant un maximum d'argent. Ecriture sèche et sens de l'humour glacial pour un livre vite lu mais qui fait longtemps froid dans le dos.


Enfin, comme conseillé à un nouvel ami blogueur, http://stef-blogapart.blogspot.com/ , Los Boys de l'américain d'origine dominicaine Junot Diaz. Soit une série de tableaux qui présentent un jeune garçon dominicain à plusieurs stades de sa jeunesse et une partie plus longue autour de la nouvelle vie américaine du père de ce garçon. On relèvera évidemment l'extraordinaire partie intitulée "Comment sortir une latina, une black, une blonde ou une métisse" où l'écriture de Diaz, rapide, nerveuse, intégrant l'argot dominicain, fait des merveilles. Si vous êtes anglophile, lisez ces quelques pages de "The Brief Wondrous Life of Oscar Wao", son premier roman dont le New Yorker publiait des extraits il y a... 7 ans :

http://www.newyorker.com/archive/2000/12/25/2000_12_25_098_TNY_LIBRY_000022398

Il y a quelques mois, Junot Diaz obtenait le prix Pullitzer, raison de plus pour lire cette petite nouvelle explosive :

http://www.newyorker.com/fiction/features/2007/12/24/071224fi_fiction_diaz

Tandis qu'ici, vous pourrez télécharger en MP3 une lecture publique d'une des dernières nouvelles de Diaz initulée Flaka :

Junot Diaz lit Flaka

On ne saurait trop également vous conseiller le petit film de Wayne Wang, Un Millier d'années de Bonnes Prières, d’abord parce que c’est un film modeste et émouvant, ensuite parce que quand arrive le générique de fin, c’est Joe Henry qu’on entend dans une magnifique version dépouillée de Wave, une chanson qu’on trouvait sur Civilians avec une mandoline en trop. En tout cas, dans la série des « petits » films, Un Millier d'années de Bonnes Prières est bien meilleur que le très surestimé Eldorado de Bouli Lanners, coquille vide bien complaisemment remplie par la critique branchée.

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