14/11/2007

JAZZDOR EP.01 - DAS KAPITAL / WONDERLAND (13/11/2007)

C'est avec le projet Wonderland que débutait mardi 13 novembre à 22heures la série de concerts "en club" du festival Jazzdor de Strasbourg, au Hall des Chars-Laiterie.

Deux rencontres préalables avec le public avaient permis aux membres du groupe d’expliquer le dispositif de cette «création nomade». Les cinéastes Martin Otter et Nicolas Humbert (auteur des films «Step Across The Border», «In The Middle of The Moment», «3 Windows») filment des images dans la ville du concert les jours qui précèdent celui-çi. Ils montent ensuite un film diffusé pendant le concert sur deux écrans entourant sur scène les membres du trio Das Kapital, Edward Perraud à la batterie, Hasse Poulsen à la guitare et Daniel Erdmann aux saxophones.

Il a semblé se dessiner pendant le concert deux parties plus ou moins distinctes. Une première ou les images accompagnaient une musique pleine d’inventivité mélodique, pendant que sur les écrans on pouvait suivre des personnages marchant dans les rues de la ville. Puis une seconde ou la musique s’est presque «effacée» mélodiquement au profit des images et d'un chaos musical progressif.

Les musiciens avaient auparavant présenté Nicolas Humbert comme un «poète de l’image». On n’aurait pu trouver terme plus exact tant ce que l’on a vu sur les deux écrans pendant le concert s’est révélé merveilleux. Autant la première partie du film était urbaine, souvent nocturne mais toujours civilisée, autant la seconde fut une véritable plongée au cœur de la nuit, où rêves et cauchemars ne formaient plus qu’un seul et même songe. Danse macabre, automates squelettiques désarticulés filmés en mouvement. Le travail effectué par Nicolas Humbert et Martin Otter, en quelques jours pour filmer et en quelques heures pour monter, a touché au sublime.
Dans les regards et les mouvements des personnages-objets qu’on observait sur les images diffusées, il y avait tout ce qui se passait au meme moment entre les trois musiciens sur scène. Le lyrisme grave du saxophoniste Daniel Erdmann et la douceur amplifiée du guitariste Hasse Poulsen entouraient le superbe batteur Edward Perraud dont la palette d’idées de sons et de rythmes a magnifiquement souligné toutes les atmosphères imaginables.
Trois musiciens formidables, aussi agréables et intelligents dans la vie qu’inventifs sur scène.

Ne passez pas à coté du projet Wonderland s'il passe près de chez vous et vous plongerez dans un «monde merveilleux». Une manière idéale de se rappeler que "l'art, c'est là ou l'on est"...
En lien, les sites de Das Kapital et de ses musiciens, ainsi que celui du cinéaste Nicolas Humbert.

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